Crise sécuritaire et institutionnelle : L’ADPS prône l’unité de pensée et d’action

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Le week-end dernier, à l’initiative de l’Adps, une table ronde a réuni différents regroupements sociopolitiques pour une réflexion approfondie sur une sortie de la crise institutionnelle et sécuritaire que traverse le pays. Présidées par Soumana Sako, président d’honneur du parti Cnas, ces assises ont abouti à un « Manifeste pour la nation »

L’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS) a organisé, samedi 1er décembre, une table ronde des regroupements politiques et de la société civile sur la crise du nord. Y ont pris part, outre l’Adps, le Fdr (Front de sauvegarde de la démocratie et de la République, opposé au coup d’Etat du 22 mars), IBK-Mali 2012, le FRDP Maliko et plusieurs organisations de la société civile. Il s’agissait pour les participants à cet important forum de valider un « Manifeste pour la nation » élaboré par l’Adps.

Ce document, nécessité par les différentes crises que traverse le pays, se penche essentiellement sur les quatre « menaces principales suivantes analytiquement distinctes mais enchevêtrées dans la pratique et nécessitant donc un traitement global » à savoir le péril sécessionniste, remettant en cause l’intégrité territoriale et l’unité nationale ; la menace intégriste, sapant la laïcité de l’Etat et les fondements de la République ; la menace sur la démocratie ; la menace terroriste. C’est conscients de toutes ces menaces que des regroupements sociopolitiques et des acteurs de la société civile ont accepté de se réunir autour d’une table afin de créer une unité de pensée et d’action la plus large possible au sein de la classe politique et des acteurs sociaux. Le Manifeste pour la nation traite essentiellement des thématiques  relatives à la plateforme politique du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), au calendrier des prochaines élections, aux conditions de libération du nord du Mali et à la médiation de la Cedeao.

Dans sa version originale, le Manifeste propose de rejeter la plateforme d’autonomie du Mnla, laquelle ne serait qu’une « déclaration déguisé d’indépendance sur fond de racisme par une minorité non élue menée par des dignitaires de cette République qu’ils ont trahie et de déserteurs de l’armée national dont le sort doit être réglée par le code de justice militaire ». Les initiateurs du document trouvent que la décentralisation, conformément au principe de libre administration des collectivités peut résoudre plusieurs des problèmes abordés par les rebelles et que point n’est besoin de fédération, indépendance ou confédération. Le texte initial propose également à la table ronde de refuser toute proposition visant à organiser des élections avant la libération totale des régions du nord, le retour de l’administration et de l’armée nationale, ce qui consacrerait la partition de fait du pays. En revanche, il encourage la poursuite des préparatifs des opérations électorales parce que la transition doit être la plus courte possible. Une troisième proposition est de refuser toute négociation et tout dialogue avec le Mnla et Ançardine, « mouvements tribalistes, esclavagistes, terroristes, intégristes et racistes qui ont fait alliance avec Aqmi, Mujao et autres narcotrafiquants. Ils ne sont pas représentatifs des Touaregs du nord du Mali… » Le Manifeste demande donc des mandats d’arrêt internationaux contre les dirigeants de ces deux mouvements parce qu’ils se sont rendus coupables de graves violations des droits humains. En dernier lieu, le Manifeste propose de récuser le médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, à savoir le président burkinabé, Blaise Compaoré, accusé d’appliquer « une approche contraire aux intérêts du Mali et de la sous-région car consistant à travestir la réalité en la présentant comme un conflit entre le nord et le sud du Mali. Son attitude partisane en faveur des rebelles et leurs complices terroristes le disqualifie comme médiateur crédible dans le règlement de la crise du nord »

Au terme d’échanges et de discussions approfondis, nourris d’avis contraires sur les différentes thématiques, les participants ont apporté quelques amendements au texte initial. Notamment en ce qui concerne la nécessité ou pas de dialoguer avec les groupes indépendantiste et terroriste, d’intervenir ou non militairement pour libérer le nord. A cet effet, le dernier rapport du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, selon lequel il serait hasardeux et dangereux de mener une guerre dans le nord du Mali, a été fermement condamné par les participants, de même que la déclaration de son représentant au Mali, Romano Prodi, qui déclare une intervention est impossible avant fin septembre.

Pour finir, les participants ont demandé au gouvernement de rendre publics au plus tôt les termes de référence des concertations nationales en cours de préparation.

Avant de se quitter, les participants, à l’initiative des représentants du Fdr, ont recommandé un meeting unitaire devant réunir toutes les forces vives de la nation. Une commission de préparation a été mise en place et doit se réunir demain pour fixer les modalités.

A noter que la Csm (Convention pour sauver le Mali) et la Copam (Coordination des organisations patriotiques du Mali) ont boudé la table ronde. Mais les initiateurs du meeting ne désespèrent pas de les voir à leurs côtés pour une question qui doit intéresser tous les Maliens. Car il s’agit avant du Mali et seulement du Mali, à l’exclusion de toutes considérations partisanes ou personnelles.

Abdel Hamy

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