A l’occasion du 13ème anniversaire du Parti de l’Indépendance, de la Démocratie et la Solidarité (PIDS), le président du parti, Daba Diawara nous a accordé une interview. C’était le samedi 30 août 2014, à son siège situé à l’Hippodrome. Il assure que le PIDS sait d’où il vient et n’ignore pas là il où il va. Et Daba Diawara d’inviter «ceux qui sont aux affaires à s’engager avec plus d’énergie à sortir le Mali de la crise dans laquelle il est plongé depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012».
L’Indépendant :Bonjour Mr Daba Diawara, vous êtes le président du PIDS, pouvez-vous nous rappeler l’historique et objectif du parti ?
Daba Diawara : Le Parti de l’Indépendance, de la Démocratie et de la Solidarité (PIDS) a été créé le 2 septembre 2001 par d’anciens militants de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA). C’est dire que le PIDS se réclame aujourd’hui comme l’un des partis qui revendique légitimement l’héritage des pères fondateurs du Mali moderne à savoir le président Modibo Kéita et l’ensemble de ses compagnons. Bien entendu l’objectif visé est le pouvoir suprême afin de créer un Etat démocratique, juste et équitable.
Quel est le bilan du parti à l’aube de son 13ème anniversaire ?
Le PIDS a été crée dans un contexte assez difficile parce nous venons de sortir d’une longue bataille judicaire et politique, à l’issue de laquelle, nous avons décidé de tourner résolument vers l’avenir en mettant en place une organisation capable de défendre les idéaux des présidents Mamadou Konaté et Modibo Kéita ainsi que dès les élections présidentielles de 2002, le PIDS a donc présenté un candidat soit un peu plus de trois mois après sa création.
Le score que le candidat a obtenu est jugé honorable par le parti compte tenue de sa jeunesse, des problèmes rencontrés et la faiblesse de ses moyens financiers. La même année, nous avons également participé aux élections législatives et nous avons pu remporter un siège à Barawili. Ce qui fait que de 2002 à 2007, nous étions présents dans l’hémicycle et notre Député a pris une part active de la vie parlementaire. Nombre de nos cadres ont eu à occuper d’importantes fonctions dans l’appareil d’Etat, pendant cette période et après. Le parti a participé aux élections législatives de 2007 dans le cadre de l’ADP après avoir décidé de soutenir la candidature du président Amadou Toumani Touré, aux élections présidentielles de 2007. Il a participé aussi aux élections générales de 2012 dans le cadre d’une collaboration avec le groupement du parti qui s’était formée pour soutenir le candidat Soumaila Cissé, d’une part, et pour constituer un large front aux élections législatives.
Malheureusement, ce front n’a pas tenu après le premier tour des élections présidentielles et nous avons eu à affronter les élections législatives dans des conditions particulièrement difficiles. Ce qui ne nous a pas permis d’entrer à l’Assemblée nationale.
Pendant toute cette période, nous avons été dans de nombreux conseils communaux dont nous pouvons en revendiquer une centaine et une dizaine de maires.
Malgré toutes les difficultés que le parti a rencontré à savoir des problèmes d’ordre financiers et organisationnels, le PIDS est présent et reste l’un des rares partis qui tient régulièrement ses congrès et qui participe activement à toutes les activités qui mobilisent les partis politiques dans ce pays. Nous avons participé à toutes les élections et nous sommes partout où il faut que le PIDS fasse entendre sa voix.
Je saisis l’occasion pour féliciter tous les militants et militantes du parti, tous ceux qui ont eu à le porter pendant 13 ans avec l’ambition de toujours mieux faire. Mais comme on le dit, l’Homme propose et Dieu dispose. Et nous remercions Dieu de nous avoir soutenu jusqu’à aujourd’hui. Nous souhaitons qu’avec la bénédiction de nos anciens, nous puissions avoir une meilleure position dans l’avenir sur l’échiquier politique au Mali.
Pouvez- vous nous dire quelle lecture politique vous avez de la situation actuelle du pays ?
Le Parti de l’Indépendance, de la Démocratie et de la Solidarité (PIDS) vient de tenir les 21 et 22 juin 2014 son 4ème congrès et après un large débat franc et empreint de sérénité, une résolution générale a été adoptée dans laquelle il a précisé sa lecture de la situation politique actuelle et de ses ambitions pour l’avenir.
