En jetant, en pâture le Ministère du Développement Social de la Solidarité et des Personnes Agées à ses potes et en attribuant le marché de l’entretien des ordinateurs à son beau frère, Sékou Diakité a, au fil des jours, nourrit l’hostilité de son département à son endroit. Mais surtout, celle de ses collègues, qui n’hésitent plus à réclamer sa démission, jugée salutaire pour notre pays, désormais, en voie de « sous-développement ».
« Après toutes ces imprudences, commises à tort ou à raison dans ce dossier, le ministre du Développement Social de la Solidarité et des personnes Agées doit avoir le courage de rendre le tablier. Ne serait-ce que pour le salut de son âme ».
En colère, un haut responsable du ministère du Développement Social –qui a requis l’anonymat –passe, outre la solidarité départementale, pour fustiger ce qu’il appelle, volontiers, le « gâchis de Sékou Diakité autour de l’attribution du marché de l’entretien des ordinateurs du département et de ses démembrements». Et d’ajouter, avec un sourire crispé : « Nous espérons qu’il le fera, avant que le pire n’arrive. Surtout qu’il se trouve, déjà, au cœur d’une affaire d’achat de serveur estimé à 1,5 milliard de nos francs ».
Bref, en quelques jours, le ministre de la solidarité et non moins Secrétaire Général de la section Adema de la commune III est passé de la grâce à la disgrâce. Du statut de « gardien » du développement à celui de « saigneur » de la « solide aridité ». Et sans transition, aucune.
Même au sein de l’attelage gouvernemental, certains ministres n’hésitent plus à prendre leur distance, vis-à-vis d’un homme, devenu, subitement, encombrant. Les travailleurs du département ont mis sa tête à prix. Plus grave encore, certains menacent même d’observer des « journées mortes » soit, pour le contraindre à revenir sur son choix dans l’attribution du marché à son beau frère. Et ce n’est qu’un début.
A l’origine de la descente en enfer du « locataire » du département de la solidarité, l’attribution du marché de l’entretien des ordinateurs du
département et des services rattachés à son beau frère. Avec à la clé, une surfacturation à la pelle. S’y ajoute, le retard et la négligence coupable de ce dernier dans ses tâches.
En choisissant le bureau de son beau frère comme prestataire de service au ministère du développement social, Sékou Diakité semble avoir confondu « société la mieux distante » et « société la plus parlante ».
Par ce choix périlleux, le ministre a créé l’effet inverse.
Sékou Diakité –son beau frère: même odeur
En effet, comme l’entretien des machines du département est confié au bureau du beau frère du ministre du Développement Social, une personnalité qui n’a ni l’expertise ni la compétence requise est confirmé, la DAF est de facto, obligé de débourser des dizaines de millions de francs CFA pour l’entretien des ordinateurs. Et le hic, c’est que l’homme ne respecte pas ses engagements. Pourtant, le coût du marché est jugé trop élevé.
« C’est inacceptable pour un pays comme le nôtre », rétorque un autre cadre du département du Développement Social.
Pour lui, seule la destitution ou la démission de Sékou Diakité pourra mettre fin à cette tendance suicidaire. Non seulement pour la relance des marchés des structures relevant du ministère du développement social ; mais aussi, pour la gestion interne du département. Par ailleurs les travailleurs du département sont sur les dents. Selon eux, leur message est clair : « l’entretien et le dépannage des ordinateurs demandent une technicité particulière ainsi qu’une compétence absolue », déclarent-ils. Avant d’asséner leur quatre vérité : « c’est inadmissible que le beau frère du ministre fasse peiner le ministère et ses démembrements ».
La disgrâce…
En confiant le département du Développement Social à Sékou Diakité le gouvernement était loin d’imaginer le pire. La preuve : de sa nomination à la tête de ce ministère à aujourd’hui, les irrégularités se succèdent. Alternant, parfois avec les youyous des casseroles dont le plus récent
est celui du marché du serveur. Une addition trop salée pour celui en charge du département des Transports.
Pour certains proches du Ministre Sékou Diakité, il est victime d’une campagne, lancée par une multinationale, décidée à s’adjuger le marché de fourniture du serveur destiné au ministère du Développement Social. Celle-ci, indiquent nos interlocuteurs, aurait débloqué plusieurs dizaines de millions de nos francs pour lancer ce qu’ils appellent une « campagne anti-Sékou ».
En attendant la preuve de cette affirmation, la démission du ministre du Développement Social revient au devant de l’actualité. Sans tambour, ni trompette.
Bref, tout se passe, aujourd’hui, comme si le ministre du développement Social est devenu persona non gratta.
De l’avis de nos interlocuteurs, il n’est pas en odeur de sainteté avec ses collègues.
Pour les uns comme les autres, Sékou Diakité n’a plus le choix : ou il rend son tablier, ou il sera démis de ses fonctions. Car, disent-ils, trop c’est trop !
En politique comme à la guerre, l’erreur ne se pardonne guère. Elle se paie chère. Très chère.
En revanche, toutes nos démarches pour rencontrer le ministre du Développement social se sont soldées par un échec.
Jean pierre James