Le Mali traverse l’un des moments les plus sombres de son l’histoire. Cette situation ne laisse personne indifférent. Les leaders du Front pour le renouveau (Fpr) n’en sont pas les moins concernés. Ils ont, à la faveur d’une conférence de presse, estimé que les problèmes maliens soient gérés par les Maliens eux-mêmes. Ils ont également profité de l’occasion pour remettre en cause la bonne foi de la médiation burkinabè dans la crise malienne.
« Aux problèmes maliens des solutions maliennes ». C’est l’idée que prône le Fpr. Et, c’est dans le but de défendre cette position que le Front a rencontré la presse, le jeudi 05 juillet dernier à la Maison de la presse. « Lavons le linge sale en famille, le Mali ne sera bâti que par ses fils et ses filles. Mais pour eux, c’est en soutenons le gouvernement et faisons lui confiance», tels sont les sujets qui ont été passés au peigne fin par les jeunes du Fpr.
Cheick Diombana, dans son intervention liminaire dira que « malgré les multiples démarches qui ont abouti à la signature de l’accord-cadre, le Mali constate avec regret que le médiateur désigné par la Cedeao ne s’est jamais rendu à Bamako, préférant envoyer son ministre des Affaires étrangères, assisté d’un membre du gouvernement ivoirien. Le président Compaoré a choisi de tenir toutes les rencontres réunissant les forces vives et la classe politique du Mali à Ouagadougou », a-t-il regretté. Chose qui, à son avis, est un manque de considération pour le peuple malien. Avant de préciser que, cette conférence de presse, est une manière pour le Fpr de dénoncer «cette attitude du médiateur et exiger que les réunions importantes concernant l’avenir politique du Mali se tiennent à Bamako afin de préserver la cohésion sociale et la souveraineté de notre nation». Il a également souligné que c’est au moment où le Premier ministre s’apprête à se rendre au siège des Nations Unies à New York sur la question de la reconquête du nord que le médiateur convoque une rencontre de la classe politique malienne à Ouagadougou. A ses yeux, ladite rencontre n’aurait pour seul objectif que la formation d’un gouvernement d’union nationale, chose dont on n’a pas besoin pour le moment, a-t-il indiqué.
L’attitude « douteuse » de Blaise Compaoré
La proximité du président burkinabé d’avec les différents groupes rebelles et notamment avec le Mnla dont il a évacué par hélico le secrétaire général agonisant est un acte qui, aux yeux des conférenciers, disqualifie d’office Blaise Compaoré. Ils ont dénoncé la violation de l’espace aérien malien par l’armée burkinabé pour transporter un chef rebelle du Mnla blessé à Gao et par la visite du ministre burkinabé des affaires étrangères, Djibril Bassolé à Kidal, à l’insu des autorités maliennes, etc. Toutes choses qui font que les jeunes du Fpr s’interrogent sur la neutralité de la médiation burkinabé dans la crise malienne.
Pour ces jeunes, la guerre est inévitable et ce, pour 2 raisons : primo, le Mali a été humilié, et secundo, le Mali n’est jamais tombé aussi bas».
Aliou Touré
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