L’ex-député élu à Gao, Assarid Ag Imbarcaouane nous a reçu le 29 janvier dans ses bureaux à l’ACI-2000. Même si l’objet de notre rencontre n’était pas à proprement parler basé sur la question du médiateur de la crise malienne, certains propos d’Imbarcaouane sur le sujet nous ont paru pertinents.
C’est un Assarid qui s’est montré déçu et inquiet par rapport aux propos que son ministre des Affaires étrangères a tenus à Addis-Abeba où il accompagnait le président de la République dans le cadre du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine prévu ce jeudi 30 et vendredi 31 janvier en terre éthiopienne.
A la question de savoir si on doit comprendre que la médiation algérienne sonne la fin de celle du Burkina Faso, le ministre Zahabi a d’abord déclaré aux médias qu’il estime que le Burkina ne doit pas s’offusquer car, “on est médiateur quand on vous sollicite”. Il a ensuite ajouté que “tous ceux qui connaissent les dossiers savent que l’Algérie est incontournable dans ce dossier”.
Voilà des propos qui n’ont pas du tout été du goût de l’ex-député de Gao, Assarid Ag Imbarcaouane.
En nous rencontrant, cet homme politique Touareg a dit qu’il ne souhaite pas que le Burkina Faso soit dessaisi du dossier et qu’il faut que Blaise reste le médiateur puisque c’est lui que la Cédéao a désigné. “Quand j’ai entendu ces propos du ministre Zahabi, j’ai tout de suite appelé un ministre”.
Selon lui, le Burkina Faso nous a aidés au moment où personne ne voulait même regarder vers le Mali et qu’il ne faut pas se détourner de ce pays après tout ce qu’il a fait pour sortir le Mali de la crise. Ce qui n’a pas été le cas de l’Algérie.
A l’en croire, c’est Blaise qui a accepté de loger les rebelles, histoire de pouvoir trouver une solution à la crise. A en croire notre interlocuteur, “avec l’Algérie, le problème du Mali ne finira jamais. Certes, l’Algérie ne cherche pas à donner une indépendance au MNLA, sachant bien qu’en le faisant elle peut susciter les velléités sécessionnistes de ses propres Touaregs qui sont au sud et qui partagent beaucoup de choses avec les Touaregs de Kidal, mais le problème malien ne peut pas finir avec l’Algérie”.
L’ex-député met d’ailleurs en doute la bonne foi de notre voisin du Nord comme par exemple le fait que le territoire algérien serve de base arrière aux rebelles pour attaquer le Mali, le fait aussi que l’Algérie n’ait pas respecté ses engagements dans l’Accord d’Alger de 2006. Ce n’est pas tout, car Assarid Ag Imbarcaouane n’a pas oublié que l’Algérie a une fois refusé d’approvisionner en vivres nos soldats lesquels étaient pris dans l’étau des rebelles et qu’il avait fallu que les Etats-Unis volent à notre secours.
Assarid Ag Imbarcaouane d’expliquer que le Burkina Faso a un contingent au Mali dans la lutte contre les jihadistes, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie. “Vraiment nos autorités sauront comment gérer, mais il ne faut pas mécontenter quelqu’un. Il faut tout faire pour avoir la solidarité de tout le monde”, a souligné l’ex-député de Gao.
Comme Assarid Ag Imbarcaouane, beaucoup de Maliens pensent que le Burkina Faso a assez fait dans la résolution de la crise malienne et qu’il ne faut pas s’en débarrasser comme un zeste d’orange. Non seulement ce pays héberge nos réfugiés, mais c’est grâce à sa médiation que les élections ont pu être organisées.
D’ailleurs, même le fantomatique Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) n’est pas pour l’Algérie. Son porte-parole, Moussa Ag Assarid, a désavoué sur RFI les propos du ministre Zahabi en expliquant que c’est grâce à la médiation du Burkina Faso que le Mali est parvenu à tous ces acquis.
Abdoulaye Diakité
Merci monsieur Assarid,je partage aussi votre point de vue mais il faut que le president Blaise cesse de prononcer ce nom satanique qui est le MNLA et il faut aussi qu’il cesse d’etre trot complaisant avec ces feneants du MNLA qui ne representent que le diable.
par principe j’ approuve tout ce que les apatrides detestent meme si l’algerie trouve son compte dans l’instabilité du nord du mali, c’est aux maliens de prendre ce qui est bon dans la mediation et de rejeter ce qui ne l’est pas,le president IBK doit rester ferme sur le lieu des negociations tout en rejetant tout projet d’ autonomie ou d’ independance.
