Ancien président de l’Assemblée nationale auparavant opposant hargneux au régime du général Moussa Traoré, le Pr. Ali Nouhoum Diallo serait-il devenu sénile ou gâteux ? A entendre le discours qu’il a tenu samedi dernier à la Maison de la presse, on est tenté de croire qu’il est les deux à la fois. Un discours inattendu de la part d’une personne qui doit, au regard de son âge et de sa riche expérience personnelle, aujourd’hui être nourrie par la voix de la sagesse. « Si j’étais jeune, j’allais prendre les armes », lui attribue-t-on. Mais Professeur, vous n’êtes plus jeune et la seule arme qui vous sied aujourd’hui est la canne qui vous permet de vous mouvoir pour aller raconter votre vie. Mais, plus jeune, vous l’avez été. Dans les années 90, vous n’avez pas pris les armes pour aller combattre les rebelles qui terrorisaient les habitants du nord comme l’ont fait ceux que vos maitres occidentaux appellent des milices d’autodéfense. Au contraire, vous et vos amis de l’Adema étaient très contents de voir le président Moussa Traoré mis à mal par vos amis « démocrates en armes. »
Contre ce même président que vous vouliez coûte que coûte renverser même s’il vous offrait plus que le multipartisme, vous n‘avez pas pris non plus les armes. Vous avez préféré vous abriter derrière la jeunesse et les femmes, dont le sang versé –on ne sait toujours pas par qui exactement même si chacun avait sa petite idée sur ceux qui ont donné l’ordre de tirer sur les forces de l’ordre afin de provoquer une riposte– a servi de preuve de la dictature du régime en place et de prétexte à l’intervention d’une armée manipulée par un groupuscule d’intellectuels assoiffés de pouvoir. Quand d’autres ont pris les armes pour vous donner le pouvoir, qu’en avez-vous fait ? N’est-ce pas grâce à la structure et aux hommes de l’UDPM que vous avez conquis et gardé le pouvoir en entourant le pays d’un totalitarisme à nul autre égal? N’avez-vous pas trinqué avec le diable Iyad Ag Ghaly à Tombouctou lors de la cérémonie flamme de la paix ?
Non ! Quand vous étiez jeune vous n’avez pas pris les armes. Aujourd’hui, même si vous étiez jeune vous ne prendriez pas les armes. Ce que vous pourriez faire, par contre, c’est d’aider le président actuel à travailler. Vous avez été copains et il a besoin de ses anciens amis. Il est inconcevable que pendant que le pays brûle par la faute de terroristes sans foi ni loi, qu’un Aly Nouhoum Diallo, avec le passé de pyromane qu’on lui prête, encourage les jeunes à faire de la résistance et à critiquer l’organisation des élections communales et régionales comme devant consacrer la partition du pays. A quoi ce politicien qu’on dit chevronné voit-il une partition ? Ou n’est-ce qu’une manière de faire comme l’opposition qui voit le diable derrière chaque acte de la majorité et qui ne propose jamais rien concret excellant dans les récriminations ? Si c’est le cas, le vieux professeur est vraiment à plaindre. Et le Mali, encore plus.
Cheick TANDINA
Il est capable du pire, c’est une petite personne qui en veut à tout le monde. Cherchez ses origines vous en saurez plus.
Comments are closed.