Création de l’AFDM : Vent de panique dans la mouvance présidentielle

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Ibrahim Boubacar Keita IBK
Ibrahim Boubacar Keita IBK

Lors d’une récente rencontre avec les partis de la majorité présidentielle, Ibrahim Boubacar Kéita avait collectivement savonné ses alliés politiques, les qualifiant de majorité dolosive et moribonde. Le message semble entendu par le clan du leader de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) qui vient de lancer une alliance. L’objectif est d’en faire un noyau d’une majorité présidentielle forte, dynamique, prête à descendre sur le terrain. Du coup c’est la panique dans le camp des alliés initiaux du chef de l’Etat.

 

Comme il en a l’habitude depuis la chute de Kidal, le président de la République a convoqué à son palais, jeudi 20 novembre 2014, les partis qui se réclament de sa mouvance.

A l’issue des échanges, le président n’a pas fait dans la dentelle pour dénoncer la passivité de la majorité présidentielle qui, selon lui, passe le plus clair de son temps a le jeter en pâture au sujet des marchés de l’avion présidentiel et des équipements militaires. “Aucun de ceux qui se prétendent être mes alliés ne lève le petit doigt pour me défendre. S’ils se décident enfin à le faire, ils s’en vont louer au CICB une petite salle de 1000 places qu’ils n’ont pu remplir. Quelle étrange façon de me soutenir ! J’ai besoin d’une majorité intelligente et non d’une majorité dolosive et moribonde !”, avait-il déclaré.

Pour le président, la majorité est une foule de trompeurs inintelligents et impotents qui veulent manger à ses dépens sans prendre, en sa faveur, le moindre risque.

Le message semble entendu et compris  par le président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), Tiéman H. Coulibaly, qui vient de lancer l’Alliance des forces démocratiques pour le Mali (AFDM). Cette nouvelle entité est composée d’une quinzaine de partis politiques et d’une myriade d’associations.

L’AFDM se veut désormais le noyau d’une majorité présidentielle forte, dynamique, prête à descendre sur le terrain. “Dès la semaine prochaine, a expliqué son président, les cadres politiques seront sur le terrain, dans les communes pour remobiliser tous nos militants, tous nos leaders d’opinion à travers le pays autour du président, pour que le léger doute, qui, à un moment, a semblé faire un chemin au sein de l’opinion, nous puissions l’arrêter”.

 

La peur bleue des rassembleurs

Et pour être plus efficace, l’Alliance naissante veut rapidement se transformer en un grand parti politique. “Nous allons constituer un grand parti politique, a confirmé le ministre Coulibaly, parce qu’aujourd’hui, nos appareils, pris séparément, ne peuvent plus relever les défis du moment ; à savoir : le redressement du Mali, la reconquête de notre unité, la stabilité et la paix sur l’ensemble du territoire, à commencer par le Nord”.

La nouvelle a fait l’effet d’une douche écossaise dans la famille politique d’IBK, le Rassemblement pour le Mali (RPM), qui fustige le fait que le ministre des Domaines de l’Etat, des Affaires foncières et du Patrimoine, Tiéman Hubert Coulibaly veut faire le distinguo dans la famille présidentielle.

La mise en place de cette coalition annonce déjà une querelle de chapelles au sein  de la Coordination des partis de la majorité présidentielle, dirigée par Dr. Boulkassoum Haïdara.

Joint au téléphone, un responsable du parti RPM est formel : une vision politique se gagne collectivement. Cependant, précisera-t-il, je respecte la décision des camarades.  Pour notre interlocuteur, la création de foisonnement d’associations ou de coalition ne peut pas empêcher la rupture déjà grande entre le peuple et  le régime.

En tous cas, dira-t-il, on ne crée pas une coalition pour des raisons personnelles. “Je doute que l’ambition est prise en tenant compte de cette dimension. Encore, faudrait-il préciser que le RPM respect la décision des alliés”, a-t-il poursuivi.

Avec 15 partis politiques et plus de vingt associations, la création de l’Alliance des forces démocratiques pour le Mali (AFDM) est un coup dur à la famille politique du président en perte totale de vitesse face à une opposition déterminée. Nul n’est indispensable certes, mais les 15 formations politiques peuvent se mouiller pour défendre le président IBK qui a sonné l’alerte.

Bréhima Sogoba

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Honte à l’UDD qui n’arrive pas à remplir la salle de 200 places du CICB. tous les ministres veulennt sauvegarder leur fauteuil. voici une alliance vouée à l’échec surtout, si l’objectif visé n’est pas atteint. Wait and see

  2. Il me semble que IBK n’a pas compris la situation. Il n’a pas été élu par les partis mais par la population. Cette population est déçu. Porquoi? IBK, cherche ça se discute dans la rue.

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