Vous faites erreur. L’Algérie ne trouve pas son compte dans une quelconque instabilité du nord du Mali. Si c’était le cas, elle n’aurait jamais répondu à l’appel des autorités maliennes à chaque crise se déclarant avec les Touaregs. Il faut chercher les causes de cette instabilité chronique dans l’action de groupes de narco-terroristes et de forces surarmées revenant de Libye ainsi que de l’activisme des services marocains, parrains du MUJAO. L’Algérie, au contraire est vivement intéressée par un retour définitif de la paix et de la stabilité dans un Mali tourné vers l’avenir. C’est à ce prix que l’Algérie pourra affecter les forces fixées au sud à la lutte contre l’invasion du pays de drogue venant du Maroc et à mettre en échec les tentatives d’infiltration de groupes terroristes venant de Libye. A méditer…
Assarid a passé 20 ans comme dirigeant de ce pays. Qu’a t’il pu résoudre. Le Burkina nous a tordu la main pour accepter les conditions à Ouaga. Tiébilé Dramé l’a confirmé. Blaise a envoyé son hélico chercher le chef rebelle blessé sur le territoire malien. Le MNLA met en oeuvre sa campagne d’intox à partir du Burkina. Le MNLA n’a ni hommes, ni matériel, ni territoire, ni base arrière. C’est la frontière algérienne qui est le refuge des djihadistes. Raison poul laquelle la négociation doit appartenir à l’algérie.
En suivant votre raisonnement, je suis davantage convaincu qu’on ne doit pas delaisser le Burkina Faso dans les negociations. Je suis d’accord que le Burkina a fait tout ce que vous nous dites, mais ne vous arretez pas en si bon chemin car les djihadistes qui nous ont attaques sont soit de l’Algerie, soit ils ont transite par ce pays. Le Mali allait etre pire que la Somalie si ca ne tenait qu’a l’Algerie, car elle n’etait pas prete a lever le petit doigt pour nous venir en aide.
Je ne dis pas qu’on doit delaisser l’Algerie (au contraire car elle est en amont et en aval de ce probleme), mais si on doit accuser le Burkina de quoi que ce soit, les memes accusations sont plus que valables pour l’Algerie.
moi je propose le Niger pour remplace blais 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 Alger non 😳 😳 😳 😳 😳 😳
Non monsieur, vous faites erreur. Les forces qui ont profité de votre laxisme au nord, occupés que vous étiez à vous remplir les poches et les ventres avec ce que vous envoyait l’Algérie sont venues de Libye avec la complicité de la France. Ag Nejm ne me démentira pas. Le MUJAO, création des services marocains pour déstabiliser le sud de l’Algérie est composé de Maliens et de Mauritaniens.Les quelques tangos algériens qui se sont trouvés au nord Mali ont également profité de la situation. Une question: que sont devenus les aides en équipements et matériel militaire et autres financement de projets socio-économiques venant de l’Algérie en application des accords d’Alger (2006)? Il faudrait peut-être poser la question à Sanogo et à ses sbires dont l’action a ramené le Mali 50 ans en arrière.
Monsieur, je vous parle de faits concrets et non pas de prejuges partisans. Si l’Algerie voulait aider le Mali, nous n’aurions pas eu besoin de la France et vous savez tres bien pourquoi je dis cela. Quand le septentrion malien a ete envahi par les fous, et que la France est venue a notre secours, l’Algerie a deploye 30.000 militaires supplementaires pour dit-on securiser sa frontiere avec le Mali. Je dis bien 30.000 MILITAIRES SUPPLEMENTAIRES. Soyez honnete et reconnaissez que c’est un peu trop comme attitude. Au jour d’aujourd’hui, le Mali en plus de son armee n’arrive pas a aligner la moitie de cet effectif au nord de son pays. Meme si l’Algerie avait menace d’envoye 10.000 de ses soldats pour appuyer l’armee malienne, ces narcos allaient laisser en paix le Mali.
C’est pas parce qu’on parle de l’Algerie et de sa mauvaise politique (envers le Mali en tout cas) que vous allez deverser votre bile sur nous pour defendre cette histoire.
Quelle honte!!!
Non,le MNLA joue avec le feu en allant solliciter, contre rétributions sûrement, l’ingérence d’un pays, le Maroc qui, non seulement n’a pas de continuité territoriale avec le Sahel, a créé de toutes pièces le MUJAO pour déstabiliser l’Algérie sur sa frontière Sud. Or, ce MUJAO active toujours au nord du Mali avec la protection du MNLA. De plus, c’est le président IBK et des groupes du nord Mali qui ont sollicité la contribution de l’Algérie et cette dernière a accepté à condition que le processus se déroule au Mali même et qu’il soit complémentaire aux efforts de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU. Alors?
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