Création du Parti de Soumeylou B. Maiga : Les compagnons de Mamadou Lamine Traoré vont-ils trahir sa mémoire ?

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Conformément aux dispositions fondatrices du Front pour la Démocratie et la République (FDR), qui font obligation aux composantes ayant un caractère associatif de s’ériger en partis politiques, l’ex-premier vice-président des Abeilles, Soumeylou Boubèye Maiga, dont on murmurait un moment son éventuel retour au sein de la Ruche, serait, selon nos sources, décidé à poursuivre sa descente aux enfers politiques. Pour ce faire, afin de mieux se sentir à l’aise dans l’accoutrement de l’opposant, l’homme aurait décidé contre vents et marées de mettre sur les fonts baptismaux une nouvelle formation politique. Cette future formation politique, dont le nom reste encore frappé du sceau du secret, sera, selon toujours nos sources, bâtie sur le socle du Mouvement pour l’Indépendance et la Renaissance  Africaine (MIRIA). De quoi susciter des inquiétudes par rapport à la gestion de l’héritage du défunt président de ce parti, Mamadou Lamine Traoré, que la mort nous a arraché en août dernier.

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Ainsi va la vie, dit-on, après avoir été poussé à franchir le Rubicon par la passion obsessionnelle du pouvoir, l’ex-patron de la sécurité d’Etat, Soumeylou Boubèye Maiga, qui avait pris confiance en croyant dur comme fer à ses chances, devant les mobilisations monumentales que l’association qu’il parraine en l’occurrence l’ASMA, réussissait à l’orée de la présidentielle du 29 avril dernier à laquelle il s’est présenté et sorti malheureux, s’était par la suite fait exclure par les Abeilles pour action anti-parti consistant à transformer le soutien politique en soutien électoral pour le président sortant, Amadou Toumani Touré.

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Cette exclusion, somme toute légitime puisqu’on ne peut aimer à la fois une chose et son contraire, l’avait donc contraint à s’adjoindre à des camarades d’infortune, qui s’étaient retrouvés dans un Front pour la Démocratie et la République (FDR).

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Ce conglomérat circonstanciel à but électoraliste, a des principes fondateurs qui stipulent que toute association politique membre du regroupement est contrainte de s’ériger en parti politique d’ici 2008, sous peine de se voir exclue de la famille. Ainsi, obligation était donc faite sur l’ASMA et l’ADJ de se transformer en parti politique d’ici 2008. Si la seconde tarde à le faire, la première s’est déjà inscrite dans la logique. C’est justement dans cette optique que peut se placer aujourd’hui la volonté pour l’ex-abeille de créer son propre parti, en muant simplement son association en formation politique. C’est vrai qu’un moment, des rumeurs folles faisaient état de son éventuel retour au sein de son ex-famille (l’ADEMA PASJ), auprès de laquelle il n’allait pas manquer d’astuce pour se faire pardonner.

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Et bien c’est aussi peut être que cette négociation  a échoué, que n’ayant plus le choix et se trouvant dans un pis-aller, il se serait décidé de fonder son propre parti pour au moins être en phase avec les textes du FDR, dont il est membre fondateur. Vrai ou faux, c’est le temps qui nous en dira plus.

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Mais pour l’instant, le moins que l’on puisse dire, c’est que selon des sources proches de l’homme, ce futur parti, dont le nom reste toujours frappé d’anonymat, entend être bâti sur deux piliers, à savoir l’ASMA et le MIRIA. Certains de ses collaborateurs zélés vont jusqu’à avancer que ce parti pourrait même se fondre dans cette future formation politique, qui, il faut le dire sera un parti de trop, car, il portera le nombre des partis à 117, pour un pays qui ne compte que 12 millions d’habitants.

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Ainsi, au-delà de ce contexte inapproprié qui verra sa naissance, il y a lieu de s’attarder sur ce qui se rapporte au MIRIA de Mamadou Lamine Traoré, dont l’âme est à peine en repos dans l’au-delà. C’est connu que de son vivant le professeur n’a jamais fricoté avec Soumeylou, bien qu’ils partagent  un passé de militants ADEMA PASJ. De ce fait, Mamadou Lamine Traoré, qui avait une culture de foi, de franchise et d’humilité, risquera de se retourner dans sa tombe quand ses héritiers vont se mettre à brader ce beau legs au lieu de le consolider. Les leaders actuels du MIRIA, dans le vivier duquel Soumeylou entend puiser à souhait, doivent prendre leurs responsabilités en prenant toutes les dispositions utiles pour éviter que le parti ne soit même pas écorché, à fortiori être saigné. Le MIRIA qui est jusqu’ici resté fidèle à son approche, à sa vision, ne saurait être une marchandise à vendre, ni un parti de prostitution politique.

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Encore qu’il est connu de tous que les leaders politiques ne créent pas les partis politiques pour le bonheur de ses concitoyens, mais que c’est une manière pour eux de mieux entretenir les tubes digestifs. Mais ce qui reste sûr et certain, c’est que la nouvelle aventure de Soumeylou Boubèye Maiga risquera de lui coûter cher, car il doit se détromper en comprenant qu’en réalité il n’a plus que le ventre devant lui et la nuque derrière lui. Les grandes mobilisations qu’il a réussi à la veille de la présidentielle à travers le pays, n’étaient qu’une simple ferveur électorale, qui s’est terminée pour lui, au soir du 29 avril dernier, par une débâcle électorale. En tout cas, des exemples du genre Soumeylou ne manquent pas sur la scène politique, où on voit des grosses pointures perdre leur aura, dès qu’ils quittent les grands partis.

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Abdoulaye Diakité 

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