Le Rassemblement pour le Mali, parti au pouvoir, veut renforcer sa collaboration avec son allié de la mouvance présidentielle: l’Alliance pour la démocratie au Mali. Et pour ce faire, les deux partis ont convenu de la mise en place d’une commission ad hoc qui va se pencher sur la question. Ce, afin de se mettre ensemble dans la perspective d’engager la réflexion pour la création de la grande famille de gauche pour faire face aux échéances électorales à venir, notamment les régionales et les communales partielles.
Le jeudi 16 février 2017 est une date mémorable pour les deux plus grandes formations politiques du Mali. C’est ce jour-là qu’à l’initiative du RPM a décidé de rencontrer son allié du Parti africain de la solidarité et la justice (Pasj), avec pour principe de mettre sur pied un rassemblement unique en vue de participer au retour à la paix dans le pays. Mais surtout d’échanger sur leur collaboration en vue de faire face aux défis à venir. Pendant plus de quatre heures de huis clos, les responsables des deux partis sont arrivés à la conclusion de renforcer leurs liens d’amitié. Et pour ce faire, une commission ad’hoc a été mise sur pied afin de faire des propositions, sur la nature de leur engagement pour les échéances régionales et communales partielles à venir. Pour espérer gouverner le Mali dans une parfaite harmonie, la famille social-démocrate doit faire son unité. Le leader du RPM qui en est convaincu a, d’ores et déjà, pris son bâton de pèlerin pour travailler dans ce sens. Le président du RPM, Dr Bocary Tréta, souhaite de tout cœur les retrouvailles de toute la famille social-démocrate. Même son de cloche chez le président des abeilles, Pr Tiémoko Sangaré, qui, lui aussi, a lancé un appel à tous les anciens de son parti pour former un grand ensemble politique de gauche. Il dit travailler pour des retrouvailles de la famille socialiste et lance un appel à tous les sociaux-démocrates’, a-t-il indiqué, estimant qu’ils ont intérêt, pour leur survie politique, à se retrouver. Pour les responsables de ces deux formations politiques, il ne faut pas insulter l’Histoire. Mais pour bien harmoniser leur point de vue, il y a des préalables sur lesquelles le parti au pouvoir et son allié de la mouvance présidentielle doivent s’entendre. Primo, il faudra que les responsables des deux partis puissent définir leur collaboration de façon franche et sincère au sein de la convention des partis politiques de la majorité présidentielle. Car si l’on se réfère à un passé récent, les cadres du parti de l’Abeille ont subi toute sorte de calomnie et de coup bas, ce qui a fragilisé un tant soit peu la sincère cohabitation entre les deux formations politiques. Secundo, pour la mise en place de la grande famille de gauche, les deux partis veulent d’abord être sûrs de l’engagement des responsables des partis à jouer franc-jeu pour les échéances électorales à venir. Et pour cela, le RPM a fort besoin de son allié, surtout que ce dernier dispose encore d’un socle important de militants à la base.
S’unir pour le bonheur des Maliens
Au-delà des engagements pris par les responsables des deux partis politiques, c’est une préoccupation commune que partagent depuis longtemps le RPM et l’Adema, à savoir qu’il doit exister un véritable rassemblement pour accompagner le président Ibrahim Boubacar Kéita. Cette rencontre est avant tout l’émanation d’une nouvelle vision politique car, elle constitue une force pour avoir une position cohérente pour aller à la paix… Il était donc important qu’ils se retrouvent, et se sont félicités de cette initiative prise par le RPM. Certes une commission ad hoc a été mise en place pour faire des propositions, mais le plus important de cette initiative du parti au pouvoir, c’est un rassemblement pour d’abord la réconciliation des Maliens, avant de penser aux élections. La rencontre a permis aux deux formations politiques d’harmoniser leurs visions concernant la réconciliation. A noter aussi qu’au cours de cette rencontre, la question du soutien de l’Adema à une probable candidature d’IBK n’a pas fait l’objet de débat car le parti a fait savoir à ses hôtes du jour que la question se décidera au sein du comité exécutif de l’Adema le moment venu. Surtout qu’une commission a été mise en place pour travailler sur la question au sein de la Ruche. Les participants ont discuté de la possibilité de mettre en place la grande famille de Gauche. Ils ont enfin défini un cadre de discussions. La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère cordiale.
Paul N’GUESSAN