Pour Boubacar Mintou Koné, président du parti Frafisna, “un coup d’Etat ne passera plus jamais au Mali”. Un conseil à l’adresse de l’ex-général Moussa Sinko Coulibaly.
Compagnon d’Amadou Haya Sanogo et membre de l’ex-junte de Kati, Moussa Sinko Coulibaly verse dans le populisme et entretient un discours à l’image de la crise de 2012. L’ancien officier général de l’armée est l’auteur de propos incendiaires sur la toile qui l’ont amené à être interpellé à la gendarmerie.
Moussa Sinko est-il est allé trop loin ? Le chef du parti Frafisma, Boubacar Mintou Koné sonne en tout cas l’alerte : “Un coup d’Etat ne passera plus jamais au Mali”. Fondamentalement, les déclarations tonitruantes de l’ex-général Moussa Sinko Coulibaly ne passent pas chez certains acteurs du Mouvement démocratique. Et le président du parti Front africain des forces pour l’intégration et la solidarité dans une nouvelle Afrique (Frafisna), Boubacar Mintou Koné, fait partie de ceux qui pensent que l’armée à mieux à faire dans ce pays en crise sécuritaire profonde.
“Que les nostalgiques du putsch sachent, aujourd’hui plus jamais, que le peuple malien et les démocrates n’accepteront plus l’irruption de l’armée sur la scène politique”, lance-t-il en guise d’avertissement à ceux qui murissent l’idée de s’emparer du pouvoir par la force. “Nous aimons bien cette armée, mais nous pensons que le rôle des généraux, c’est d’être au front pour organiser la troupe afin que le Mali puisse recouvrer l’intégralité de son territoire national”, précise M. Koné. Pour conforter sa position, Boubacar Mintou Koné estime que Moussa Sinko Coulibaly est un “officier général démissionnaire de l’armée malienne”.
Et d’enfoncer le clou : “Les souffrances du peuple malien ont commencé un 22 mars 2012. C’est ce 22 mars 2012 qui a vu la rupture de la chaîne de commandement de l’armée. Et celle qui a conduit à l’effondrement de tout notre système de défense militaire et sécuritaire. Et dès ce 22 mars 2012, l’armée malienne, au lieu de marcher en colonnes ‘couvrées’, marche sur sa tête”.
Dans sa prise de position, le président du parti Frafisna dit “s’incliner devant la mémoire de nos braves soldats qui, tous les jours, meurent l’arme au poing pour défendre la patrie”. Ces militaires, selon lui, se battent au quotidien pour défendre le Mali.
“La décence et la pudeur devaient commander à l’un des artisans de ce drame dans lequel notre pays vit plutôt de se taire. C’est regrettable ! Mais ce que je voudrais vous dire c’est qu’un coup d’Etat ne passera plus jamais au Mali”, réitère-t-il pour répondre à Moussa Sinko Coulibaly. De quoi provoquer un sentiment d’éveil chez cet acteur du Mouvement démocratique.
“Toutes les forces démocratiques et sociales, toutes les valeurs démocratiques et sociales s’organiseront et s’indigneront contre toute prise du pouvoir par les armes en République du Mali. Nous sommes fondamentalement attachés à l’esprit de la Constitution du 25 février 1992 qui est clair : la prise du pouvoir, la transmission et la dévolution du pouvoir se feront désormais par les urnes”, fait remarquer Boubacar Mintou Koné, président du parti Front africain des forces pour l’intégration et la solidarité dans une nouvelle Afrique.
Pour que nul n’en ignore.
Awa Camara