Crise du Nord : Abdoulaye Macko, président du Ramat

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‘’ Il existe des dates butoirs pour soulager les souffrances des populations du Nord. Le 17 Janvier 2013 qui symbolise le premier anniversaire de la rébellion en est une. ‘’

 

Dans son  discours d’Ouverture à l’occasion du Conseil National du Ramat-parti rahma tenu  le 14 Décembre 2012 ; suivi du 3ème Congrès du 15 au 16 Décembre 2012 au Palais de la Culture à Bamako, le président du Ramat, Abdoulaye Macko a fait le diagnostic de la crise que subit notre pays et proposé des voies pour en sortir. Il a notamment indiqué qu’aujourd’hui ‘’ la question n’est plus comment libérer notre pays : Par le verbe ou par les armes, qu’importe la manière ! L’essentiel est de soulager les souffrances de nos populations du Nord. ‘’

        Discours du président du Ramat

Mesdames, Messieurs les responsables des Partis Amis;

Mesdames, Messieurs les membres du Bureau Exécutif National du Ramat – Parti rahma;

Militantes,  Militants et  Sympathisants  du Ramat – Parti Ramat;

Honorables Invités;

Mesdames et Messieurs.

Avant d’entamer nos propos pour l’ouverture de notre Conseil National qui sera suivi de notre 3eme Congrès, nous nous inclinons, devant la mémoire de tous nos frères disparus, depuis notre dernier congrès. Nous pensons entre autre à AHMOUDOU AG MATOKI DICKO maire adjoint de Bambara Maoudé, décédé suite à un accident de la circulation, à  Abdou Dicko secrétaire général de la section de Douentza assassiné par les rebelles et tant d’autres. A la mémoire de tous nos morts et toutes les victimes de la rébellion, je vous prie d’observer une minute de silence!

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes les héritiers d’un grand passé et d’une grande dignité. Un grand passé et une grande dignité que nous ont légués nos ancêtres, les illustres créateurs d’empires et de royaumes. Nous ne doutons pas sur la capacité séculaire de notre peuple à relever les défis du destin! Il nous faut un travail de clarification et de transparence pour comprendre notre effondrement commun actuel! La responsabilité ne dépend pas seulement des hommes politiques. Elle revient à tous : politicien, administrateur, hommes de droit, porteurs d’uniforme, opérateurs économique, cadres de tout horizon, simple citoyen!

Ensemble nous avons failli, Ensemble nous devons relever les défis.

Notre pays est fait de multitudes d’ethnies qui ont chacune leur art de vivre, leur culture et leur langue! Malgré ces diversités nous avons décidé de vivre ensemble pour bâtir une grande nation. Nous ne sommes pas n’importe quel peuple en Afrique ! Nous avons donné par le passé à ce continent ses premiers grands empires, ses premiers savants et ses premières grandes civilisations!

Nous ne sommes pas n’importe quel peuple en Afrique, Nous avons donné à ce continent Kurukanfuga la première constitution de l’histoire des hommes dès 1236!

Nous ne sommes pas n’importe quel peuple. Nous avons donné à l’humanité  TOMBOUCTOU. Dites moi dans quelle ville au monde repose 333 saints ?

Notre vivre ensemble est bâti à partir de repère solides et intangibles.  Nous ne sommes pas n’importe quel peuple!

Certains de nos grands empereurs comme Kankou Moussa, Askia Mohamed ont effectué de somptueux pèlerinages à la Mecque avant nombre de ceux qui veulent nous enseigner l’Islam aujourd’hui.

Mais il est regrettable de  constater qu’aujourd’hui du fait de nos dirigeants, le Mali n’est pas à la hauteur de son passé. Quand le Mali d’aujourd’hui dégénère, déçoit les espoirs que tant de peuples ont placé en lui, chaque Malien se sent triste, blessé, humilié et en colère. Je ne reviendrai pas sur le chapelet des humiliations et des violations des droits humains que nous avons connus de Janvier 2012 à nos jours. Le Mali est pour chacun de nous un repère, une référence et une identité. Nous interpellons nos dirigeants pour qu’ils mettent tout en œuvre pour sauver la patrie en danger, pour la libérer pour la remettre en marche. Et pour ce faire, ils doivent nous proposer un projet collectif et un calendrier crédible. La question n’est plus comment libérer notre pays? Par le verbe ou par les armes, qu’importe la manière ! L’essentiel est de soulager les souffrances de nos populations du Nord.

