Crise malienne : L’Union africaine met la pression

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Mr Jean Ping, ex-président de la Commission OUA

S’il aime les mots policés, Jean Ping n’a pas mégoté sur ce qu’il est convenu d’appeler la crise malienne. Il n’a porté de gant ni dans son allocution au sommet qui en a fait désormais un ex-président de commission ni dans son rapport sur la crise malienne présenté aux chefs d’Etat. Dans son adresse, il qualifie de crise de crise la plus sérieuse du continent pour le moment. Et son rapport qui fait l’économie de l’évolution de cette crise ainsi que les efforts consentis pour la résoudre, il s’inquiète : « alors que les groupes armés terroristes consolident leur mainmise sur le Nord du pays, à Bamako, les institutions mises en place dans le cadre du processus de restauration de l’ordre constitutionnel restent d’une grande fragilité, en raison de l’interférence continue des auteurs du putsch dans le processus politique, qui entravent ainsi leur fonctionnement ». Il dénonce l’agression, le 21 mai du président de de la transition, Dioncounda Traoré  par « des manifestants, soutenant la Junte…  sans que les forces de sécurité ne prennent les mesures nécessaires pour empêcher l’accès au Palais »Nul doute pour Ping, dès lors que « la situation au Mali et ses répercussions régionales constituent, une des plus graves menaces qui pèsent sur la sécurité et la stabilité du continent ».

Il poursuit :

« le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali, le rejet du terrorisme, ainsi que du recours à la rébellion armée pour faire prévaloir des revendications politiques…et le refus des changements anticonstitutionnels, interpellent tous les Etats membres de l’UA ».  Il en appelle donc à la mobilisation de tout le  continent pour résoudre la crise malienne.  Une crise que Ping a qualifie de complexe et dont, pour lui, les conséquences,  concerneront toute l’Afrique. Mutualisation donc des efforts, étroite coordination des initiatives, synergie entre la CDEAO, l’Union africaine, les Nations-Unies et la communauté internationale doivent être l’approche dans le règlement de la crise malienne.

Sous le leadership africain, insiste le Gabonais qui rappelle la menace qu’est l’occupation de ses régions septentrionales sur la viabilité du Mali en tant qu’Etat mais dit, à la suite de la CDEAO et de la communauté internationale que cette préoccupation ne peut être prise en charge que par « la clarification de la situation institutionnelle et le renforcement des organes de la transition, y compris à travers l’arrêt de toute interférence de la Junte militaire dans la vie politique du pays ».En outre, le rapport de l’UA insiste sur le retour au Mali  du Président par intérim Dioncounda Traoré, actuellement en soins en France, après son agression le 21 mai dernier. D’ailleurs, dit-il importe de continuer à travailler à l’aboutissement rapide des initiatives prises en ce qui concerne la protection des institutions de la transition et de leurs  responsables ».

Adam THIAM

 

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6 COMMENTAIRES

  1. La CEDEAO n’est le problème du Mali. Les gens se trompent d’ennemi. Votre ennemi principal est à Bamako. Il s’agit de Sanogo. Voyez que c’est lui qui a tout fait pour bloquer tout au Mali. Ensuite, allez combattre au nord et personne ne vous l’empêchera!!

  2. A bas la CEDEAO, a bas Alassane Ouattara, a bas Blaise Compaoré soutien du MNLA, a bas Jean PING degagé heuresement de la Commission de l’UA. Tous ces individus mal intentionnés supportent le MNLA soutenu bec et ongle par la France qui veut lui donner un role au nord du Mali. A bas ces traitres du FDR qui sollicitent à longueur de journée la CEDEAO de merde.

  3. La crise malienne et mon GPS: le chemin le plus rapide de sa résolution.

    “Tournez à gauche”!

    Sur un réseau routier, embouteillé sur l’autoroute et sur les grands artères, et jonché de feux de circulation et de panneaux de limitation de vitesses à 50 km à l’heure sur les petites routes nationales car traversant des agglomérations, comment faire pour arriver vite et à temps à destination, et participer à un important rendez-vous?

    Mes chers amis les chemins les plus courts ne sont pas en pareille circonstance les plus rapides.

    Il faut prendre l’autoroute à péage, même avec des détours, on aura la garantie qu’elle soit moins embouteillée aux abords des agglomérations et très fluide sur le reste du parcours.

    C’est pour cela que mon GPS me dit de tourner à gauche.

    Au Mali, la destination finale et le rendez-vous important c’est un état de droit dans lequel justice est rendue en toutes circonstances, et ou la bonne gouvernance et la vraie démocratie sont des réalités incontestables avec des élections libres, transparentes, crédibles, à l’issue desquelles les perdants félicitent les gagnants car parfaitement démocratiques.

    Mes chers amis, cette destination finale de notre pays, tous les maliens sont d’accord là-dessus, y compris les putschistes du 22 mars et le MP22.

    La où les maliens ne sont pas d’accord, c’est le chemin à prendre et la vitesse à laquelle nous devrons y aller.

    Je suis de ceux qui veulent un ancrage progressif de idéaux démocratiques au Mali.

    Cela est loin de dire que je cautionne les gestions publiques chaotiques sous Alpha et ATT, au contraire, j’ai été l’un des plus virulents critiques internet du régime finissant d’ATT, parce que j’estimais que son laxisme et sa naïveté nous conduisait droit au mur.

    Bien que décriés par les maliens, les 20 ans de régimes démocratiques, avaient changé le regard et les rapports du reste du monde sur et avec le Mali, et nous avons des institutions que d’autres peuples n’ont pas.

    Bien que décriée par les maliens, nous avons une classe politique, certes opportunistes et fortement avide de strapontins ministériels et de gains faciles et non mérités, que d’autres peuples n’ont pas.

