Dans un Mali en quête de stabilité, la Cédéao cherche les solutions pour reconquérir le Nord

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Le président malien de la transition Dioncounda Traoré à son arrivée à Bamako le 27 juillet 2012.
AFP

A Bamako, le président par intérim Dioncounda Traoré tente de former un nouveau gouvernement d’unité nationale, alors que la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) cherche, elle, à définir les contours de la force d’intervention qui tentera de reconquérir le nord du Mali. Cette réunion a commencé dimanche, elle est censée se terminer ce mardi 14 août. Les membres de l’Union européenne sont venus prêter main forte à la Cédéao afin que le dossier soit accepté aux Nations unies.

L’ONU demande à la Cédéao de définir les problématiques du terrain et les besoins d’une force militaire. Une étape indispensable pour qu’un mandat onusien soit délivré. La Cédéao a déjà fait appel aux Nations unies à plusieurs reprises mais les requêtes ont été rejetées par le Conseil de sécurité.

Les membres de l’Union européenne sont donc venus prêter main forte lors de cette réunion pour que le dossier soit accepté à New York. L’Europe est de plus, prête à appuyer logistiquement et financièrement cette force militaire, à condition qu’on la sollicite.

Remettre sur pied l’armée malienne

Pour Bertrand Soret, premier conseiller de la délégation de l’UE, Bamako est visiblement prêt à faire cette demande. « On pense surtout à une mission afin de remettre sur pied l’armée malienne, pour qu’elle puisse intervenir dans le nord du Mali. Je crois que les militaires sont conscient que l’armée malienne aurait énormément de mal à se lancer dans une opération militaire, seule sans assistance extérieure. En ce qui concerne le commandement des forces, c’est la Cédéao et l’Union Africaine qui sont en première ligne. Même si nous sommes prêts à appuyer financièrement et techniquement une telle opération. »

Malgré la volonté européenne affichée, le président Dioncounda Traoré n’a toujours pas fait de demande officielle aux Nations Unies pour qu’une force extérieure intervienne. Il existe de nombreuses divergences entre les autorités maliennes et la cedeao concernant le rôle, la composition et le commandement de cette force. Avant de partir reconquérir le territoire du nord, elle devrait d’abord sécuriser les institutions de transitions à Bamako.

Hamadoun Touré, ministre de la Communication insiste pour que la crise du nord du Mali soit géreé par les maliens. « Le rôle premier revient au Mali cela va de soi, explique Hamadoun Touré. Mais nous tenons beaucoup à l’accompagnement de nos partenaires de la cedeao. Je pense que ce sont des détails important mais des détails par rapport à l’objectif commun de reconquête du nord du Mali. Cela va au-delà des susceptibilités d’autorités ou de drapeaux. Il ne s’agit pas pour nous d’aller seul. Mais le rôle de leader, doit être malien, parce que le problème est d’abord malien avant d’être sous-régional, régional ou international. »

Bakary Mariko, porte-parole des bérets verts maliens

La Cédéao souhaite simplement participer à la libération du nord du Mali avec ses propres troupes.

Les bérets verts, les militaires auteurs du coup d’Etat du 22 mars restent très actifs à Bamako. Le capitaine Sanogo l’a répété à plusieurs reprises : il ne veut pas de militaires étrangers pour régler la situation dans le nord.

Multiples questions

Bakary Mariko, porte-parole des bérets verts, dénonce le blocage d’armes maliennes par des Etats membres de la Cédéao : « Il y a une hypocrisie de la part de la Cédéao parce qu’elle souhaite tout simplement participer à la libération du nord du Mali avec ses propres troupes. Il va falloir qu’on nous dise clairement quelle est l’option que la Cédéao veut nous imposer. A partir du moment où nos matériels sont bloqués nous perdons du temps et les populations en souffrent tous les jours davantage. Les armes sont bloquées dans les différents ports de la Guinée, de Dakar et d’autres pays comme le Togo. »

La Cédéao a visiblement fait bloquer ces armes, notamment à Conakry, pour inciter les autorités maliennes à mettre en place les instances de la transition politique. Dimanche, Dioncounda Traoré a reconduit son Premier ministre dans ses fonctions et lui a demandé de former un gouvernement d’unité nationale dans les prochains jours.

Les multiples questions entre les différents partenaires devront rapidement être solutionnés afin qu’une force d’intervention puisse se mettre en place. Le temps presse, chaque jour qui passe permet aux hommes armés de contrôler un peu plus le nord du Mali.

 

Par Céline Pellarin  / rfi / 14/08/2012

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5 COMMENTAIRES

  1. Une matinée à la primature
    3ème épisode

    “Yambo Yambo…”
    La musique de Salif Keïta raisonne à fonds dans ce magnifique bureau de la cité administrative avec vue imprenable sur le fleuve Niger, une sorte de bureau ovale à la malienne.

    -Allez Allez on se lâche!
    Ma chérie comment va ton mari? Lâchez vous dès le matin ça fait du bien, ça  multiplie l’énergie, ” Yambo Yambo”..
    Le premier ministre, en show man d’une matinée donne l’impression d’un MC Dr au lieu d’un CMD.

    -Vous allez voir avec la fin du ramadan, on va pouvoir faire tranquille des barbecues au bord du fleuve! 
    A l’air libre puisque tout va bien maintenant!
    Tout est calme maintenant FDR, Yerewoloton et Cedeao, tout le monde apprécie mon gouvernement d’union et Dioncounda est comblé.

    Vous ne pouvez pas savoir comment j’ai joué la technique de l’astronaute!

    Neil Amstrong! 
    AMSTRONG! vous ne le connaissez pas?
    “Un petit pas pour l’homme” c’est à dire une petite ouverture pour la classe politique.
    Et “Un grand pas pour l’humanité”
    C’est à dire un grand bonheur total pour moi et mes copains et pour 5 ans d’affilés. 

    Allez allez allez on se lâche ” Yambo Yambo…”

    -Excusez moi le premier ministre, mais ils ont tabassé un journaliste de Gao!
    Lui Informe un membre de son cabinet, visiblement très gêné.

    -Ah ça ce n’est pas nouveau, les militaires ils ont tous les droits.
    On n’est pas en état de droit ici hein!
    Ça c’est fini depuis le 22/03/2012, il est temps que les journalistes comprennent cela.
    Faut pas exagérer quand même hein!

    -Non ce sont les islamistes de Gao qui l’ont tabassé et il vient d’arriver à l’Hôpital Gabriel Touré.

    -Ah bon? 
    Bon écrit un communiqué et appelle Ahmadoune Touré et Baba Daga.

    Dix minutes plus tard.

    -Bon Ahmadoune tu serres les mines, l’air grave et sérieux comme tu sais le faire tu débarques à Gabriel Touré.

    -Entendu Monsieur le premier ministre.
     Mais on ne peut pas aller les mains vides.

    -Bon tu gères ça, je te fais confiance.
    Surtout tu filmes tout.
     C’est très important. Ok!
    L’Ortm est à ton entière disposition!
    Baba Daga pour une fois Gabriel Touré passe avant Kati. 
    Ok!

  2. Le seul problème est que Dionkounda ne s’est pas impliqué pour débloquer nos matériels or le temps presse.

    On comprend bien maintenant les cause de l’inertie dans les opérations militaires du Mali en réalité la CEDEAO nous combat avec ces blocus tout en nous accusant d’inertie et sont complices certains de nos leaders politiques.

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