Mafia au ministère de l’agriculture : La Directrice des finances et du matériel au cœur d’un scandale

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Depuis plusieurs mois, le ministère de l’agriculture est en ébullition à cause de la mauvaise gestion du dossier d’attribution d’un marché qui n’est pourtant pas particulier. Il s’agit du volet de construction des voies d’accès, des digues de protection du périmètre de Sarantomo et de l’ouvrage de vidange de Pondori. Le tout s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS). Lire notre enquête

De quoi s’agit-il?

Quand tout le monde veut bouffer les fonds des partenaires financiers du Mali, en faisant recours à ses affinités avec le pouvoir en place cela abouti toujours à des blocages. Après avoir été accusés à tort par des incapables, Dieu seul sait qu’ils sont nombreux au ministère de l’agriculture et dans les structures relevant de ce département, nous avons fouillé et farfouillé cette affaire qui ressemble «à du pétrole» pour certains saigneurs de notre économie nationale. Aujourd’hui, nous allons entamer une série de publications pour faire la lumière sur ce qui se fait dans l’opacité la plus totale par rapport à ce marché.

Chacune de nos articles sera étayée par des références officielles authentiques (copie des lettres confidentielles et des procès verbaux).

Suivez nos regards

Il y a quelques mois, une commission technique a été mise en place au niveau du ministère de l’agriculture afin d’examiner les différentes offres des sociétés qui ont soumissionné à ce marché. Deux géants avaient pu sortir leur tête de l’eau. Il s’agit de Alhassane Djittèye promoteur de la société SMDTP-SARL et de Oumar Konaré PDG de EOK (Entreprise Oumar Konaré). Dans un premier temps et suite au dépouillement d’un avis d’appel d’offre international, le marché avait été provisoirement attribué à M. Djittèye. Mais comme pour semer la pagaille, plus tard, ce dernier a été déclaré inapte à réaliser les travaux de ce marché. Ce qui tourna à l’avantage de l’Entreprise Oumar Konaré (EOK). Ce fut alors sens dessus dessous. On a alors appris que le ministre de l’agriculture Alhassane Ag Aghatam et la Direction générale des marchés publics et des délégations de service public auraient reçu des instructions de Koulouba pour que le marché soit attribué à EOK. Vrai ou faux? En tout cas, cette information a été démentie de façon officieuse.

La mythomanie empêche l’appareil d’État de tourner

Pourtant aujourd’hui, on peut dire avec certitude, que la vérité est loin d’être dite dans cette affaire à cause certainement de la boulimie des uns et de l’égocentrisme des autres. Car si l’immixtion du palais de Koulouba dans ce dossier a été démentie, par contre, une correspondance confidentielle de Mme Tounkara Fatoumata Sissoko Directrice des finances et du matériel du ministère de l’agriculture, vient contredire tout ce qui avait été précédemment dit à haute voix dans les couloirs.

En effet, par lettre confidentielle N°00869/MA-DFM du 12 Décembre 2011 adressée au Directeur général des marchés publics et des délégations de service public, Mme Tounkara a fait du parti pris. Mais elle n’a pas regretté d’avoir voulu donner des instructions au Directeur général des marchés publics. En fait par lettre N° 4847 du 16 Décembre 2011, le Directeur général des marchés publics et des délégations de service public, Sidi Almoctar Oumar, a été on ne peut plus clair. Voici le passage de sa lettre : «Par lettre confidentielle ci-dessus référencée, vous avez bien voulu me demander de prendre les dispositions pour entériner les résultats des rapports de la commission d’analyse et de jugement des offres avant la saisine du Conseil des ministres au titre de l’attribution définitive des marchés concernés». Que sous entend ce passage. Il veut tout simplement dire que la Directrice des finances et du matériel du ministère de l’agriculture et ses chefs préfèrent que ce marché soit attribué à Oumar Konaré. C’est bien faisable, mais pourvu que cela se fasse dans le respect des règles du jeu définies par les textes nationaux.

Comme si cela ne suffisait pas, plus loin, Sidi Almoctar Oumar ajoute ceci à endroit de Mme Tounkara Fatoumata Sissoko : «S’agissant du pli n°4 (Entreprise Oumar Konaré), vous avez joint à votre courrier les éléments de preuve relatifs aux expériences de l’entreprise pour les travaux similaires…» Et pourquoi la DFM du ministère de l’agriculture n’a-t-elle pas fait parvenir au Directeur général des marchés publics, les preuves des autres soumissionnaires notamment celles de M. Djittèye? Ainsi, Sidi Almoctar Oumar a planté la banderille au taureau en ces termes : «Il ressort de l’examen de ces preuves qu’elles sont insuffisantes par rapport à la similarité et à la complexité des travaux indiqués dans le dossier d’appel d’offres international (DAOI)».

En conclusion, le Directeur général des marchés publics et des délégations de service public, Sidi Almoctar Oumar a donné, à la Directrice des finances et du matériel du ministère de l’agriculture, ce qui ressemble à une gifle. «De ce qui précède, les observations formulées par mes services n’ayant pas été prises en charge, j’ai l’honneur de vous informer que je ne peux donner mon avis de non objection sur les attributions provisoires faites par vos soins». Au regard de ce passage, Mme Tounkara Fatoumata Sissoko mérite-t-elle d’être maintenue à son poste?

De quel droit ou au nom de qui a-t-elle osé donner des instructions à la Direction générale des marchés publics et des délégations de service public qui dépend du ministère de l’économie et des finances? Cette structure n’est pas sous la coupe de Alhassane Ag Aghatam ministre de l’agriculture.

Enfin, ce dossier restera-t-il dans l’engrenage? À quand sera-t-il validé en Conseil des ministres? Qu’attend la Banque Islamique de développement (BID) qui finance ce volet du marché? Que nous ont dit Oumar Doumbia et Mme Tounkara Fatoumata Sissoko respectivement chef division approvisionnement et marchés publics et DFM du ministère de l’agriculture? Qu’est-ce qui se trame au Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) ? Le coordinateur et la chargée des marchés de ce programme ne sont-ils pas en connivence contre les intérêts du ministre Aghatam?

À suivre…

Bah

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1 commentaire

  1. Je suis désolé MONSIEUR le journaliste soyez plus crédible en nous apportant des preuves tangibles. vous faites des procès d’intention
    car on n’a des explications de la personne incriminée et si on se retrouve dans un pays démocratique vous pouviez être poursuivis pour diffamations.Je ne suis pas donneur de leçons mais restons vigilants aux principes de la présomption d’innocence

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