Le Centre International de Conférences de Bamako a servi de cadre, samedi dernier, pour la tenue d’une conférence-débats sur le thème : « les crises sécuritaire et institutionnelle : quelles perspectives ? ». Initiée par la jeunesse du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), cette conférence- débats a été animée par le Président du Parti, Tiébilé Dramé en présence de plusieurs cadres et des leaders de certaines communautés du nord. Au cours de la rencontre, plusieurs contributions et témoignages ont été faits pour apporter des solutions pour le retour de la démocratie et d’une paix durable.
La cérémonie a débuté par la récitation du poème : « la nuit est tombée » par Mme Niaré Fatoumata Kéïta. A sa suite, le président du PARENA, Tiébilé Dramé, prendra la parole pour son exposé. Il fera savoir, dans cet exposé, qu’il ne reste que deux options pour le Mali : disparaître ou se relever. Selon lui, rien n’a été épargné aux Maliens au cours de l’année écoulée. Pour le conférencier, depuis le 06 avril 2012, date de la signature de l’Accord-cadre, le Mali vit dans un régime de transition qui a connu deux temps forts. Il a souligné qu’il s’agit de la période chaotique allant d’avril à décembre qui fut un énorme gâchis et une période de normalisation apparente qui coïncidera avec l’accélération de l’histoire et l’intervention judicieuse de l’armée française qui a stoppé une double aventure. Pour lui, ces deux aventures sont celle de la coalition des djihadistes qui ambitionnait de prendre Sévaré et Mopti les 10-11 janvier et enfin celle de la coalition des partis et de groupes favorables au coup d’Etat, qui avait planifié le renversement des institutions de transition les 8, 9,10 et 11 janvier 2013.
Par ailleurs, le conférencier a noté que la principale caractéristique de notre transition est la cohabitation de la Constitution avec le putsch. Cependant, Tiébilé Dramé a fait remarquer que le retour de l’armée dans les casernes, la fin des interférences dans la vie publique, le principe républicain de soumission de l’autorité militaire au pouvoir politique civil, sont restés des objectifs non atteints.
Parlant des perspectives pour la sortie de crise, le conférencier dira que l’opération Serval, la MISMA et la prochaine opération onusienne de stabilisation et de sécurisation du territoire, seules, ne seront pas suffisantes pour restaurer une paix durable. Pour le Président du PARENA, il est indispensable de déclencher un processus politique à triple détente pour la refondation de la démocratie et des institutions et pour poser les jalons d’un nouveau Pacte national de paix, de réconciliation et de cohésion. Selon lui, il s’agira de créer un cadre des discussions inter- maliennes pour résoudre la crise du nord ; d’organiser des élections transparentes et crédibles pour asseoir la légitimité des autorités politiques et, enfin, tenir des assises nationales regroupant toutes les forces vives de la nation.
Dans son exposé, le Président du PARENA a attiré l’attention de l’assistance sur les informations d’exécutions sommaires, d’exactions, d’amalgames et de stigmatisation qui viennent des régions libérées du nord. A ses dires, celles-ci constituent une dangereuse menace pour l’unité nationale, pour la réconciliation et la paix. Pour ce faire, Tiébilé Dramé a signalé que le Président de la République et le gouvernement, doivent rappeler à l’ordre, et sanctionner ceux qui, au sein des forces armées, se livrent à ces actes dont la seule finalité est de détruire le Mali. Pour lui, l’ouverture d’une enquête diligente s’impose. Il a, également, indiqué que la lutte contre le terrorisme, contre les terroristes et leurs associés doit se faire dans le respect de l’Etat de droit, dans le respect de l’intégrité physique et de la dignité humaine. Tiébilé Dramé a fait comprendre que les missions cardinales du quinquennat à venir et que l’actuelle transition a obligation de préparer, demeurent entre autres : « préserver la nation, sceller un nouveau pacte national de paix et de réconciliation, poser les fondations du Renouveau démocratique et de la renaissance de notre vieille nation ».
Au cours des discussions, des contributions et témoignages pertinents ont été faits. Parmi lesquels on peut retenir, les interventions du maire de Goundam, celles du président de la Communauté arabe au Mali ; celles de la présidente du conseil de cercle de Tessalit. Tous ces intervenants pensent qu’il faille trouver des solutions à la question d’ethnie au Mali qui doit être, selon eux, revue. Il faut, également, disent-ils, faire face à la mauvaise gouvernance et à la reconstruction de l’homme malien qui a été détruit, selon eux.
Jean GOÏTA
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