Dans un pays en pleine tourmente : Le Président Dioncounda Traoré a du pain sur la planche

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Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, prépare dans son bureau son allocution du dimanche 29 juillet 2012.
AFP

Après deux mois de convalescence à Paris, le Président malien par intérim, Dioncounda Traoré, est rentré à Bamako le vendredi dernier. Avec son retour au bercail commence alors pour lui une course contre la montre, surtout que les défis à relever sont énormes et que le temps joue contre lui.

La première des tâches de Dioncounda Traoré sera de travailler à la formation d’un gouvernement d’union nationale exigée d’ici mardi (31 juillet) par les voisins ouest-africains du Mali, sous peine de sanctions économiques et politiques. Mais pour une prolongation de cette date butoir, Dioncounda pourrait adresser une requête à ses pairs de la CEDEAO qui ne verrait aucun obstacle à cette requête. Un tel gouvernement doit avoir la légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la CEDEAO, une contre-offensive dans le Nord, mais bien avant cela, activer les voies et moyens d’une négociation sincère et rapide avec les protagonistes de cette rébellion. Il devra aussi se pencher sur le cas de son Premier ministre de transition  nommé le 17 avril et de plus en plus contesté.  Le propre parti de Dioncounda Traoré, l’ADEMA, qui appartient au large Front formé contre le coup d’Etat du 22 mars dernier (le FDR), a réclamé la démission de Cheick Modibo Diarra, accusé « d’incompétence et d’amateurisme » face aux immenses défis auxquels le pays est confronté. Le retour à Bamako de Dioncounda Traoré signifie, en principe, qu’il a reçu toutes les garanties nécessaires concernant sa sécurité personnelle, pour que ne se reproduise plus  l’agression dont il a été victime le 21 mai dans son propre bureau à la Présidence par de jeunes manifestants surexcités qui l’avaient violemment frappé, le blessant grièvement. « Nous avons pris les dispositifs sécuritaires nécessaires pour que son retour se passe bien. Nous avons mis en place les moyens qu’il faut », a affirmé à l’AFP un haut responsable malien du ministère de la Sécurité, sans vouloir donner plus de détails.

Soldats ouest-africains prêts                                                                           Le jeudi dernier à Abidjan, des chefs militaires de la CEDEAO ont affirmé n’attendre qu’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour déployer au Mali quelque 3 000 hommes qui devront participer à la reconquête du Nord, mais aussi aider à sécuriser les organes et les dirigeants de la transition à Bamako. Jusque-là, le Conseil de sécurité s’est abstenu de donner un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission.  Le jeudi dernier à Paris, à l’issue d’un entretien avec le Président français François Hollande, le Chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara, a déclaré espérer une résolution, « dans les tout prochains jours », pour « une éventuelle intervention militaire », La CEDEAO attend également une demande formelle de Bamako et une aide extérieure, logistique et technique, que plusieurs pays occidentaux, dont la France, sont disposés à apporter. C’est dire que la tâche ne sera pas du tout facile pour le Président Dioncounda qui doit pouvoir se mettre au-dessus de toute considération politique pour en finir une bonne fois pour toutes avec cette crise qui commence à s’envenimer avec le temps.

Paul N’guessan

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