La crise sociopolitique, sécuritaire et institutionnelle de notre pays était au centre d’une conférence de presse organisée par le Bureau national de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM RDA Faso Jigi). C’était le mardi 19 juin dernier dans les locaux flambant neufs de son siège, à Korofina. Elle était animée par le Président Bocar Moussa Diarra, entouré du Secrétaire général, Bassirou Dembélé, du 1er Vice-président, Amadou Maïga et du 6e Vice-président Sambourou Bocoum.
Incontestablement, l’année 2012 restera marquée au Mali par la recrudescence de la crise sécuritaire dans sa partie septentrionale, entretenue par des groupes rebelles et terroristes. Les conséquences de cette crise ont mis à rude épreuve l’existence même de notre Etat et la cohésion sociale entre les communautés locales. Dans l’histoire des rébellions touarègues au Mali, depuis l’indépendance, jamais les soutiens de groupes djihadistes et de narcotrafiquants n’ont pu saper autant les fondements de l’Etat et mettre en péril l’intégrité territoriale du pays.
Face à la situation, l’UM RDA a défini certains axes de sortie de crise, pour contribuer au débat national sur la question. Au plan politique, le Président de l’UM RDA en appelle à la définition des rôles et missions des organes de la Transition, chargés de piloter la gouvernance pendant cette période. Pour ce faire, Bocar Moussa a mis un accent particulier sur la durée, étant donné le caractère exceptionnel de la situation.
«La Transition étant un moment spécifique, son succès résultera de la qualité des accords politiques et de la solidité de l’ancrage de ses organes. Il est indispensable, dans le cas de notre pays, de veiller au principe du retour à la constitutionnalité et non au retour à la vie constitutionnelle. Les pouvoirs confiés aux organes doivent être le plus possible conformes à la Constitution. La demande de changement suscitée par le coup d’Etat doit être sauvegardée par une répartition sage des attributions et, au besoin, leur limitation expresse, afin d’éviter des récupérations politiques et certaines formes de restauration qui pourraient en péril l’avenir démocratique», a-t-il dit.
Sur le plan militaire, l’UM RDA met deux conditions à l’intervention extérieure. Il s’agit du respect de la souveraineté du Mali et de la concertation avec les autorités chargées de la défense et de la sécurité. Car, pour le Président Diarra, au regard de l’immense préjudice causé par les interventions armées de troupes sous d’autres cieux, des réserves sont émises sur ce type d’opération. Au plan humanitaire, l’UM RDA propose que l’essentiel des actions soit orienté vers nos compatriotes déplacés à l’extérieur. Cela pour la simple raison que tous les dons destinés aux populations des trois régions du Nord ne parviennent pas toujours à leurs destinataires et profitent surtout aux forces d’occupation. Au chapitre des négociations, le conférencier pense qu’il faut tout d’abord renverser favorablement le rapport de forces avant d’entamer celles-ci. Après, il faudra négocier avec les frères maliens égarés pour recoudre le tissu social et exclure les bandes armées, Djihadistes et autres Salafistes, venues d’ailleurs.
Youssouf Diallo
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