La question n’est pas qui va nous aider? La question n’est pas le vote d’une résolution aux Nations Unis? La question est de rassembler, de réunir nos forces pour reconquérir nos régions occupées. Que ça soit par le verbe ou par les armes,  c’est tout le peuple qui doit s’y engager. Lorsque la patrie est en danger le soldat est sans nul doute le premier à être interpellé. Mais de notre point de vue, chaque citoyen est un soldat. Aucun ennemi ne peut venir à bout d’un peuple déterminé et mobilisé.

La question est de remettre notre peuple au centre des démarches  par lesquelles  nous comptons défendre notre pays.

La question est d’inventer le modèle avec lequel nous allons bâtir le nouveau Mali. Oui ! Le nouveau Mali! Car rien, nous  disons rien, ne sera plus comme par le passé. Et cela ni au Nord, ni au Sud!

La question est de dépasser nos rancunes et nos rancœurs, afin de rassembler, de réunir nos forces pour construire l’avenir, pour redonner au Mali son rôle d’exemple.

Il nous faut inventer dès à présent le modèle par lequel nous rentrerons dans le nouveau monde, tout en restant fidèles à nos racines. Nous sommes dans une époque passionnante en vérité. Une période où l’histoire peut se remettre en marche. Une période où l’histoire doit se remettre en marche. Le Mali est face à son destin.

Mesdames et Messieurs,

Au jour d’aujourd’hui, si les Maliens doutent de la politique, c’est d’abord parce que la majeure partie des  responsables politiques n’y croient plus. Ils n’ont plus de projet, plus de vision. La conquête du gain facile a formaté les esprits et les mémoires.

Cependant, le virus de la corruption ne gangrène-t-il pas toute notre société dans toutes ses composantes? Nous répondons à l’affirmative. Oui! Pour notre part, nous voyons la politique comme une opportunité pour agir, pour bâtir, pour réaliser. Nous n’avons pas consacré notre vie à la politique pour détruire, pour dénigrer, pour défaire, pour dilapider. Notre objectif a toujours été de voir se réaliser la société de nos rêves sur cette terre africaine du Mali. Tant qu’il y a des hommes et des femmes qui croient à son idéal et à son programme, le parti des pauvres, des exclus, des sans voix, des laissés pour compte, le Ramat, ira de l’avant. Notre parti se propose de bâtir, une société démocratique, libre, juste et prospère. Une société de dialogue et de paix. Il ambitionne la réalisation d’une économie libérale à visage humain dans un état de droit afin de bâtir une société de développement. Celle-ci tiendra compte à la fois de tout ce qui est positif dans nos coutumes, nos mœurs, nos religions et de la spécificité de l’homme malien. Aussi, par le travail de tous et de chacun, le Ramat Parti Rahma vise à soulager les grandes préoccupations de notre peuple, à savoir « Se nourrir, se vêtir, se soigner, s’instruire, se loger, sans oublier sa sécurité».

Mesdames et Messieurs;

Notre parti le Ramat était probablement la seule formation politique à ne pas avoir de candidat aux présidentielles avortées de 2012. Nous n’étions pas candidat et nous avons refusé de faire parti d’un groupement de  soutien à un candidat, malgré toutes les sollicitations des uns et des autres. Si en partie  notre détermination est métaphysique, l’autre est cartésienne. Car malgré des  avancées considérables  et louables dans le domaine économique, avancées que nous envie beaucoup de pays africains, notre pays par le laxisme de ses dirigeants a permis le développement  de plusieurs menaces: menace terroriste, menace insurrectionnelle, menace de crimes organisées, menace due  à l’impunité, menace due à la corruption, menace due à un déficit dans le domaine sécuritaire  et j’en passe. Malheureusement ces menaces qui étaient présentes depuis près de 20 ans avaient atteint dans  la plupart des cas la phase terminale, c’est-à-dire la phase létale.

Nous n’avons pas attendu aujourd’hui pour le dire. Tous ceux qui nous ont approchés le savent très bien.

Mesdames et messieurs;

Pour revenir à la préoccupation de l’heure nous rappelons encore une fois que ce peuple n’est pas n’importe quel peuple. Cette terre du Mali est sacrée et bénite, qui s’y frotte s’y pique.

Cela n’est pas suffisamment  connu par ses propres fils.  Permettez-nous de vous narrer en partie, le film de l’histoire qui se déroule présentement devant nos yeux : « Des dirigeants des pays étrangers qui ont participé à la dernière conspiration contre le Mali ont connu des fortunes diverses. Un a souffert dans sa chaire  et l’autre a perdu le pouvoir et  est retourné dans l’anonymat. Aujourd’hui, les Maliens loyalistes aussi bien que les Maliens insurgés partagent le même degré d’humiliation. Nos frères par qui tout le mal a commencé ont été chassés du pays par leurs compagnons de guerre étrangers. Aussi tous les dirigeants qui ont triché dans l’exercice du pouvoir avec notre peuple, l’on appris à leurs dépends».

