“Le courage politique” du Président. Quel courage? : Ou comment les thuriféraires du régime veulent une reddition en rase campagne.

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Discours à la Nation du Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA sur le « Projet de loi portant révision constitutionnelle », Koulouba 18 août 2017
Discours à la Nation du Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA sur le « Projet de loi portant révision constitutionnelle », Koulouba 18 août 2017

“Mes Chers compatriotes, 

……….Au regard de tout ce qui précède, et en considération de l’intérêt supérieur de la nation et de la préservation d’un climat social apaisé, j’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un referendum sur la révision constitutionnelle. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop”.

 

Ce discours n’est pas suffisant au regard des exigences initiales de la Plateforme: le retrait pur et simple.

Mais il est l’expression d’une reculade claire et nette devant l’ampleur et la force du mouvement populaire mis en branle le 8 juin dernier.

C’est la reddition, l’enterrement de l’arrogance d’État, du mépris érigé en méthode de gouvernement.

C’est une belle victoire de l’unité d’action des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des syndicats et des partis de l’opposition politique toutes tendances confondues.

Grâce à l’œuvre de salubrité démocratique de la Plateforme “An tè, A banna-Touche pas ma Constitution’’, des millions de Maliennes et de Maliens de l’intérieur et de la diaspora qui jusque-là étaient spectateurs  ont pris conscience de leur rôle majeur d’acteurs incontournables de l’ancrage de la démocratie au Mali et de la lutte contre toutes dérives ou velléités dictatoriales de tout tenant du pouvoir.

Le travail de sape de la police politique, les basses et insidieuses manœuvres des gens  du pouvoir, les chantages, la corruption et les tentatives de corruption ont certes eu raison de l’engagement de quelques individus, mais ont laissé de marbre la détermination du reste de la Plateforme à mener jusqu’à terme la lutte historique pour la sauvegarde des acquis démocratiques du peuple.

Pour aller plus loin et affronter victorieusement les défis nouveaux, les animateurs de la Plateforme veulent améliorer la structuration et le fonctionnement du vaste mouvement démocratique et populaire né le 8 juin 2017.

Cette victoire même insuffisante arrive à point nommé.

Il y a beaucoup d’enseignements à tirer.

IBK a, au fond, capitulé. Il a perdu de sa superbe. Il a lâché son gouvernement. Il a lâché sa majorité. Aucun ministre, pas même le Premier ministre n’a été invité à prendre part à la séance de reddition du 18 août. Aucun dirigeant de parti de la fameuse et  CMP n’y a été associé. Sous la pression populaire de la Plateforme, IBK a lâché tous ses soutiens.

Lui même avait été lâché par la communauté internationale: du Secrétaire Général de l’ONU qui a déploré dès juin, le manque de dialogue préalable à l’élaboration du projet de constitution jusqu’aux inquiétudes exprimées, ces dernières semaines, par les diplomates en poste à Bamako.

 

Abandon du projet démocraticide

Le dernier coup de grâce a été donné par la CMA dont la récente prise de position a taillé en pièces les arguments du président et mis au grand jour, les vrais mobiles de la révision constitutionnelle: créer un nouveau Monarque aux pouvoirs exorbitants et  illimités. Un Mandenmassa, comme ses laudateurs l’appellent.

C’est donc un roi tout nu, isolé et affaibli comme jamais, qui est apparu à la télévision dans la nuit du 18 au 19 août.

Celui qui préférait la mort à l’abandon de son projet démocraticide, celui qui a affirmé devant Emmanuel Macron, que retirer ce projet, c’est “trahir” le Mali et la parole du Mali,  est allé à Canossa, une fois au pied du mur,  le mur de la pression populaire, le mur de l’ultimatum qui expirait le 18 août à minuit, le mur de la saisine de l’Assemblée Nationale aux fins de poursuites pour haute trahison, le mur de la manifestation populaire programmée, le 19 août, pour exiger sa démission pour parjure et violation de la constitution.

Et il a cédé dans la manière exigée par la Plateforme combattante: dans une adresse solennelle à la Nation.

