PAPIM : plus de 156 millions de francs CFA détournés

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Le Projet d’Aménagement du Périmètre Irrigué de Manicoura (PAPIM) est malade. Malade de ses fonds qui ne cessent de dégringoler, depuis des ans. Malade, aussi et surtout de sa Direction, avec à sa tête  Issa Samaké dont le départ est vivement réclamé aussi bien par les partenaires financiers que par les travailleurs.

« Nous avons honte, aujourd’hui, de dire que nous sommes des travailleurs du PAPIM ; car, la structure a perdu son prestige d’antan. Au détournement des fonds, s’ajoute un désintérêt quasi-général pour la profession de travailleur de projet agricole. Sans compter les scandales, qui ne finissent au sein de l’unité de gestion du projet… ». Ainsi s’exprime un travailleur du PAPIM.

Le PAPIM est bien dans l’agonie. Détournements à la pelle, corruption, népotisme… seraient à l’origine de la mort prématurée de ce projet pourtant promu à de bel avenir.

La preuve des épreuves

Pendant des années, explique notre interlocuteur, le sport favori de l’unité de gestion du PAPIM a été « l’indiscipline budgétaire ». Qui s’est traduite par la gabegie. Sur la base d’un document en main, notre interlocuteur indique des achats effectués par l’unité de gestion du PAPIM et qui n’ont jamais été justifiés. Avec à la clé, une surfacturation à la pelle. S’y ajoute, un décaissement de 308,13 millions de francs CFA pour l’entretien des logements et des bureaux sans pièces justificatifs. 

Pendant ce temps, le projet effectue des dépenses non éligibles qui s’élèvent à 21,1 millions de francs CFA. Aussi, le PAPIM  a pris en charge des contrats et des factures du ministère de l’agriculture pour un montant de 20,33 millions de nos francs. Sans motif valable.

De même, 5,08 millions de francs CFA en appui au ministère chargé de la promotion de la femme. Et comble de la délinquance financière au PAPIM, précise notre interlocuteur, les frais d’entretien de 3 véhicules se chiffrent à plus de 39 millions de francs CFA soit plus de 13 millions de nos francs par véhicule. Bien plus, le « prince » de l’unité de gestion du PAPIM a offert  700 litres d’essence à un « fondé de pouvoir », membre du Conseil d’Administration.

Outre, cette mauvaise gestion, nos sources précisent que le PAPIM est malade. Mais victime surtout de son unité de gestion, dont les magouilles sont de notoriété publique. Victime, aussi, de la corruption et du népotisme, érigés en mode de gestion et dont l’onde de choc a sonné au sein de la BAD, le partenaire potentiel du projet. Les maux du PAPIM se résument en peu de mots : affairisme, détournements de fonds et gestion clanique des ressources humaines et financières. La preuve : 156,45 millions de francs CFA se sont évaporés de la caisse. Sans laisser la moindre trace.

Le PAPIM en péril

De funeste mémoire, jamais le PAPIM n’a autant été bafoué. Les détournements se comptabilisent en centaines de millions de nos francs, au nez et à la barbe de tous. Pendant que des riziculteurs  souffrent –et dans l’anonymat le plus total –les  fossoyeurs du PAPIM se la coulent douce au volant de luxueuses bagnoles. Ou à l’ombre des forteresses.

Résultat : tout est devenu normal à l’unité de gestion du PAPIM. Le vol du dénier public est devenu un sport favori pour la santé.

Le gouffre financier creusé au niveau de cette structure dépasse l’entendement : plus de cent millions de francs CFA ont été dégustés à la petite cuillère.

Réputé comme la veine névralgique en matière d’aménagement des périmètres irrigués dans la zone rizicole de la commune rural de Sélingué, le PAPIM a vite fait de taire ses ambitions. Raison invoquée par nos sources : l’utilisation des fonds et des recettes du projet à d’autres fins. Estimé à plus d’une centaine de millions de nos francs, cette manne financière aurait fondu comme du beurre au soleil. Et le hic, c’est que même les décaissements sont sans rapport avec les besoins réels du service.

Face à ces irrégularités criardes au sein de l’unité de gestion du PAPIM,  les partenaires financiers tout comme les travailleurs réclament, le départ, illico, du coordinateur du projet. Du moins, si l’on en croit un travailleur de la structure.

 « Une telle hémorragie financière, compromet les actions de développement de notre pays qui connaît un taux de pauvreté parmi les plus élevés au monde », ajoutent nos sources au sujet de la gestion du PAPIM.

Jean pierre James

 

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