Suivant des instructions venant de la famille de feu le président Modibo Kéita, Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni et Mamadou Bamou Touré, deux doyens de l’US-RDA, sont en train de mobiliser leurs anciens camarades du parti de l’indépendance pour balayer d’un revers de main l’UM-RDA et faire renaître l’Union Soudanaise du Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA). Pendant ce temps, les démissionnaires de l’UM-RDA, conduits par Me Harouna Toureh, qui ont créé récemment l’association " 22 septembre 1960 " s’apprêtent à adhérer à la CODEM de Housséini Amion Guindo pour préparer ensemble l’élection présidentielle du 29 avril 2012.
On ne cesse d’enregistrer, chaque jour que Dieu fait, une valse de démissions au sein du parti Union malienne du rassemblement démocratique africain (UM-RDA Faso Jigi) que s’échine à diriger Bocar Moussa Diarra, malgré sa mise en minorité depuis le récent congrès de juillet 2011. Faut-il rappeler que c’est suite à une restructuration politique en vue de reconstituer la grande famille RDA que le parti originel, entretemps éclaté en plusieurs entités, l’Union soudanaise du rassemblement démocratique africain (US-RDA) a fait une mue de recollage de morceaux avec le BDIA, le MJT et l’UDC pour créer l’UM-RDA. Mais le 1er Congrès ordinaire de l’UM-RDA des 9 et 10 juillet 2011 est venu diviser plus qu’auparavant les héritiers des pères de l’Indépendance. Conséquence : la démission du 4ème vice-président, Me Harouna Toureh et de plusieurs sections. La dernière vague de démissions en date est celle de la plupart des jeunes membres du Bureau national de la jeunesse du parti. Parmi ceux-ci, on peut citer le président des jeunes, Oumar Touré qui est membre de la même sous-section, celle du Mandé, que l’actuel président contesté du parti, Bocar Moussa Diarra. D’autres jeunes comme Mahamadou Touré, Bamoussa Goïta, Gaoussou Koïta, Abba Sow, Korotoumou Niang, Seydou Diarra, Lassana Niaré, Alassane Maïga et bien d’autres ont suivi le mouvement. Ces jeunes, près d’une cinquantaine, ont présenté leur démission collective du Bureau exécutif national de la jeunesse de l’UM-RDA.
La saignée a aussi atteint le mouvement des femmes dont plusieurs membres issues de différentes sections sont démotivées estimant que Bocar Moussa Diarra et ses amis ont trahi les idéaux qu’incarnent les pères fondateurs de la nation malienne, les présidents Mamadou Konaté et Modibo Kéita.
Ce climat de lassitude «créé par un fameux Conseil des sages» dirigé par le doyen Baba Hakib Haïdara, a conduit les milliers de démobilisés du parti à créer récemment l’association " 22 septembre 1960 ". Renforcée par les dernières démissions au sein de l’UM-RDA qui, semble désormais agoniser, l’Association conduite par Me Harouna Toureh, après réflexions et concertations, a décidé d’adhérer à la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM).
Selon un des responsables de cette association, la quasi-totalité des membres de l’association " 22 septembre 1960", frustrés par l’abandon et les incompréhensions entre les anciens, ont décidé de fusionner définitivement avec la CODEM pour contribuer à faire élire à la présidence de la République le jeune et dynamique Housseini Amion Guindo l’année prochaine.
C’est dans ce contexte que sur instruction des personnalités proches de la famille de feu le président Modibo Kéita, un «appel aux militants et sympathisants de l’US-RDA» vient d’être envoyée à toutes les section du parti. Dans cette missive, on peut lire: «L’US-RDA demeure car elle n’a jamais été dissoute. Il faut sauver ce parti à tout prix. Les vrais militants et vétérans, les acteurs et témoins sérieux et sincères des moments de gloire et de braise ne peuvent pas rester les bras croisés devant cette grave situation… La mission historique de la réconciliation des coeurs et des esprits de toutes les générations de militants, cadres, responsables et sympathisants, le défi de la refondation de l’US-RDA doit être relevé sans délai».
A cela se greffe le débat sur le patrimoine de l’US-RDA. Bar-Mali, qui aurait fait l’objet de transactions frauduleuses (des pots de vin sont passés par là) est toujours considéré par plusieurs cadres et militants comme faisant partie de ce patrimoine.
Bruno D SEGBEDJI