Crise socio-politique : Le Mouvement du 5 Juin monte les enchères et campe sur sa position

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Enclenché pour obtenir la démission du président Ibrahim Boubacar Keita et son régime, après avoir battu le pavé a deux reprises, le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a fini par revoir à la baisse ses exigences. Dans un mémorandum rendu public, le 1er juillet, à la faveur d’un point de presse, il a été proposé un gouvernement de transition, assorti de certaines conditions, dont la dissolution de l’Assemblé nationale et le renouvellement intégral des membres de la Cour constitutionnelle. Et ce n’est pas tout. Si IBK reste à Koulouba, il sera, selon l’esprit dudit mémorandum, un Président purement honorifique dépourvu de ses prérogatives constitutionnelles. Et pour cause, tenez-vous bien !, en plus de la mise en place d’un organe législatif de transition, le M5 réclame le privilège de choisir un Premier ministre sans possibilité au président de la République de le démettre de ses fonctions que dans les conditions prévues par la Charte de transition. Le premier ministre, toujours selon le mémorandum du M5, nommera également aux hautes fonctions nationales, notamment dans l’administration, au niveau de la justice, et des Forces armées et de sécurité. Comme si cela ne suffisait, le Mouvement exige une série d’autres mesures notamment l’adoption d’une Feuille de route de refondation de l’Etat et de sauvegarde de la démocratie, de l’unité nationale, de la paix et de la cohésion sociale, assortie d’un chronogramme précis, à l’issue de concertations nationales ouvertes à toutes les forces vives de la Nation. S’y ajoute l’élaboration d’un pacte pour la stabilité sociale, la sécurité, la croissance et le développement ainsi que d’un mécanisme de suivi-évaluation annuel de tout le dispositif. Et de plaider par la même occasion le respect des textes relatifs au droit et à la liberté syndicale, la justice sociale ainsi que pour le détachement des services exécutifs de l’Etat de la présidence de la République. Bref, le M5 veut ni plus ni moins retirer du président de la République ses prérogatives constitutionnelles.

Qualifiées de schéma de conquête du pouvoir par des voies non constitutionnelles, ces propositions paraissent inacceptables aux yeux de plusieurs observateurs, notamment les partisans du pouvoir, qui estiment qu’elles n’aboutiront pas à l’apaisement du climat social et à une sortie de crise.

En attendant la réponse du président, qui a reçu l’Iman Dicko et les acteurs du M5, respectivement Samedi et Dimanche, le Mouvement du 5 Juin maintient intact sa menace de poursuivre les manifestations périodiques au Mali et dans la Diaspora jusqu’à l’aboutissement total de son combat. En clair, ils menacent de battre le pavé à nouveau le 10 juillet prochain.

 

Amidou Keita

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