    Mes chers amis, nos 8 institutions de la république et notre système politique issu de la constitution du 25/02/1992, constituent nos autoroutes à péage.

    C’est à dire que le chemin est certes long pour les consolider et les rendre crédibles surtout notre système judiciaire et notre jeu politique avec des acteurs politiques qui ne sont toujours pas à la hauteur, mais c’est le chemin le plus rapide car ayant moins de contraintes.

    Moins de contraintes pour la communauté internationale et les bailleurs de fonds, soucieux d’avoir à faire avec un régime légitime plutôt qu’un régime d’exception.

    Moins de contraintes pour les investisseurs étrangers, les ONG et les opérateurs économiques nationaux, car ne pouvant travailler efficacement que dans un pays stable politiquement.

    Et enfin moins de contraintes pour la société malienne, car rien ne vaut une mutation tranquille d’une société sans respect des valeurs que nous avions, vers une société où la dignité, l’honneur, la probité, le goût de l’effort et du sacrifice, le travail bien fait et avec vocation, le gain mérité seront la règle.

    Je refuse de croire qu’une grande nation comme le Mali, n’a pas de ressources humaines valables pour nous conduire pacifiquement vers cet idéal.

    C’est pour cela que je me suis opposé farouchement au coup d’état du 22 mars 2012, car pour moi c’est une solution de facilité qui n’a ni aucune valeur pédagogique ni aucune valeur éthique pour faire changer en profondeur les mentalités des maliens dans leur quête actuelle du gain facile et de la triche sur tous les tableaux.

    Non pas parce que je ne savais pas le mal du soldat dans nos garnisons sous le commandement lamentable des généraux Gabriel Poudiougou, et Kalifa Keita, marqué du sceau du “repli tactique” jusqu’à l’abandon révoltant de nos vaillants soldats d’Aguelhoc.

    Mais parce qu’il fallait régler cette question par la justice une fois le nouveau président élu. 

    Car je ne crois pas qu’après le départ d’ATT à Dakar, que le Capitaine Sanogo et le lieutenant Konaré aient pu faire justice pour leur frère d’arme le Capitaine Sékou Traoré, tombé héroïquement avec ses hommes au champ d’honneur, armes et drapeau malien à la main, lâchement abandonnés par leur hiérarchie.

    La perte de Kidal, Tombouctou et Gao, après le coup d’état ne les honore pas non plus. 

    Pire, le coup d’état nous éloigne de l’assistance indispensable de la communauté internationale dans le dossier du nord, et des bailleurs de fonds sur le plan du développement. 

    Et je ne parle même pas du fait qu’il nous a mis sous tutelle (de fait) de la CEDEAO et du Burkina Faso.

    Comparer seulement le 11 derniers communiqués du conseil des ministres (sous l’ère Cheick Modibo Diarra) avec les 11 derniers de l’ère ATT), malgré la mauvaise gouvernance sous ATT, vous comprendrez à quel point on est bloqué aux embouteillages.

    Malgré toutes les bonnes volontés du monde, Cheick Modibo Diarra, ne peut être qu’incapable à aller vite dans la libération du nord et dans l’organisation des élections générales car il a été mis sur un chemin, certes court mais embouteillé et où on ne peut rouler qu’à 50 km à l’heure.

    Je critique actuellement la politique de nombrilisme du Dr Cheick Modibo Diarra, parce qu’en aucun moment, il n’a compris que son chemin, celui des putschistes, étaient parsemés d’embuches et qu’il lui faut “tourner à gauche” pour prendre l’autoroute à péage ( gouvernement d’union nationale dont j’ai déjà donné un aperçu dans un article précédent).

    Non pas parce que, je ne sais pas qu’IBK, Soumaïla Cissé, Ali Nouhoum Diallo, Zoumana Sacko, Oumar Mariko, Ousmane Amion Guindo, Aminata Dramane Traoré et bien d’autres personnalités dans ma liste n’ont pas des défauts publics, mais parce qu’ils sont actifs sur la scène politique nationale et représentent actuellements des sensibilités politiques de notre grande nation mieux que des gens plus pieux mais restés en retrait politiquement.

    La compétence n’est pas seulement le talent, c’est aussi la disponibilité.
    Sans disponibilité le talent ne s’affirmera jamais en compétence. 
    Ceux qui sont bons actuellement au Mali doivent vraiment commencer à faire de la politique, sinon nous ne pouvons que composer avec les acteurs politiques quel que soit leur niveau. 
    C’est le système politique qui le demande.

    Le pris à payer sur l’autoroute à péage c’est la nécessaire vigilance pour traquer la mauvaise gouvernance et faire marcher enfin la machine judiciaire pour tous les citoyens.

    Cheick Modibo Diarra a la chance d’avoir un frère qui s’y connait dans les techniques des “bouffecrates” maliens.
    Il doit s’y référer pour verrouiller les deniers publics.

    Mais il doit s’ouvrir à la classe politique pour normaliser nos relations avec le reste du monde et aller vite dans la réalisation des deux missions qui lui sont assignées:

    – la libération du nord et,

    – l’organisation des élections générales, libres, transparentes, crédibles et démocratiques.

    Il n’a plus droit à l’erreur et il lui reste moins de dix mois.

    Et comme dans un match de football il n’y a pas de temps d’arrêt dans les temps d’arrêt c’est à dire pendant la période du jeu au delà du temps réglementaire. Par références aux simulations des joueurs qui pour perdre le temps préfèrent jouer aux souffrants alors que l’arbitre ne décompte pas ce temps de souffrance simulé car hors temps réglementaire.

    Alors, Docteur Cheick Modibo Diarra, écoutez mon GPS:
    ” Dans zéro mètre, tournez franchement à gauche pour prendre l’autoroute à péage”!

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