Dates des élections généralesde 2012 au Mali : «Ce ne sont pas les partis politiques qui diront de dissoudre l’Assemblée nationale»

0

Les propositions de dates des élections générales sont connues depuis le jeudi dernier. En effet, le Général  Kafougouna Koné a annoncé les fourchettes de dates, qui vont de mars (avec dissolution de l’Assemblée nationale) en juillet pour les législatives et de mars en mai pour la Présidentielle

 

Les partis n’étaient pas nombreux  à la 7ème réunion de la Commission du Cadre de Consultation des Partis Politiques et le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le jeudi dernier au gouvernorat de Bamako.  Il y avait trois points inscrits à l’ordre du jour : l’adoption du  procès verbal de la dernière réunion ;  la révision des listes électorales, le calendrier des sélections  et les questions diverses.

 Faisant le point de la révision des listes, le directeur adjoint de l’Intérieur, M Modiba Sinayogo a expliqué les dispositions prises pour le bon déroulement des opérations.  Il ressort de ses propos que des actes ont été pris pour faciliter le travail. Selon Moriba Sinayogo, l’objectif visé par la révision est de contribuer à l’amélioration du fichier et au rapprochement de l’électeur de son bureau de vote.

Aussi, sur la base d’un plan d’action, trois axes  ont été élaborés, à savoir: meilleure identification, localisation du bureau de vote par l’électeur et la correction des anomalies. Parmi ces actes, on retient la  formation des formateurs du 5 au 7 septembre : des Gouverneurs,  des Conseillers  des Gouverneurs, des Préfets  de Cercle du Mali, des  ambassades et des missions  à l’extérieur et par site de formation :  Dakar, Libreville, Abidjan Ouaga, Alger Paris, Washington, New York, Pékin.

En plus  de la formation, un guide  a été élaboré pour la révision avec des dispositions générales et des demandes  par rapport aux attentes.

Les tableaux de mise  à jour et d’inscription qui prennent en charge les nouveaux inscrits ont été  envoyés à Kayes, Koulikoro, Ségou.

Des cahiers d’inventaires par commune qui n’intéressent  que des électeurs  ayant l’âge de vote.  Il existe, à ce jour,  1 million de cartes non distribuées (non retirées).

M Sinayogo a fait remarquer que  « l’élaboration du fichier souhaité  par tous est  à notre  portée à condition que les acteurs s’impliquent  pleinement. Nous devons ensemble relever ce défi, a-t-il indiqué ».

 Le ministre a insisté sur les deux phases de la révision. Selon lui, la phase de mise en œuvre  par les commissions administratives  se fait  au niveau des communes.  Pour la formation, il a rappelé que les préfets formés de retour devraient former les sous-préfets et les maires qui, a leur tour  sur le terrain devraient former  les membres des commissions administratives.  Toutes les commissions sont  à l’œuvre, aujourd’hui.

La révision  doit mettre l’accent sur les jeunes, ceux qui viennent d’avoir 18 ans qui seront inscrits sur le tableau  d’électeurs, les radiations, ceux qui n’ont pas voté lors des dernières élections,  les cas de  décès et les condamnés.  M Kafougouna a demandé  à tous les acteurs de s’impliquer afin de  pouvoir donner à ce fichier  un caractère fiable.  « Je demande à la classe politique de tout faire pour vous accompagner. La loi est passée au niveau du gouvernement. Nous  allons l’envoyer  à l’Assemblée nationale ».

Les partis  ont réagi en  formulant des inquiétudes. Ils ont reçu des assurances de la  part des techniciens du département et du ministre Koné. Il a partagé les propositions de son département avec l’assistance avant l’examen du Conseil des Ministres du mercredi prochain. Il ressort de ses propositions, différents scénarii.

1er scénario : garder le scénario  appliqué au Mali depuis 2002, à savoir, la présidentielle suivie des  législatives.  Le même schéma sera appliqué dans le souci d’éviter les changements.

Le 2ème scénario consiste à se conformer aux dispositions de la Conférence nationale : organiser les législatives avant la présidentielle – (15 jours avant le  8 juin) au mois de mars 2012.

Mais le fichier sera-t-il disponible avant mars ? La présidentielle avant les législatives aura indubitablement pour conséquence, la dissolution de l’Assemblée nationale au mois de mars. Toute chose qui ne manquera pas de conséquences.

Le 3ème scénario  consiste à inclure le référendum  dans les élections de 2012.  Pour ce faire, il faut  un fichier disponible pour 5 scrutins.

4ème scénario : Il s’agit du couplage des législatives. Coupler les 2 tours, à savoir, le 1er tour des législatives en plus de la présidentielle ; 1er tour législatives plus référendum ;   2ème tour législatives plus référendum ; 2ème tour législatives plus présidentielle. 

Ce scénario, dira le ministre, consiste,  à dissoudre  l’Assemblée nationale.  « On ne peut pas faire autrement et terminer avant le 8 juin. Il faut  un couplage et  aller  à la dissolution de l’Assemblée nationale… Deux (2) couplages réduiraient les coûts ».

Dans ces conditions, 1er tour de la présidentielle sera prévu le 29 avril et le second tour aura lieu le 13 mai. « Le gouvernement respectera le délai règlementaire. Ce qui permettra  d’avoir le temps nécessaire pour la proclamation  avant le 8 juin 2012.  Le département a essayé d’imaginer de coupler le référendum avec la présidentielle  le 29 avril, ou de coupler  le 2ème tour de la présidentielle du 13 mai avec  le référendum. L’avantage est de conserver l’Assemblée nationale, et les législatives : 1er tour pour le 1er juillet et 2ème tour pour le 22 juillet 2012 » a expliqué le ministre Kafougouna Koné.

Le dernier scénario ressemble au premier. Il consiste à faire le 1er tour  le 29 avril au lieu de coupler le 2ème tour  des législatives avec le 2ème tour  de la présidentielle. En  couplant  le référendum au 1er tour des législatives,  cela  aura pour avantage de rehausser le taux de participation.

Mais en couplant le référendum au 2ème tour, le 13 mai,  les partis auront-ils le temps de mobiliser leurs militants?  Pour le Col Youssouf Traoré de l’UFDP, les partis politiques ne sont pas concernés par la dissolution de l’Assemblée nationale. C’est hautement politique « Nous ne sommes pas concernés. Ce sont  des réflexions. Je pense que  le choix  sera  en fonction de l’intérêt de notre pays ».

Le vice-président du MRP, Drissa Traoré lui,  s’interroge: le fichier sera-t-il prêt ?  Le MRP n’entend pas répéter certains scénarios du passé. «Ce ne sont pas les partis politiques qui diront de dissoudre l’Assemblée nationale. Il s’agit d’une disposition constitutionnelle.  Notre préoccupation majeure reste le fichier électorale» soutient M Drissa Traoré. Selon lui, si le fichier ne peut être disponible, il est inutile d’envisager tous ces scénarios.  Il insistera sur la fiabilité du fichier électorale et la bonne tenue des élections générales surtout la présidentielle.

Le colonel Youssouf a insisté sur la lutte contre la corruption et la fraude. Il a conseillé qu’il ne faut jamais coupler le référendum avec un scrutin, car il y aura des enjeux contraires.  Le ministre a  rassuré qu’il prendra en compte les observations importantes, les avis et les recommandations des partis politiques.  

Ousmane Sow

 

Commentaires via Facebook :