Crise sociopolitique au Mali : IBK, le maçon du grand sursaut

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Le samedi 23 juin dernier, par son attirante sincérité et son effrayante sévérité, IBK a pu réunir des gens et des groupes foncièrement divergents en les engageant concrètement à remettre sur les rails le train commun : Le Mali déraillé…

Ibrahim Boubacar Keita

Depuis trois douloureux mois, du 22 mars au 22 juin, l’affluence de l’inconstance et de l’incohérence de nos dirigeants accentuée par l’ingérence de la Cédéao ont fait dérailler le train-Mali. Les maliens ont ainsi instauré entre eux un climat de méfiance et de défiance qui a favorisé l’abondance de la déchéance socioéconomique sans précédent. Cette déchéance que l’annexion de la moitié du territoire par des bandits armés, a gravement compliqué. C’est dans ce contexte que, le samedi 23 juin dernier, la courageuse initiative d’organisation d’ « Atelier d’échanges et de réflexion » prise par le Regroupement IBK-Mali 2012, a été bien appréciée par les nombreux représentants de toutes les sensibilités politique, sociale et religieuse. Cette participation de ces diverses et influentes personnalités maliennes à cette rencontre corrobore que l’homme IBK demeure, sans nul doute, réputé d’être un rassembleur passionné capable d’attirer des gens et de tirer sur tous ceux qui nuisent à leur épanouissement physique et intellectuel. Car, à l’époque où des discours de nombreux candidats à la présidentielle ne tarissaient pas d’éloges envers ATT, IBK n’a pas hésité de déplorer, entre autres, le manque d’autorité de l’État lors de sa déclaration de candidature ainsi : « …Oui, je suis candidat pour restaurer l’autorité de l’État…Des solutions existent : elles s’appellent lutte contre la corruption et bonne gouvernance.»
Lors de son intervention très remarquée, IBK a insisté sur l’identification de l’origine du mal malien afin d’appliquer aux blessures des traitements efficaces et efficients : « Il nous faut connaître les causes de la crise globale affectant présentement notre pays afin de forger les solutions appropriées.
Pour cela, il faut que les Maliens se parlent, qu’ils établissent ensemble le diagnostic de la crise actuelle, qu’ils en identifient les causes afin de pouvoir dégager les voies et moyens d’une sortie de crise susceptible de relever le pays. C’est seulement à travers cette catharsis collective que les maliens pourront forger les outils de la reconstruction de leur unité nationale. La voie pour sortir du chaos multidimensionnel actuel est étroite. Soyons clairs: la solution réside, avant tout, en nous-mêmes.», a-t-il souligné avant d’interpeller rigoureusement les dirigeants actuels du pays : «J’invite les Autorités du pays à organiser, sans tarder, un grand Débat national permettant des discussions approfondies entre toutes les composantes de la nation malienne. Ces discussions devront permettre de remettre le pays en marche en mettant fin à la confusion et la torpeur politiques qui paralysent présentement l’énergie’ du Peuple malien.
L’Histoire a changé de rythme. Elle annonce, elle impose de grands changements. Nous serons les Acteurs de ces Changements.»
Dans la mesure où l’actuelle crise malienne dépend essentiellement de la dominance du NOUS collectif par le MOI égocentrique, le président du RPM a terminé son intervention sur un ton de sensibilisation et d’interrogation du patriotisme des citoyens maliens considérés comme des maçons mieux habilités à solidement construire le Mali : «Nul ne fera le Mali sans nous! Nul n’aime le Mali plus que nous! Nul ne connait notre pays mieux que nous!
L’histoire nous jugera sans complaisance. Serons-nous capables de nous dépasser, de nous surpasser pour nous hisser enfin à la hauteur de cette forte interpellation historique?
Nous le pouvons et le devons car nous subissons dans notre chair et dans nos âmes le martyre de nos pères et mères, de nos frères et sœurs, de nos enfants fouettés à longueur de journée pour avoir osé fumer, ou pire s’aimer.
De telles monstruosités doivent-elles persister?
Il nous appartient collectivement de répondre à cette forte interpellation dès aujourd’hui ici, en contribuant à baliser et à tracer les chemins d’un demain meilleur
Je vous remercie.», a-t-il ainsi conclu son discours d’ouvertures des discussions.

Avant le démarrage des travaux de l’Atelier, Boubacar Touré, le Secrétaire à la communication du RPM, en communicateur aguerri, a attirer l’attention des participants sur certaines réalités historique et sociologique du Mali :
« … Si l’histoire fait souvent des hommes, depuis la nuit des temps le Mali, notre chère patrie a connu des hommes et des femmes faiseurs d’histoire. Sommes-nous moins qu’eux ? … Mesdames et Monsieur, l’avenir nous observe, nos enfants nous observent, l’heure est grave et très grave alors le devoir nous commande l’abandon de soit », a précisé, Boubacar Touré

