“Cri pendulaire” Poésie (Les classiques maliens / Collection Jasmin 2011): ” Car sinon pour toi maman pour qui d’autre ces vocalisesau pas de l’oie “.

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Monsieur Adam Thiam a des  qualités particulières : une profonde pitié pour toutes choses, une entente naturelle avec les rythmes du monde. Rien de plus varié que la suite de ces 591 vers : parfois simples et grandioses évocations de solitudes, parfois conversations entendues au détour d’une lecture, parfois véritables drames.

La réussite de ce poète que l’on découvre est précisément de faire sentir que ce monde, qu’il imagine sous la forme d’une masse brute et bestiale, est agitée d’autant de passions et de nuances dans les passions, que n’importe quelle autre humanité. A la différence cependant qu’ici les limites entre le social, le physique et le magique sont  presque estompées ; la présence de l’intolérable est suggérée excellemment par des strophes de clair-obscur, quelques lumières crues et subites jetées sur les puissances de la honte, le tout sur un fond sombre d’où l’on croit entendre les cris des noyés politiques appelant du fond  du désespoir (Biko, Soweto, Azawad, Anissa tuée par Tashal, Tchernobyl, Kigali, Douékoué, Aushwitz…).Nos hontes. Et bien sûr, plus d’une fois, Syrte. Zéro heure, en cris incessants, Pendules sans heures. Avec cependant un réalisme absolu, portant intérêt au moindre détail, soucieux d’un souffle exact et impersonnel, Adam ne cesse pourtant  jamais d’être lyrique, d’accorder sa langue souple et abondante aux  courants infinis qui agitent  “ la valse des vautours “, la réalité tumultueuse, violente et colorée de toute la misère de toute la terre (” tes larmes New-York / en ce septembre de cendres “) et la douleur du poète à la vue des être et des cités détruits.

Composés sans doute  à différentes  époques (ou peut-être en une nuit de huit heures bien décalées comme ”  Le vieil homme et la mer ” de Hemingway), les vers présentent entre eux des différences remarquables, dans les caractères expressifs et dans les aspects mélodiques et harmoniques, mais conservent toujours un ton de solennelle méditation humaine et prophétique.

Cette œuvre de longue haleine d’un auteur qui nous a habitués à des billets éditoriaux examine et dissèque tout .Il touche à tout et c’est le côte faible de sa poésie : Adam s’abandonne donc trop facilement aux circonstances extérieures, détruisant  ainsi parfois la magie dont nos poètes aiment à s’entourer et que seul le sentiment sait comprendre. Point de majuscule ; il délaisse totalement la langue parlée par le peuple, mais l’ampleur des sujets qu’il soulève conduit à négliger cet aspect. L’ultime défaut de l’ouvrage, c’est lorsque  le lyrisme s’habille d’oripeaux de  théâtre  moderne (“écritures millénaires en feu / loopings arrogants de F15 / liste hululée de synagogue… “).Adam Thiam sait chanter la fierté d’être libre. Dans son poème à forme (presque) fixe, on trouve les lueurs d’une nouvelle religiosité et l’exaltation d’une éthique nouvelle, inspirées par une liberté et une sincérité du meilleur aloi.(En vente à la Librairie-Editions Cauris,  1000 FCFA) lawyergakou @yahoo.fr

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1 commentaire

  1. Si les fonctionnaires sont payés a travers l’heure effective de travail, si effectivement les heures d’absences doivent être déduite du salaire, alors qui peut me dire sur quelle base le salaire de nos militaire feuillard est calculé ? Ils ont été recruté pour assurer notre sécurité, pour préserver l’intégrité du territoire, nous avons constaté que depuis plus de 2 mois que les closes de ce contrat ne sont pas respectées par l’armée, alors je demande, j’exige que ces 2 mois de salaire illégalement perçu par les militaires soient restitués au trésor afin de faire d’autres recrutements et participer à l’effort de guerre. Rendez nous notre argent soldats feuillards.

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