Jamais dans son histoire, l’hôpital Gabriel Touré n’a connu une telle crise liée à l’entêtement d’un homme qui s’est illustré aussi bien dans la mauvaise gestion des fonds que dans ses relations avec son personnel et le syndicat. Tout cela sur un fond de commerce : le nom de Lobbo Traoré, épouse du président de la république.
C’est cette mauvaise gestion qui a conduit l’inspection de contrôle la semaine dernière à se rendre à l’hôpital Gabriel Touré pour tirer l’affaire au clair.
L’hôpital Gabriel Touré traverse une crise profonde liée à la gestion scandaleuse de son directeur général. Dès sa nomination en août 2007, il adopta de nouvelles stratégies tendant à placer ses hommes à des postes de sources de revenus. Car il n’y’a aucune fiabilité du système informatique d’encaissement des recettes au niveau du bureau des entrées.
Depuis un certain temps, des contestations vives et des protestations se sont fait entendre pour dénoncer la malversation financière et la mauvaise gestion de l’hôpital Gabriel Touré. Nous avons mené des investigations très profondes auprès de certains responsables de l’hôpital. Le constat est patent. Une réelle confusions des taches et responsables entre les caissiers et le régisseurs des recettes.
« Notre hôpital est uniquement géré par le directeur, personne n’a accès au montant des entrées », nous a confié, une source proche de l’hôpital. Certains estiment même qu’il serait en complicité ourdie avec son complice pour falsifier le montant des entrées. Certains nous ont même confirmé qu’il laisse entendre à chaque occasion qu’il gère la structure à sa guise et n’a pas de compte à rendre à qui que se soit. Il lui arrive souvent de déclarer « qu’il est protégé par la première dame ».
Aujourd’hui, l’hôpital Gabriel Touré est presque au bord du gouffre à cause de sa mauvaise gestion.
Nommé pour redresser, il passe à la vitesse supérieure pour liquider cet hôpital. Il est fortement décrié par le personnel et il a engagé un bras de fer avec le ministre de la Santé, car il défie les instructions du ministre et déclare même être le prochain ministre de la Santé.
Pire encore, la quasi-totalité des fournisseurs dénonce la mauvaise gestion du directeur actuel. La structure sanitaire n’avait jamais connu une telle crise depuis plusieurs décennies. Le comble : l’hôpital est entièrement endetté et aurait même épuisé l’exercice budgétaire de 2011.
Selon des sources bien introduites, il serait dans l’incapacité totale de payer ses fournisseurs, d’où une rétraction de délivrance des produits pour assurer le fonctionnement des prestations à l’endroit des patients.
En faisant un tour, on aperçoit très clair que la pharmacie de l’hôpital Gabriel Touré est le comble d’une catastrophe annoncée. Cette situation atteste que factures impayées aux fournisseurs est l’explication nette de disjonctions intempestives en produits pharmaceutiques au niveau du magasin.
On se rappelle que les fidèles fournisseurs avaient exprimé leur refus catégorique de ne plus livrer des médicaments à l’hôpital Gabriel Touré. Ils avaient exigé une solution idoine aux problèmes des factures impayées. Malgré, le soi-disant protégé de Koulouba reste sur sa position et se dit même intouchable. Ce qui encore irrita les fournisseurs qui ont mis leur exécution en application.
La semaine dernière, l’hôpital Gabriel Touré a vécu une des pires conséquences fâcheuses avec à sa clé des ruptures dans son approvisionnement des produits indispensables aux interventions chirurgicales, notamment les produits anesthésiants.
Selon nos investigations, certains médecins, par manque de produits anesthésiques, n’ont pas pu faire certaines interventions chirurgicales programmées la semaine dernière. Une source nous a déclaré que la situation laisse à désirer et aura une conséquence lourde sur des patients. Aucune anesthésie pour les interventions prévues chez les enfants « amis » du président de la République.
« La semaine dernière, je n’ai pas pu faire mes interventions. Mais, cette semaine, apparemment tout semble être rentré dans l’ordre. On m’a informé que des produits sont disponibles », a-t-il affirmé.
Interrogé sur la provenance de ces médicaments, il avoue n’avoir pas cherché à savoir d’où venaient ces produits et il ne peut pas dire non plus que cela signifie que les problèmes au niveau de la pharmacie sont réglés.
Des sources proches de l’hôpital, indiquent que ces produits seraient acheminés d’urgence à Gabriel Touré par Mme Togo, conseillère technique au ministre de la Santé, chargée des hôpitaux, qui avait constaté l’acuité du problème auquel le Centre hospitalo-universitaire est confronté.
Le directeur général de l’hôpital Gabriel Touré, lui-même, confirme que la pharmacie connait une rupture considérable.
Notre hôpital Gabriel Touré est dans un gouffre financier de moins de deux milliards de F CFA.
Les fournisseurs sont sur pied de guerre tant qu’ils ne sont remis dans leur droit.
Dr Abdoulaye Néné Coulibaly est conscient que les sous de la pharmacie se sont volatilisés.
On se rappelle aussi que les internes avaient observé des grèves de protestations pour décrier la mauvaise gestion du directeur. La pharmacie est la source principale de sources de revenus pour l’hôpital et c’est là où il a le contrôle. Pour profiter des malversations financières, il remplaça le premier gestionnaire par son homme.
Le directeur général, Abdoulaye Néné Coulibaly, avait bénéficié de plus de 50 millions de la part de Sino-pharma lors des élections communales dernières. L’hôpital doit à Sino-pharma plus de 180 millions de FCFA.
Les Maliennes et les Maliens n’attendent que la réaction de Koulouba pour déposer le Dr Abdoulaye Néné Coulibaly. Même si les mauvaises langues disent déjà qu’il serait un protégé de la première.
D’autres révélations dans nos prochaines éditions.
Moustapha GUITTEYE