Crise multidimensionnelle : En attendant l’entente…
Si un royaume divisé est facilement prenable pour l’ennemi, la Transition malienne semble offrir des fissures et des divisions face à des terroristes lorgnant le pouvoir.

Le chantier du renouveau aura des difficultés sans un minimum de consensus autour de la gouvernance.
En effet, le pouvoir de Transition va boucler, en septembre prochain, ses 5 ans. En termes de bilan, même si les ambitions et les efforts sont incontestables, il y a encore des défis immenses pour les dirigeants de cette Transition.
Cette Transition semble manquer du sursaut pour rassembler, quand on sait que les tenants du pouvoir n’arrivent pas à convaincre les uns et les autres sur leur plan d’actions et les mécanismes par lesquels le pays va atteindre le mieux-être.
A titre d’exemple, les plus hautes autorités du pays ne sont pas parvenues à faire asseoir les forces en vue de définir, de façon consensuelle, les priorités de cette période transitoire. Ce véritable « accord politique global » devrait susciter un sursaut national pour sortir le pays du gouffre.
Il s’agit d’associer la majorité des chapelles sociopolitiques en vue d’aider les dirigeants dans la gestion des affaires publiques. Ce qui peut définir un pacte national, un « smig politique » ou modus vivendi, pour un nouveau départ. Ce n’est pas le cas ; alors que les forces du mal semblent décidées à plonger le pays dans le cahot
En effet, les groupes armés terroristes ne cessent de multiplier les attaques et tentent de déstabiliser l’Etat dans ses fondements. Au même moment, les forces politico-stratégiques de l’Etat ne se concertent pas pour attiser « l’union sacrée » tant souhaitée. Ce qui donne lieu à une sorte de dispersion des énergies. C’est pourquoi aujourd’hui, plusieurs états-majors politiques désapprouvent les décisions de rupture, telles la sortie de la CEDEAO, de la francophonie etc. Et bien d’observateurs se posent la question de savoir pourquoi ces décisions majeures n’ont pas été prises sur la base d’un référendum. Ces orientations ne freinent-elles pas « le sursaut patriotique » salvateur du pays, en ces temps de crise multidimensionnelle ? Rien n’est moins sûr. Pourquoi les plus hautes autorités ne rassurent pas les uns et les autres sur la volonté de consulter ou d’associer les diverses chapelles sociopolitiques pour relever le pays ? N’y a-t-il pas, dans ce pays, des ressources humaines, capables d’aider à nouer des partenariats féconds pour une sortie rapide de la crise ? Pourquoi les autorités ne font-elles pas appel à ces expertises ? Pourquoi le simple projet de relecture de la charte des partis politiques peut-il, lui aussi, diviser le pays ?
Il urge que le chef de l’Etat s’adresse à la Nation pour faire taire les divergences. Pourquoi ne pas initier une loi d’amnistie générale, pour inciter le rassemblement des fils et filles de la Patrie ?
C’est à ce prix que le pays sortira plus rapidement de l’ornière. Et cela pourra passer par la mise en place d’un gouvernement de large ouverture, afin de pacifier le pays et redorer son image à l’extérieur. Ce sera une nouvelle dynamique pour la véritable refondation, plus concertée.
Boubou SIDIBE/maliweb.net
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