Le verdict est tombé vendredi au Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako.
Depuis quelques jours, la rocambolesque affaire de découverte d’un réseau de faussaires de tickets du PMU-Mali au détriment des parieurs était pendante devant le TGI de la Commune III. Ouvert le jeudi 2 novembre 2017, le procès des 14 travailleurs du Pari mutuel urbain « PMU-Mali » a connu son épilogue le vendredi 10 novembre. Poursuivies pour atteinte aux biens publics par fraude et autres malversations, de complicités d’atteintes aux biens publics soit par manquement aux devoirs de leurs charges, 8 personnes ont été reconnues coupables des faits et condamnées chacun à 18 mois de prison ferme.
Avec ce procès, c’est un vaste réseau mafieux qui est ainsi démantelé au niveau du PMU-Mali. Des sources concordantes, l’actuel ministre de l’énergie numérique et de la Communication, Modibo Arouna Touré, alors PDG du PMU-Mali, aurait beaucoup contribué à démasquer ces fraudes, grâce à son initiative d’informatiser les opérations techniques. Ce réseau de faussaires opérait depuis de nombreuses années, plus de deux décennies environ, et à chaque étape, il y a eu des complices, notamment au service de validation des tickets, et au paiement des gains.
Ce réseau de faux parieurs empochaient illégalement des gains. Ces irrégularités auraient permis à certains de remporter des dizaines voire des centaines de millions de francs CFA. Leur technique de fraude : Lors des traitements des tickets du PMU par des travailleurs de la société, des manipulations se déroulent. Aussi, « de kiosques fictifs », inventés par à l’intérieur même de la société en complicité avec certains responsables.
Rappelons que c’est sur la base d’une suspicion de fraude, favorisée par la violation des procédures de remontée, de traitement et de contrôle des tickets, qu’une plainte a été formulée contre X afin d’apporter toute la lumière sur la question. Et l’examen des pièces a révélé une incohérence entre le nombre de carnets remontés et le nombre de carnets traités. Aussi, malgré la non centralisation des volets souche-contrôle des tickets, les carnets du kiosque PB 122 sont parvenus au service de traitement de façon parcellaire en deux temps. Face aux nombreuses irrégularités, le Conseil d’administration du Pmu-Mali a, à sa 46e session ordinaire tenue le 10 juin 2017, instruit à la Direction générale d’engager des procédures judiciaires. Ce qui fut fait.
Daniel KOURIBA