Cet Atelier d’échanges qui s’est déroulé en un jour, comportaient quatre commissions de travail autour de ces quatre thèmes : 1 – La situation sécuritaire au Nord Mali (présenté par Youba Ould Messaoud et Ousman Ag Rhissa). 2 – La proposition de plan des activités électorales (par Nancoman Keïta et Kaba diarra). 3 – La proposition de la feuille de route (par Dr Cheick Cissé et Abdoulaye Maïga). 4 – Les termes de référence du cadre de concertation nationale (par Seydou Nourou Keïta).
Un éclat particulier à été donné à cet Atelier par la participation des institutions, des associations, des confessions religieuses, de la société civile et des ministères de la République et aussi des ambassadeurs:
1    – Regroupement Mali IBK 2012(RPM, MIRIA, UMP, UMRDA, CD, PDM, FDR, PSO, OSDM, PPP, RJP, FAMA, DPM, MPLO, PIDS, RUP, ADCAM, PLD),
2    – Associations et clubs de soutien IBK (Irnata, Horoya, une chance à saisir, Jiguiya, collectifs des mouvements et des associations, association Yèrèko, clubs de soutien à Yacouba TRAORE, club Youssouf KEITA ;
3    ADPS,
4    CSM,
5    FDR,
6    COPAM,
7    FMR/FRONT pour le Mali et la République
8    Gouvernement ;
Un cadre du Ministère des affaires Etrangères
Un cadre du Ministère de la défense,
Un cadre du Ministère de la famille de la promotion de la femme et l’enfant,
Un cadre du Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire,
Un cadre du Ministère de l’Energie de l’eau et de l’environnement,
Un cadre du Ministère de l’action humanitaire, de la solidarité et des personnes âgées,
9    CNRDRE,
10    Assemblé Nationale,
11    CAFO,
12    Réseau des femmes ministres et parlementaires
13    Réseaux des femmes  pour la paix,
14    CNJ,
15    Confessions religieuses (HCIM, Eglises catholique et protestante)
16      SYLIMA,
17    SAM,
18    CSTM,
19    UNTM,
20    CTM,
21    FENACOF,
22    Associations Fignè Douma,
23    Forum des organisations de la société civile,
24    Association malienne des droits de l’homme,
25    Conseil National de la société civile,
26    Ordre des avocats,
27    Union des jeunes musulmans du Mali,
28    Association de la fédération des personnes handicapées,
29    Réseau des intellectuels,
30    PNUD,
31    IFES-Mali / International fondation for Electoral Système,
32    APDF,
33    Groupe Pivot Droit et Citoyenneté des femmes
34    CMDID,
35    NDI,
36    FES,
37    Réseau des communicateurs traditionnels,
38    UNAFEM,
39    Croix rouge,
40    Association des historiens du Mali
41    Association Djoyorofa,
42    CRI 2002
43    HCME / Haut conseil des maliens de l’extérieur
44    AMSUNEM,
45    AFAD / Association des femmes Africaines de la Diaspora
46    Association des ressortissants du Sahel occidental,
47    Association d’appui aux initiatives de Ibrahim Boubacar KEITA (AIBK)
En plus des participants, le gouvernement de la transition à travers certains ministères, des anciens premiers ministres, des notabilités et d’autres hautes personnalités ont été invités. Des Ambassadeurs :
Du Burkina FASO, de France, des Etats Unis, de la Chine et du Nigéria.
Les quatre commissions de travail de l’Atelier ont souligné, entre autres, ces quelques points issus de leurs recommandations générales :
1.    Aux  forces vives du Mali
•    L’instauration d’un dialogue inclusif, franc et sincère dans le but de gérer les problèmes du Mali par les seuls maliens avec l’appui des amis du Mali ;
•    Le consensus sur la date de la tenue rapide des assises nationales afin d’élaborer une feuille de route pour la transition conformément au délai prévu ;
2.    A l’intention du gouvernement
•    La convocation des assises de la concertation nationale conformément à l’accord cadre du 6 Avril 2012 ;
•    Décréter l’Etat de siège;
•    La libération immédiate des trois régions du Nord du Mali et la partie nord de la région de Mopti;
•    Le retour immédiat de l’administration dans les zones occupées ;
•    La prise en charge de l’action humanitaire par l’Etat, les ONG et les organisations de la société civile ;
•    Le rétablissement des infrastructures d’eau, d’électricité, de la Radio, de la télévision nationale et  du fonctionnement des structures sanitaires ;
•     Demande une enquête internationale sur les tueries d’Aguelhok    ;
•     Demande un mandat d’arrêt international contre les mouvements terroristes présents sur le sol malien.
L’Atelier recommande que l’Etat malien se prononce sur la qualité des  troupes dans le cadre de l’intervention militaire extérieure,
•    Salue la tenue de cet atelier qui se tient à un moment où le Mali cherche à se frayer un chemin vers la paix
•    Remercie les participants pour leurs contributions de qualité aux débats ;
•    Félicite le regroupement IBK Mali 2012 pour cette initiative.
Ce Regroupement IBK – Mali 2012, ayant balisé ce grand terrain du « Grand Débat national », il incombe à chaque patriote malien de priorisé le dialogue positif pour sortir rapidement le Mali de l’impasse.

Lacine Diawara, Option

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