Mesdames et Messieurs,

Permettez  nous de profiter de cette tribune  pour dire en ce lieu, ici et maintenant,  aux fils de ce pays, à ses dirigeants  d’aujourd’hui et de demain, que l’on ne triche pas impunément avec ce peuple. C’est là, le vœu  des bâtisseurs de notre histoire commune.

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes des héritiers d’un passé et d’une dignité dont nous devons nous glorifier. Notre peuple, on ne le dira jamais assez, n’est pas n’importe quel peuple.  Mesdames et Messieurs je rappelle une des plus belles pages de notre histoire récente : «  A la veille de l’indépendance, le patriarche de l’Adrar ou actuelle région de Kidal, Illy, père de Intalla devait se déterminer sur l’appartenance  de  cette zone à l’Algérie ou au Soudan actuel Mali. Après quelques jours de réflexion, il se détermina devant sa communauté en ces termes : ‘’ Toutes les eaux des Oueds de l’Adrar coulent vers le Sud en direction du Soudan, alors  notre destin est de nous rattacher au Soudan ‘’.  Voici des symboles forts qui sont très mal connus des fils du Nord et du Sud de notre pays. A  ce que je sache aujourd’hui comme hier les eaux des oueds de l’Adrar n’ont pas changé de direction.

Mesdames et Messieurs,

Il est temps que notre peuple réponde aux cris d’angoisse de ses femmes. Elles sont au nombre de trois à exprimer leur désespoir et leur cris sonnent comme un gon dans nos oreilles. Elles se sont exprimées en ces termes: La première devant plus de 50 000 personnes au stade du 26 Mars, je cite : « Où sont les hommes du Mali ? »; la seconde  s’est exprimée à partir de Tombouctou, je cite : « le mot liberté a disparu à Tombouctou » ; et la troisième est de l’Adrar, elle a tenu ses propos à l’hôtel de l’Amitié devant  une assemblée de leaders politiques, administratifs et religieux en provenance de l’ensemble du pays; je cite:« le Mali a été suffisamment mordu. A présent il doit montrer qu’il a des dents et mordre à son tour ». Fin de citation.

Femmes  du  Mali, vos interpellations ne resteront  pas lettres mortes.

Mesdames et Messieurs,

Nous croyons aux vertus du dialogue, il faut dialoguer, mais il faut préparer la guerre. Nous croyons aux vertus de la force pour le retour de la paix, mais il faut concomitamment dialoguer. Nous sommes solidaires de toutes les voies qui peuvent nous ramener une paix rapide. Car de notre point de vue, il existe des dates butoirs pour soulager les souffrances des populations du Nord. Le 17 Janvier 2013 qui symbolise le premier anniversaire de la rébellion en est une.

Mesdames et Messieurs

C’est le lieu de saluer le peuple palestinien dans son combat légitime pour recouvrer ses droits. Nous saluons les peuples arabes dans leur lutte pour plus de liberté et démocratie.

Mesdames et Messieurs,

Militantes, militants et sympathisants du RAMAT,

Nous nous félicitons de voir parmi nous des compagnons avec lesquels nous avons débuté l’aventure politique. Nous leur souhaitons la bienvenue au RAMAT. Nous ne les avons jamais considérés comme démissionnaires, c’est pourquoi ils n’ont jamais été remplacés. Et de notre point de vue ils sont toujours à leur place. Dans la maison RAMAT, le divorce n’existe pas.

Chers compagnons de lutte,

Pour ma part c’est le lieu de présenter toutes mes excuses, les plus sincères pour tous les camarades que j’ai dû offenser.  J’ai construis mon expérience avec l’apport à vous tous. Je vous en remercie très sincèrement.

Et  je vous promets que le nouveau Ramat que nous allons bâtir à partir d’aujourd’hui sera plus déterminé et plus conquérant.

Mesdames et Messieurs,

Chères militantes, chers militants  et chers sympathisants;

Nous serons de toutes les initiatives pour le retour de la paix.

Nous serons de tous les combats pour la conquête du pouvoir.

Mesdames et Messieurs

Militantes, militants et sympathisants

Nous serons désormais en phase avec notre slogan:

Avec le peuple et pour le peuple, nous nous battrons!

Avec le peuple et pour peuple nous vaincrons!

VIVE LE RAMAT

VIVE LE MALI DEMOCRATIQUE, UN ET INDIVISIBLE

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