Moussa Djan Konaté chef du village de Kourouba : «Jusqu’à présent, nous n’avons pas été concertés par qui que ce soit concernant la construction d’un seuil à Kourouba»

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Comme précédemment annoncé, le Dimanche 15 Janvier 2012, nous étions à Kourouba situé à 107 de Km de Bamako à l’ouest de Ouelessébougou. De passage, nous avons visité le petit barrage construit à Dangassa grâce au fonds Japonais. Dans les jours à venir nous serons à Sélingué, à Bla et à Djenné. Dans chacune de ces localités diverses associations nous attendent principalement celles qui militent pour la prise en compte des préoccupations des populations bénéficiaires et l’emploi des jeunes locaux. Mais avant suivez le récit de notre voyage à Kourouba.

Deux heures de course sur une piste cahoteuse poussiéreuse et sinueuse à certains endroits après avoir laissé à Djalakoroba la voie goudronnée qui va à Sikasso, on voit de loin la toiture en tôle des hangars du marché de Kourouba. Après les salutations d’usage, nous avons été conduits chez le chef de village Moussa Djan Konaté. Notre entretien en langue Maninka traduit en Bambara par Madou Konaté fut bref car la vérité n’est ni longue ni difficile à dire. Le vieux Konaté entouré de certains de ses conseillers sans tergiverser a affirmé qu’eux aussi ne cessent d’apprendre qu’un seuil sera construit chez eux (voir nos photos prises sur place).

«Jusqu’à présent, nous n’avons pas été concertés par qui que ce soit concernant la construction d’un seuil à Kourouba», a dit Moussa Djan Konaté. Est-ce normal ? Que signifie ce mutisme de Issa Samaké coordinateur à Sélingué de l’Unité locale de gestion du Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) ? Moussa a ajouté qu’il y a quelques années, des hommes de race blanche (allusion certainement à une délégation étrangère) étaient venus voir à partir de la rive gauche du fleuve Sankarani le site sur lequel sera construit le seuil de Kourouba. «Ils n’ont même pas franchi le cours d’eau. Ils ont observé de loin, après ils sont repartis. Depuis, on n’a plus rien vu», nous ont affirmé Madou Konaté, Moussa Cissé l’imam de Kourouba et Siaka Konaté qui se relayaient pour expliquer ce qu’ils pensent de cet ouvrage. «On nous dit que 900 hectares de plaine seront aménagés pour la riziculture. Si cela est vrai on ne peut que s’en réjouir», a précisé le chef de village.
Face à la réalité sur le terrain plusieurs questions arrivent à l’esprit. Les études sont-elle finies notamment celles liées à l’impact environnemental? Si oui, par quel bureau ? À quand auront lieu les concertations à propos du seuil avec les représentants des 35 bourgades qui composent le village de Kourouba ? L’avis des populations bénéficiaires ne compte-t-il pas ? Qu’est-ce qui a été dit à Tunis au siège de la Banque africaine de développement (BAD) concernant les différents ouvrages devant être construits dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) ?
Les légions d’honneur de la cleptomanie et de la mythomanie qui gèrent avec tâtonnement ce vaste projet pourront répondre difficilement à ces questions. En effet, du 27 Septembre au 12 Octobre 2010, la BAD a effectué une mission au Mali, au cours de laquelle, elle a recommandé le recrutement avant le 30 Octobre de la même d’un bureau pour l’étude du seuil de Kourouba. Elle avait aussi préconisé la transmission à la Direction générale des marchés publics (DGMP) du rapport d’analyse des offres techniques de ce marché. Beaucoup d’autres points assombrissent encore le ciel du PDI-BS à cause des responsables incompétents. Abdrahamane Touré récemment nommé conseiller technique au ministère de l’agriculture pourra-t-il les freiner ? On le souhaite vivement !

