Crise sécuritaire et institutionnelle : L’appel de Poulo

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Housseïni Amion Guindo dit Poulo

Respecté par ses adversaires, admiré par ses partisans, le président de la Codem, Housseini Amion Guindo, devenu clandestin à cause de ses positions tranchées, est revenu à la charge la semaine dernière. Au détour d’une adresse aux Maliens, il a lancé un appel au sursaut national contre « la dictature », ce après un diagnostic sombre et sans complaisance de pays. 

Ainsi, au plan sécuritaire, selon lui, la crise malienne «marquée par l’instabilité politique, la création du Front de Libération de l’Azawad (FLA), la montée en puissance des groupes armés djihadistes (JNIM et EIGS) dont le champ d’action couvre désormais l’ensemble du territoire national» dure en raison de l’insouciance et de l’incapacité des autorités actuelles à trouver des solutions idoines.

Aux yeux de l’ex-ministre de l’Education, la crise politique que traverse le Mali n’est qu’un pendant de « l’instabilité sécuritaire, la faiblesse des institutions, le déficit de dialogue entre le Gouvernement et la classe politique, la société civile et les groupes armées». S’y ajoutent par ailleurs les persécutions, les enlèvements, les emprisonnements ou la contrainte à l’exil d’opposants, la dissolution ou la suspension d’associations, de partis politiques et de conseils communaux, le non-respect des engagements pris devant le peuple malien et la communauté internationale, le tripatouillage à dessein de la charte de la Transition. Autant dérivés ayant contribué à tendre un climat déjà délétère.

Quant à la crise économique, elle s’explique, selon Poulo, par-delà les sanctions économiques, dépendance aux importations, par manque de politique économique ambitieuse, de gouvernance non transparente, de l’instabilité des prix, de la crise énergétique et la sortie de la CEDEAO.

Le tableau n’est guère plus reluisant au plan social où le président de la Codem retient une persistance de la pauvreté, les tensions intercommunautaires, les revendications syndicales et une gouvernance instable ainsi que l’accentuation de la précarité des populations et la fragilisation du tissu social du pays sur d’attaques terroristes et violences armées dans toutes les régions du pays, de conflits intercommunautaires, de déplacement de plusieurs centaines de milliers de personnes entre autres.

Poulo en a profité également pour rejeter les nouvelles mesures de taxation, notamment sur les communications et les transferts monétaires, en le imputant au manque de perspectives des autorités de la Transition pour le bien-être des populations. Et d’appeler le peuple malien dans toutes ses composantes de se mobiliser pour mettre fin à ces différentes tragédies. Pour ce faire, il propose d’user des voies et moyens pacifiques que leur procure la constitution. Selon Poulo, il est aussi nécessaire qu’urgent de créer un pôle démocratique alternatif pour stopper la dictature et œuvrer à un retour définitif de la bonne gouvernance dans un Mali sécurisé, démocratique et économiquement viable. Le président de la Codem propose également l’organisation, sous la bannière dudit pôle, une «journée nationale de Colère, d’indignation et de protestation pour exprimer ensemble le ras-le-bol général». 

Amidou Keita

Commentaires via Facebook :

1 COMMENT

  1. «journée nationale de Colère, d’indignation et de protestation pour exprimer ensemble le ras-le-bol général».
    CLANDESTINE ALORS? SINON COMMENT TU VAS Y PARICIPER TOI QUI EST “devenu clandestin”?
    AVEC CES PLOTICIENS C’EST DEVENU DE LA RIGOLADE. TU VAS D’ABORD D’EXPLIQUER COMMENT ET AVEC L’ARGENT DE QUI TU AS CREE TON ECOLE?

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