Le conflit fratricide au sein de la famille politique de feu Soumaïla Cissé est loin de connaitre son épilogue car, depuis un certain temps, les deux camps de l’Union pour la République et la démocratie réclamant la légitimité se sont engagés dans une bataille judiciaire sans issue où chacun interprète les décisions de justice selon ses centres d’intérêt. Quel dommage pour ce parti !
Dans un communiqué signé du Secrétaire général du camp proche du Pr Salikou Sanogo, Daouda Touré, le parti informe ses militants et sympathisants qu’après la défense à exécution ordonnée par la Cour d’appel de Bamako en son audience du 22 avril 2022, au lieu de s’en remettre à bon droit, le nommé Gouagnon Coulibaly a déposé une nouvelle assignation aux fins de mesures conservatoires auprès du juge des référés du tribunal de grande instance de la commune V du district de Bamako, auquel il a demandé deux choses, notamment interdire les deux protagonistes de poser des actes en tant que président du parti, mettre sous scellés le bureau et les documents du président défunt, Soumaïla Cissé.
Le communiqué ajoute que le juge des référés du Tribunal de grande instance de la commune V, en son audience de ce 24 mai 2022, a rendu la décision dont le dispositif est ainsi conçu : “Nous, juge des référés, statuant par décision contradictoires, en premier ressort, rejetons l’exception d’incompétence et les fins de non-recevoir déclarons l’assignation recevable. Ordonnons à Mr Salikou Sanogo et à Mr Gouagnon Coulibaly de surseoir à tous actes en qualité de président de l’Urd jusqu’à la décision sur l’instance en validation d’élection pendante devant la Cour d’appel de Bamako. Fixons l’astreinte à un million de Fcfa par acte constaté. Rejetons le surplus de la demande”.
A l’analyse de cette décision qui est loin d’être définitive car susceptible d’être querellée devant la Cour d’appel de Bamako, on note clairement que le point 2 de la demande de Gouagnon Coulibaly a été purement et simplement rejeté. (Rejetons le surplus de la demande).
S’agissant du point 1, si Gouagnon Coulibaly et Salikou Sanogo doivent surseoir de poser des actes en qualité de président de l’Urd, il est évident que Salikou Sanogo n’est nullement interdit d’agir au nom de l’Urd en sa qualité de 1er vice – président comme il le fait habituellement.Malgré la clarté du dispositif du jugement, poursuit le communiqué, si certaines personnes, par méconnaissance des procédures judiciaires, s’adonnent à des interprétations erronées sur les réseaux sociaux pour soulager leur conscience, le parti, quant à lui, invite tous ses militants et sympathisants à rester vigilants, sereins et à ne pas céder à la désinformation et à la provocation. “Le Professeur Salikou Sanogo, en sa qualité de 1er vice-président du parti, continuera à agir au nom de l’Urd, comme il l’a toujours bien fait. Le Bureau exécutif national, félicite encore ses nombreux militants qui ont décidé, après avoir été victimes des manœuvres frauduleuses contraires à la vision de feu Soumaïla Cissé, aux valeurs et éthiques de l’URD, de revenir à la vérité en rejoignant le parti sous le leadership éclairé du Professeur Salikou Sanogo. L’URD vous tiendra informé de l’évolution de la situation”, a conclu le communiqué.
Boubacar PAÏTAO