Il a confirmé l’appartenance du parti à la gauche démocratique et, ensuite, il s’engage dans cette résolution à travailler avec tous les partis qui réclament les mêmes idéaux et ils sont prêts à construire ensemble un Etat moderne, débarrassé de la corruption, du népotisme et de tous les maux qui constituent aujourd’hui une entrave au développement de notre pays. C’est pourquoi le PIDS a dit clairement qu’il s’opposera à tout ce qui lui semblera contraire à l’intérêt du Mali et qu’il soutiendra et appuiera de toutes ses forces tout ce qui à son sens servira le peuple.
En ce qui concerne la situation générale du pays, malheureusement, nous avons constaté que les choses n’ont pas changé depuis septembre 2013. C’est pour cela nous invitons ceux qui sont aux affaires à s’engager avec plus d’énergie à sortir le Mali de la crise dans laquelle il est plongé depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012.
En ce qui concerne la paix etla sécurité nationale, auriez-vous des suggestions ou propositions concrètes pour une sortie de crise définitive ?
Le PIDS a demandé à ce que l’Etat soit doté d’une armée capable de défendre dans l’honneur et dans la dignité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays. Le parti a demandé que le dialogue qui est engagé avec les groupes armés sauvegarde l’essentiel qui constitue le Mali à savoir l’unité nationale, l’intégrité du territoire national, les structures de l’Etat. Il a demandé également que ce dialogue débouche sur des solutions dont un Etat unitaire qui prend en compte les spécificités géographiques et culturelles des différentes régions de notre pays.
C’est dire que nous souhaitons que les pourparlers qui ont commencé à Alger puissent aboutir rapidement pour ramener la paix et la quiétude au Mali. Et lui donner la possibilité de concentrer ses efforts sur son développement économique social et culturel. Notre parti a affirmé dans sa résolution générale qu’il estimait que les réformes politiques et intentionnelles étaient indispensables pour la construction du nouveau Mali et, à cet effet, nous avons clairement dit que le projet de réformes politiques qui a été proposé par le président Amadou Toumani Touré est encore d’actualité car, il permettra à notre sens de régler les différends qui ont contribué à affaiblir notre démocratie.
Aux cours des différents ateliers et séminaires, il a fait part de sa position.
Quelles sont les perspectives et visions du PIDS pour l’année prochaine ?
Les perspectives du PIDS pour l’année prochaine, c’est d’abord, la consolidation du parti sur le terrain. Mais, comme vous le savez, les élections de 2013 ont fragilisé les bases de beaucoup de parti. Donc nous allons travailler à reconstruire de manière plus solide notre parti et le préparer plus activement aux échéances électorales et régionales de 2015. Le parti sera aussi prêt à faire entendre sa voix sur les réformes politiques envisagées et annoncées par le Premier ministre notamment la prochaine révision de la Constitution.
Le parti a engagé ses militants à se mobiliser dans la perspective des élections communales dont nous ne connaissons pas la date. Le PIDS a participé à toutes les invitations des pouvoirs publics dans le cadre de la réflexion pour ramener la paix et la sécurité au Mali.
Propos recueillis par Moulaye Haïdara
Daba Diawara est l’un des politiciens le plus sérieux, honnête, travailleur.Il a toujours bien conduit et mené à terme les différentes missions qui lui avaient été confiées. Son passage dans différents services administratifs témoigne cette affirmation.Le pouvoir actuel, s’il veut renforcer la démocratie et résoudre la crise politico-economico-sociale que traverse notre pays doit s’inspirer des recommandations proposées par Daba dans le projet de reforme constitutionnelle.
Dans sa quête d’un premier ministrable, IBK ne trouvera pas mieux de disponible aujourd’hui que ce monsieur. Il a la sagesse, l’expérience et le bagage intellectuel approprié. Pourvu qu’il accepte de se remettre au service du Mali.
Daba avait fait un excellent boulot dans le cadre du projet de réforme de la constitution…
Si ces recommandations avaient été mises en œuvre, il aurait sauver l’Etat du chaos…
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