Il est alors clair que c’est bien la succession des gigantesques manifestations populaires qui a créé une peur-panique dans les cercles au pouvoir et a conduit à la victoire du 18 août.

C’est aussi le tournant pris à partir de l’ultimatum qui a fait trembler Koulouba.

Les derniers partisans d’IBK veulent voler la victoire du peuple. Ils

parlent de “courage du président”. Quel courage? Quelle magnanimité?

IBK connait-il ces vertus chevaleresques de notre peuple ?

Sans la résistance populaire, sans le combat de la Plateforme, la révision inconstitutionnelle de notre loi fondamentale serait passée comme une lettre à la poste sous la conduite du “courageux politique”, du ” généreux IBK.

Aujourd’hui, Il existe une nouvelle dynamique.

Rien ne sera plus comme avant au Mali.

Le peuple a imposé le respect à un président qui a oublié comment il a accédé au pouvoir.

Rien ne sera plus comme avant.

Seule la lutte paie.

Imaginons, inventons l’avenir!

Oser lutter, c’est vraiment oser vaincre.

AN TÈ, A BANNA!

Fangatigui Doumbia, Politologue

Korofina Sud

 

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7 COMMENTAIRES

  1. La dernière fois ce fut l’agréssion de touristes dans un grand magasin des grands boulevards Haussmaniens par des Bahreïniens doublant, ne voulant pas suivre comme tout le monde par des autodidactes … qui n’ont visiblement pas l’habitude de suivre les protocoles et la procédure des choses tels des Benalla s’improvisant docteur ou entraineur alors qu’ils n’ont pas le diplome ou conduisant sans permis parce que ne l’ayant pas (pour divers pretextes, budget, capacité…)

    Cette fois dans une boucherie halal?
    https://www.sudouest.fr/2018/08/18/un-homme-agresse-a-coups-de-pic-a-brochette-dans-une-boucherie-parisienne-5319703-7.php

  2. IBK a enfin compris que le Mali n’étaient pas sa chose à lui. Cette démonstration de force lui a fait comprendre que les Maliens ne se laisseront plus manipuler comme ses larbins le lui ont fait croire. Désormais, ni IBK, ni d’ailleurs aucun autre Président ne fera plus ce qu’il voudra ou qui lui passera par la tête. Cet homme était trop gonflé comme on dit chez nous. Mandenmansa par ci, Kankélintigui par là, IBK se croyait Dieu. Il n’écoutait personne et ne respectait plus personne. S’il avait demandé conseil à son héros Moussa Traoré qu’il a glorifié, celui-ci lui aurait conseillé la sagesse et la prudence. Lorsque les Maliens refusent quelque chose, c’est peine perdue de vouloir les y contraindre. Le Président bidon et incapable vient de goûter à la soupe populaire Malienne. C’est maintenant, marche droit ou tu crève. Plus aucune dérive ne sera tolérée. Plus que le balai citoyen et bien avant lui, les Maliens avaient créé le vingt six mars. Le souvenir de cette date a suscité chez plus d’un Malien la volonté de se dresser contre les multiples dérives monarchiques d’un Président qui se croyait au dessus de tous. Il a oublié, que ce sont ces mêmes hommes et femmes qui l’ont porté au pouvoir. Avant la fin de l’ultimatum, IBK a compris qu’il jouait avec le feu, et qu’il allait se brûler les ailes. Aucun conseil ne l’a fait reculer. Il a senti que le vent qui allait se lever allait l’emporter, lui et son pouvoir. Le pouvoir a vacillé, et les Maliens ont compris que désormais, cet âne, comme ses congénères, n’obéi qu’au bâton. Comme disent souvent les Maliens “mor ya”, IBK n’a pas dit qu’il est gonflé? On l’a dégonflé. Ce n’est pas pour autant que d’aucun doivent croire qu’il va faire des réalisations, construire ceci ou cela, IBK a montré ses limites. Ce n’est pas non plus, à moins d’un an des prochaines échéances, qu’il va faire des miracles. Il ne fera plus rien, même pas une cage à pigeons. Si c’est la période préélectorale qu’il va mettre à profit, pour reconstruire l’armée, aider les pauvres et bâtir des routes, c’est trop tard. Que faisait-il pendant quatre ans? IBK ne se vend plus, même à 2 pour 5 francs, personne n’en voudra. Le plus grand bien que les Maliens puissent lui souhaiter, c’est de foutre le camp au terme de son mandat et de ne plus montrer sa tronche aux Maliens. Cet homme a niqué tout le monde. Il s’est servi des Maliens, ils ne lui feront plus confiance. La plate forme “an té a bana” veillera désormais au grain. Plus personne ne viendra tromper le peuple et se servir. Se faire élire à 77% et venir foutre le pays en l’air, les Maliens ne se laisseraient plus prendre au jeu. Désormais, tout Président élu sera sous la strict surveillance de la plate forme. Si au bout d’un certain temps à lui accordé, il ne commence pas par la mise en oeuvre des réalisations promises, il sera dégagé, les Maliens n’ont plus le temps de laisser voir passer les années après celles dites de grâce. Aucun autre farfelu ne viendra divertir le peuple. Voyez où celui-là a conduit le pays. Regardez aujourd’hui, ce qu’est devenu notre cher et beau pays! Comme si un tremblement de terre, un cyclone et un tsunami avaient tous à la fois, frappé le Mali pour le réduire à l’état actuel. Comme si les Maliens étaient étrangers dans leur propre pays, tellement cet incapable a plombé le pays à son seul profit et à celui de ses proches. Quel gâchis!!!!!!!!!!

