Des 28 candidats en lice, le porte étendard du parti du tigre débout se distingue par la particularité de son projet de société. Dans son document de campagne, au lieu de faire des promesses ahurissantes, Dr ChoguelMaïga a fait une rétrospection sur les vraies raisons de l’effondrement de l’Etat malien avec les responsabilités des régimes succéssifs. Une particularité.
Pratiquement orphelin du soutien des anciens dignitaires de l’UDPM, dont la plupart ont viré dans le camp du beau-fils de Moussa Traoré, le candidat du mouvement patriotique pour le renouveau ira, aussi au scrutin de juillet sous les couleurs d’un parti qui a perdu le terrain, il y’a belle lurette. Mais, le principal atout de ChoguelKokalaMaïga sera sans doute son leadership, sa capacité à poser les débats et sa faculté à y répondre convenablement. Ainsi, son projet de société, mieux qu’un programme de gouvernance, constitue aux yeux de nombreux observateurs, comme une véritable remise en question de la chose politique au Mali.
Prendre le problème par ses racines, telle semble la démarche adoptée par Choguel dans son projet de société afin de restituer au Mali son honneur et sa dignité. Pour ce faire, il dit s’engager à réarmer moralement le peuple malien en le remettant au travail et en améliorant ses conditions de vie par le renforcement de la solidarité nationale.
Artisan confirmé de la réconciliation nationale, il se propose de recoudre la nation malienne (divisée) par la vérité et le pardon.
En outre, ce qui fait la particularité du projet de société de cet ancien leader de l’opposition malienne est sa genèse des causes qui ont précipité l’Etat du Mali dans le gouffre. Car, à l’en croire, au-delà du traditionnel débat pour mieux se positionner auprès de l’électorat, chaque candidat doit avoir comme impératif de réhabiliter notre pays ‘’ humilié et meurtri’’.
Une remise en cause général
A la différence de la plupart des candidats, dont certains continuent à promettre ciel et terre aux électeurs pour recueillir leurs suffrages, ChoguelKokallaMaïga juge que ne pas faire de propositions par rapport à la refondation de l’Etat s’assimilerait à persister dans l’illusion. « Il n’est nullement question d’occulter les problèmes qui se posent aux populations, relatifs à leur mieux être dans tous les domaines : économie, environnement, loisirs, santé, culture… », Indique-t-il, avant d’ajouter qu’aucun de ces problèmes ne saurait trouver une solution pérenne si l’on ne commence par la refondation de l’Etat. Pour preuve que les événements du 1er trimestre de l’an 2012 ont permis de découvrir « jusqu’à quel point nous avions vécu dans l’inauthentique ». A savoir, la débâcle de l’armée nationale face à une milice de moins de 500 hommes, appuyée par des narcotrafiquants sous le couvert d’un islam d’un autre âge. Mais aussi, le coup d’Etat du 22 mars 2012, qui selon lui a « mis un terme à la IIIème République ». Ainsi dans son projet de société qu’il soumet au peuple malien, le candidat du parti du tigre débout, n’est pas allé avec le dos de la culière pour situer la responsabilité de tout un chacun, par rapport aux orientations politiques dont le peuple malien a été soumis. De ce fait, il a fait l’étalage des ratés les plus dommageables à la bonne tenue de notre Etat .Qui ont pour noms : Mensonge et violence, la trahison du peuple par son élite et la gestion calamiteuse de l’école et de l’armée. A tous ces aspects l’héritier de Sonni Ali Ber a fait des propositions, dont la réalisation selon lui relève d’une gigantesque entreprise. Car pour lui tout est à refaire, y compris l’homme.
Moustapha Diawara