Même au village, on connaît désormais ce phénomène (corruption), ce virus qui est aussi mortel que le sida : la délinquance financière.
En ce moment, vous ne trouverez jamais un corrupteur vous dénoncer un corrompu ou que le second dénonce le premier.
Il y a un phénomène qu’il faut considérer, c’est que, ces deux, sont comme une loi informelle, mais qui vaut plus que celle votée par nos honorables députés.
Pour preuve, la liberté de la presse a fait que le malien dit ce qu’il voit de bien et de mal.
Par contre il ne voit et n’entend rien comme résultat de ce qu’il a eu le courage de dire « dans les journaux, ou à la radio ».
Si nous revenons en arrière, depuis plus de 40 ans, nous constatons qu’il y avait ce qu’il convient d’appeler, la récompense du service rendu.
« Comme dans les restaurants où le client demande au serveur de garder la monnaie, au village on faisait don de poulet à un administrateur ».
De nos jours, c’est autre chose.
La corruption, c’est une carte sur table, à prendre ou à laisser. Et pour cause. En matière de corruption, il n’y a pas de place pour la dignité.
En allant plus loin, vous vous demandez, à quelle religion ces gens-là se vouent. Le musulman, le chrétien, le protestant et autres ne trichent pas, et ne coopèrent pas dans des affaires louches.
Tout le monde est d’accord que le Mali est pauvre, et nous le rendons plus pauvre avec la corruption, en rendant la tâche difficile à celui auquel nous avons accordé nos voix pour diriger le pays…
Il ne faut pas que nous léchions nos crachats… Ce n’est pas digne d’un sang de Soudiata, Babemba, Soni Aliber, Damonzon et autres…
Sinon, le Mali sera un pays où, c’est l’argent qui fera la loi.
Vous pouvez d’ailleurs le constater dans nos familles. Vous avez 3 catégories d’agents de l’Etat.
Le premier, vit de son salaire, et est généralement Monogame par obligation.
Le 2ème est dans le filet par sa fonction et il est entouré de corrupteurs.
Enfin le 3ème, c’est le décideur de marché et autres Agents de l’administration de classe élevée qui sont « sous-couvert ».
L’agent (1), est mal perçu par les siens « parents amis et autres », parce qu’il ne vit que de son salaire ; les autres sont des bénis, car, quand il s’agit de festivités « mariages baptêmes, décès et autres » ils se manifestent à merveille, « comme si l’argent est fait uniquement pour eux ».
Pour solution ! Ma proposition est la suivante : l’Etat doit prendre ses responsabilités. En créant, au de là des « Contrôleurs d’Etat, Vérificateurs etc », un service de renseignement financier au niveau des services de sécurité comme la S.E par exemple.
Cette structure peut facilement établir à elle seule une liste des délinquants financiers.
C’est simple : je suis salarié avec 100.000 francs et je possède les quatre V ( ?…) je dois justifier mes acquis devant les autorités.
Les banques peuvent également fournir des informations.
Bien entendu, que vous pouvez trouver qu’un fonctionnaire ait des comptes éparpillés entre les caisses d’épargnes dans les quartiers pour un camouflage de ses biens mal acquis. Mais, la police et la gendarmerie sont là pour ça.
Aussi, on ne peut pas comprendre que même le chef de l’Etat montre ses biens au peuple au moment de sa prise de pouvoir, pendant que les autres décideurs (surtout ceux chargés des marchés publics) n’en fassent pas autant.
Comment pouvez-vous comprendre par exemple, que, dans certains services deux ou trois entrepreneurs seulement bénéficient de marchés s’élevant à des milliards ?
Comment comprendre que des marchés de centaines de millions soient donnés de gré à gré sans appels d’offres ?
C’est de la pure corruption…
Hinda Traoré