Daba Diawara, à l’ouverture du 4è Congrès ordinaire du Pids: “La crise est entrée dans une nouvelle phase avec la perte de Kidal”

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C’est devant de nombreux militants que le Parti de l’Indépendance, de la Démocratie et de la Solidarité (Pids) a tenu son 4è Congrès ordinaire, le samedi 21 juin 2014 au Centre International de Conférence de Bamako (Cicb). Au cours de cette assise, les délégués ont passé au peigne fin le mandat écoulé et dressé de nouvelles perspectives. La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence de M. Daba Diawara, président du parti. L’on notait la présence des représentants des partis et regroupements politiques, des membres du comité directeur du Pids, des membres de l’Union des femmes et jeunes du parti venus de toutes les régions du Mali.

Daba Diawara
Daba Diawara

Dans son discours d’ouverture, le président du Pids a brossé un panorama de l’histoire du Mali de 2012 à nos jours, puis il a indiqué que “ce 4ème Congrès ordinaire du parti se tient dans un contexte difficile, très difficile, à la fois pour le Mali et pour notre parti… La crise politico-institutionnelle qui secoue le Mali depuis le coup d’État du 22 mars 2012 est entrée dans une nouvelle phase avec ce que je n’hésite pas à appeler la perte de Kidal, le 21 mai dernier. Triste journée de honte et d’humiliation pour tous ceux qui pensent véritablement au Mali, tous les patriotes comme vous, prêts à tous les sacrifices pour que le Mali demeure un et indivisible dans l’honneur et la dignité”.

Daba Diawara a ajouté que: “Qui d’entre nous pouvait soupçonner que, depuis plus de deux ans déjà que le pouvoir a changé de mains, ses tenants successifs n’ont pas réussi à mieux protéger le Mali ? Certes le tâche était immense. Mais ce qui s’est passé à Kidal, malgré la présence des éléments de l’opération Serval et des troupes de la Minusma, ne donne t-il pas raison à celui-là qui (le Président ATT, ndrl), bien des années avant mars 2012, n’avait cessé d’appeler à une coopération entre tous les pays de la sous-région, tous les pays du champ pour faire face au péril qui s’annonçait et contre lequel il n’a jamais caché que le Mali seul ne pouvait pas grand chose et qu’il n’avait d’autre choix que la négociation. Cependant, en moins de deux ans, notre pays a connu le “Consensus mode ATT”, un éphémère régime militaire, une transition chaotique à trois têtes et la restauration d’un régime démocratique avec l’élection d’un nouveau président de la République et d’une nouvelle Assemblée Nationale”.

Il conclura que pendant toute cette période, le Pids est resté fidèle à lui-même, fidèle à ce qu’il croyait être le devoir d’honneur et de responsabilité pour un parti qui se veut héritier légitime des idéaux des présidents Mamadou Konaté et Modibo Kéïta, un parti fidèle aux idéaux du 22 septembre et du 26 mars.

Par rapport à l’élection de 2012, Monsieur Diawara a rappelé que le 3è congrès s’était prononcé sur la stratégie à mettre pour les échéances électorales de 2012, notamment la question des alliances à la lumière de l’expérience malheureuse de l’Adp, qui d’ailleurs se mourrait. Il avait aussi signalé au parti des tâches dont l’exécution devrait le renforcer, améliorer son fonctionnement et lui assurer une participation honorable aux élections générales.

Le Pids avait soutenu le projet de réforme politique de l’ancien Président Amadou Toumani Touré “ATT”. M. Diawara ajoute que son parti l’a fait jusqu’au bout et continue à croire que, pour l’essentiel, il s’agit toujours d’un bon projet pour le Mali, contrairement à beaucoup de ceux qui y avaient souscit sans aucune réserve et qui n’y ont vu après qu’“un fatras de documents inconsistants”.

Alors que tout indique l’urgence de profondes réformes politiques, dont la nécessité a été reconnue par le Premier ministre Moussa Mara dans sa déclaration de politiques générales, souligne M. Daba Diawara, il n’existe encore aucune lisibilité dans ce qui est fait ou envisagé pour obtenir des élections transparentes, faire sortir le religieux de l’espace politique, maintenir l’Administration neutre et plus performante et l’Armée républicaine.

Daba Diawara a reconnu que lors de l’élection présidentielle de 2013, le Pids a activement participé à la campagne électorale de son candidat. Mais au sortir des élections législatives passées, “dans les circonscriptions électorales de Koulikoro, Ségou, Niono, Sikasso, Kolondiéba et Kadiolo, les résultats enregistrés n’ont pas comblé nos attentes, puisque nous n’avons pu faire élire aucun de nos candidats. Du coup, depuis les élections législatives de 2013, le parti, je n’éprouve aucune gêne à le dire, connaît une situation très difficile. Dans l’immédiat, la tâche prioritaire est la préparation des élections communales. Nous devons nous y atteler avec courage et détermination”.

Après le discours d’ouverture du président du Pids, ce fut l’intervention des chefs et représentants des partis et regroupements politiques, qui ont apporté leur soutien au Pids. Ces différents partis amis étaient : Urd, Adema, Fare, Psp, Cnid, Pds, Cnas Faso Hère, Parena, Apem Malico.

Alpha C. SOW

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