Car, on sait que la BAD a toujours reproché au bonimenteur Lassine Touré coordinateur du PDI, le décalage dans la transmission à Tunis des rapports trimestriels. En fait, à Bamako, ce retard s’explique par le fait qu’on prend du temps à colmater les brèches et à masquer la vérité par des fioritures. Parce que tout se fait avec tâtonnement à la place du professionnalisme. On espère qu’à la prochaine mission des évaluateurs beaucoup de contrats ne seront pas renouvelés (voir nos encadrés au verso). Habib Sofara député élu à Djenné qui défend bien sa contrée sait de quoi il s’agit. Par ailleurs, Dougou Kéita va-t-il continuera à travestir les choses au niveau de la BAD en échange de ce que Issa Samaké fait à Sélingué pour l’entretien de la vieille dame ? Qui peut nier ces faits? On a cassé la porte du bureau de Abdoulaye Dembélé et volé son ordinateur portable. À qui le tour ?
D’autre part, le siège du PDI-BS est désormais à Niamakoro à l’ex Ambassade du Nigeria au Mali. Les pratiques occultes n’ayant pas marché à Magnambougou, ils veulent certainement se fier aux djinns de Niamakoro. Au même moment, Koura Diagouraga qui aurait logé des marabouts et géomanciens dans une de ses villas à Bamako et Lassine Touré le conspirateur impénitent se disent malades. Veulent-ils se mettre à l’abri des regards ou c’est l’effet boomerang de leurs pratiques occultes qui a commencé ? En tout cas, ils finiront par s’expliquer. À preuve en un laps de temps, Koura à l’allure imposante a acheté un véhicule INFINITY à 43 millions de Cfa et une Mercedes 190. C’était juste après la passation de plusieurs marchés à scandale déplorés par la BAD.


Enfin à noter que sur proposition du chef de village de Kourouba, nous avons pêle-mêle visité le nouveau campement touristique en cours de construction par les entreprises Madani Konaré et Seydou Koné, l’ancien hôpital du temps colonial, le site d’implantation du seuil et le fleuve Sankarani. Aussi, nous avons été chez le commandant de Kourouba où l’aide ménagère a fait savoir que Mr Cissé est allé rendre visite à sa famille installée à Ouelessébougou.
À suivre…


Bah envoyé spécial à Kourouba

Encadré
CLEPTOMANIE ET MYTHOMANIE AU PDI-BS
Le présent encadre démontre à quel point, le Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) a été transformé en véritable far west par des responsables indélicats. À preuve à l’issue de leur mission de supervision du 28 mars 2011, les experts de la Banque Africaine de Développement (BAD) ont constaté un certains nombre d’anomalies.
Retard dans la mise en œuvre du PAR (mise en place tardive des fonds du Budget National)
Insuffisance relative à la qualité des pièces justificatives chiffrées à 345 220 695 FCFA (non encore justifiés)
Absence du paiement des indemnités du personnel affecté (4 à 5 mois)
Absence des ordres de recettes prouvant que le personnel de l’équipe centrale de gestion du programme a effectivement reversé les salaires fonctionnaires perçus indument (doublement payé au PDI et à la fonction publique)
Absence d’un manuel de procédures administratives, financières et comptables

Dépense illégale d’un montant de 13 794 500 FCFA
Absence d’implication des autres acteurs

Absence de la convention AGETIER pour le contrôle et la surveillance des travaux du seuil de Djenné
Absence du contrat renouvelé des experts du programme
Insuffisance du dispositif du suivi évaluation (où était parti Cheickné Traoré autoproclamé expert en la matière?)
Insuffisance des procédures de passation des marchés (page 8) où était Koura Diagouraga venue de la DGMP?
Existence des dépenses jugées inéligibles d’un montant de 34 317 500 F CFA correspondant aux achats de pièces détachées à l’absence des véhicules (rapprochement établi avec les dates des achats et la date d’acquisition des véhicules)
Non respect des procédures de la Banque par l’attribution du marché des véhicules à un soumissionnaire unique (ce qui pose le problème de compétence ou de probité de Koura Diagouraga)
Le PDI-BS invité à fournir à la Banque les raisons pour lesquelles sur cinq soumissionnaires consultés à propos du marché des véhicules, un seul soumissionnaire a retiré les offres au plus tard le 05 avril 2011. Qui peut apporter un démenti à ces malversations ?
À suivre…

