Office malien de l’habitat : Un trou de 27,61 milliards FCFA dans la caisse. 21,47 millions pour la réparation d’un véhicule

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L’Office Malien de l’Habitat (OMH) est victime de pratiques qui ne disent pas leurs noms. Il  est au service exclusif de son dirlo Moussa Baba Diarra : gestion clanique des ressources humaines et financières, affairisme et magouille à la pelle, non respect des critères d’éligibilité et des sous critères d’attribution des logements attribués etc.

Tout y passe sans que cela n’offusque personne. Conséquence : la structure a subi une saignée financière de  27,61 milliards de francs CFA. Au même moment, l’octroi d’indemnités et de gratification, sans base légale n’est pas de nature à tempérer les curiosités.

Sauf revirement de dernière minute, l’Etat malien risque, les jours à venir, de faire le deuil du programme des logements sociaux. A l’Office Malien de l’Habitat, les décaissements sont sans rapport avec les besoins réels du service. Autrement dit, l’argent coule de source et dans d’autres sources. Pire, la non-tenue de la comptabilité générale est de notoriété publique.

Mais contre toute attente, nos sources, sur la base d’un document dont nous avons une copie, indiquent que les dépenses indues dans le cadre des missions se poursuivent sans discontinuer. Avant de poursuivre que l’octroi, sans base légale, d’indemnités et de gratifications est le sport favori du Boss de la structure Moussa Baba Diarra. Rien qu’au cour de ces dernières opérations, la caisse de la structure a saigné à hauteur de 8,815 millions de francs CFA. Au même moment, précise le document, les déficits ne sont plus à comptabiliser au sein de la structure. S’y ajoutent, les frais d’entretien du seul véhicule immatriculé K 2563 pour un montant de 21,476 millions de francs CFA pour la même période.

Ensuite, vient le paiement de 903.340F CFA au titre des droits d’enregistrement à la place des prestataires. Est-ce à dire que ces derniers sont des proches parents du « Prince » de l’Office Malien de l’Habitat (OMH)

Et le hic, c’est que la comptabilité-matières de l’OMH n’est pas à jour. Ce n’est pas tout. Loin s’en faut. Même au niveau de la gestion des immobilisations, c’est le branle bas. Au même moment, le contrôle interne de la boîte est insuffisant. S’y ajoute la faiblesse dans le suivi du recouvrement de la taxe de logement et la non application des pénalités de retard d’un montant de 18,32 millions de nos francs.  En chiffre, conclu le rapport, 27,61 millions de nos francs ont pris d’autres destinations, jusque-là, encore inconnues. Et  au rythme où vont les choses, le projet des logements sociaux initiés par le gouvernement risque d’être envoyé au delà de l’au-delà.

L’OMH, victime de sa hiérarchie

L’Office Malien de l’Habitat est malade. Malade de ces cadres, qui n’en font qu’à leur guise.

« C’est fini, l’Office Malien de l’Habitat est mort ! Il n’existe que pour une poignée de cadres, proches du Directeur, Moussa Baba Diarra », nous confie un travailleur de cette structure. Mais, à en croire certains responsables, les prochains jours seront compliqués à l’OMH. Et si cette situation se poursuit, le gouvernement risque de faire le deuil du projet des logements sociaux. Et son collègue d’ajouter l’air visiblement déçu : « si l’OMH est censé être le fer de lance de la politique des logements sociaux de l’Etat, sa gestion, aujourd’hui est d’une opacité sans équivalent ». Avant de conclure «  si des changements ne sont pas apportés au sein de ce service, les prochains jours seront durs pour l’Etat, les maliens… »

Certes, l’équipe de moussa Baba Diarra, Directeur de l’OMH vaut mieux que rien. Mais elle reste la pire parmi toutes les structures impliquées dans l’attribution des logements sociaux. Et pendant que la structure saigne, les cadres roulent dans de luxueuses bagnoles tout en hissant des bâtisses dans les quartiers huppés de la capitale. Mieux, selon certaines indiscrétions, ils se taillent des périples au bord de la Seine. Voilà tout le sens à donner à l’hémorragie financière que connaît, aujourd’hui, l’Office Malien de l’Habitat.

Face à cette gabegie ambiante et à l’affairisme du clan qui la dirige, doit-on s’emmurer dans un silence pour éviter les foudres de sa colère ?

Heureux, ceux qui se posent, encore, ces questions. Car, il y a longtemps que l’oligarchie financière a anesthésié les convictions à l’OMH. Et partout, le même constat, l’amer constat : motus et bouche cousue. Personne pour dénoncer cet affairisme à la pelle. Comme notifié dans notre rapport d’enquête. On reste de marbre, face à la gestion du l’Office Malien de l’Habitat, face à cette crise qui hypothèque l’avenir des maliens.

L’OMH ou une propriété privée

L’Office Malien de l’Habitat affiche depuis des années, le cliché d’un monde à part, avec ses « dieux », ses anges, ses prophètes et ses esclaves. Un monde, avec ses lois, ses règles. Un monde dans lequel prévaut une seule règle : tous ceux, qui ne sont pas avec nous sont contre nous. Alors, il faut les briser. Coûte que coûte. C’est tout le sens de l’affaire dite « de l’attribution des logements sociaux » un challenge à travers lequel, précise nos interlocuteurs, le Boss de l’OMH entend prendre sa revanche sur ses collègues. Mais aussi, de celle dite des « critères d’éligibilités ». Une autre paire de manche à travers laquelle, des responsables de l’OMH entendent régler leurs comptes avec les postulants aux logements sociaux.

Toutes ces pratiques sont de mise à l’Office Malien de l’Habitat. Mais personne n’a été inquiété jusque-là. Et pendant que les postulants rougissent les yeux, la hiérarchie se la coule douce. Peut-on parler d’homme qu’il faut à la place qu’il faut, lorsque Moussa Baba Diarra règne, en maître depuis des ans, sur l’OMH avec une gestion qui jure avec l’orthodoxie financière ? Peut-on parler de changement, dans notre pays, lorsque tout est devenu normal ? A savoir le vol, la corruption, le népotisme.

Pour en savoir plus par rapport à ces informations, somme toute accablante, nous avons tenté de rencontrer la semaine dernière le Directeur de l’Office Malien de l’Habitat. En vain !

Mais quoiqu’il en soit, il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités. Toutes ses responsabilités. Du moins, s’il tient encore au bien-être des maliens et à la lutte contre la pauvreté.

« Se mettre au service de la veuve et de l’orphelin  ne dispense pas pour autant, quand l’occasion s’en présente, de défendre également le veuf et l’orphelin », a dit Pierre Dac, un célèbre penseur.

En attendant, nos enquêtes se poursuivent. Comment l’attribution des logements sociaux est opérée à l’Office Malien de l’Habitat ?

 La réponse dans nos prochaines éditions.                                             

   Jean pierre James

 

 

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