  3. comrades whole affair is a charade secretly devised, managed plus carried out at France behest. We will not be so naive to believe IBK who have been oppressive plus arrogant to obtain his will among Buntu would suddenly turn away from doing so on this occasion unless directed to do so by France to demonstrate to CMA France control over puppet IBK government. Very much sincere, Henry Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan aka Gue. translationbuddy.com

    • Pas mieux en France, sur RFi ils ne veulent pas parler des affaires actuelles come la dernière perquisition chez Benalla, par contre ils préfèrent nous parler d’affaire d’il y a un siècle comme l’affaire Dryfus!

      Quand ce n’est pas leurs grèves, ils préfèrent partir en vacances, tant pis pour les laissé pour compte, les plus démunis, vacances, ils oublient tout …
      même leur animaux doméstique dont il a fallut attendre près de la mi-août (soit bien après les départs en vacances et donc après ces abandons) pour que Laura Smet occupe l’éspace médiatique en vue d’occulter par jalousie au lendemain de l’anniversaire de sa demi-soeur Joy!

  4. 1- Il ne faut pas non plus tomber dans le triomphalisme. Un piège peut en cacher un autre!
    Sursis et retrait font deux choses différentes. Un adage du terroir dit dans ce sens que ” …la main qui a enfoui la noix de karité pour mûrir, la même main peut et est capable à le retirer de là…”

    2- Ce projet a divisé les Maliens et c’est ce que M IBK peut faire le mieux depuis qu’il est politicien dans ce pays. De la fermeture des écoles et emprisonnements d’opposants, syndicats en tant que 1er Ministre sous AOK, jusqu’à cette révision en tant président de la Rép., ce qui est sous-entendu comme homme de poigne n’est qu’en réalité une impéritie à justifier ce que M Cheickh Anta Diop attendait des intellectuels Africains, c’est à dire réfléchir et trouver une solution aux problèmes de son milieu…!!!!

    3- Donc, ce serait une erreur monumentale de minimiser cette qualité de diviser de cet homme très subtile et très susceptible quand il s’agit du pouvoir, surtout quand on admet qu’il est au service d’une communauté internationale contre son pays…! Pour se faire, rien ne serait étonnant de voir les FAMAS prochainement dans Kidal, les cartes NINAS, les passeports et autres documents officiel, les engrais pour les pauvres paysans, des routes, histoire de présenter un bilan pour 2018…!!!!

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