Encadré
Personnel de l’unité centrale de gestion du programme à Bamako

Prénoms et Noms    Titre ou diplôme   
fonction   
Situation statutaire    Montant du contrat/an     Montant contrat payé/ mois
Lassana         TOURE    ingénieur        Fonctionnaire actif    27 000 000    2 250 000
Altanata Ebalagh  YATTARA    Maitrise         Fonctionnaire actif    18 000 000    1 500 000
Cheickna  TRAORE    DUT(BTS)        Fonctionnaire actif    18 000 000    1 500 000
Cheikna DIALLO    DUT(BTS)        Fonctionnaire actif    12 000 000    1 000 000
Traoré Koura DIAGOURAGA    maitrise        Fonctionnaire actif    18 000 000    1 500 000
Koné Djénèbou DEMBELE    maitrise        Fonctionnaire actif    18 000 000    1 500 000
Hinna Mahammar HAÏDARA    ingénieur        Fonctionnaire actif    18 000 000    1 500 000
Adama DIARRA    ingénieur        Fonctionnaire actif    20 400 000    1 700 000
Doudou TOURE    ingénieur        Fonctionnaire actif    20 400 000    1 700 000
Issa  SAMAKE    ingénieur        Fonctionnaire actif    20 400 000    1 700 000

Encadré
Personnel fonctionnaire affecté suivant décision N°00207 du 19 /11/2010

Prénoms  et  Noms    Titre et diplôme    Fonction   
Statut    Montant /
mensuel
Mme sow assitan sissoko    Contrôleur du Trésor (BT)    Comptable matière    fonctionnaire    200 000
Fernande isabelle DIARRA    Attaché d’administration (BT)    Secrétaire     fonctionnaire    200 000
Vomian    DEMBELE    Ingénieur  de l’agriculture et GR     Spécialiste suivi évaluation    fonctionnaire    250 000
Amadou  TOURE    Ingénieur  de l’agriculture et GR    Spécialiste agronome    fonctionnaire    250 000
Toumani  SOUMANO    Inspecteur des finances    comptable    fonctionnaire    250 000
Brehima   SOGOBA    Technicien de l’agriculture et GR    Technicien supérieur GR    fonctionnaire    200 000
Abdou Djiby  MAÏGA    Technicien de l’agriculture et GR    Technicien supérieur GR    fonctionnaire    200 000
Moussa      KANE    Ingénieur  de l’agriculture et GR    Spécialiste agronome    fonctionnaire    250 000
Diakaridia   COULIBALY     Ingénieur  de l’agriculture et GR    Spécialiste suivi évaluation    fonctionnaire    250 000
Mahamadou  CAMARA     Contrôleur du Trésor     Comptable (BTS)    fonctionnaire    250 000
Boubacar      TOGOLA     Adjoint du Trésor (CAP)    Comptable matières    fonctionnaire    200 000
SAMOU          DIARRA     Technicien de l’agriculture et GR    Technicien supérieur GR    fonctionnaire    200 000
Hassana       SIDIBE    Technicien de l’agriculture et GR    Technicien supérieur GR    fonctionnaire    200 000
Sory          SAO    Technicien de l’agriculture et GR    Technicien supérieur GR    fonctionnaire    200 000
Seydou       GUINDO    Technicien DS     Technicien supérieur GR    fonctionnaire    200 000
AMADOU SOUMARE    Ingénieur  de l’agriculture et GR    Spécialiste suivi évaluation    fonctionnaire    250 000
ADAMA DIABATE    Professeur enseign second    Spécialiste suivi évaluation    fonctionnaire    250 000
Idrissa     COULIBALY    Contrôleur des finances    comptable    fonctionnaire    250 000
Cheickna    TRAORE    Adjoint des services économiques     Comptable matières    fonctionnaire    200 000
Arouna       TRAORE    Technicien de l’agriculture et GR    Technicien supérieur GR    fonctionnaire    200 000
Abdoulkadry    KANTAKO    Ingénieur  de l’agriculture et GR    Spécialiste agronome    fonctionnaire    250 000

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