Le Boss du PCDA entre pourboire et « pour manger » : 560,44 millions de francs CFA à justifier !

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Le Programme de Compétitivité et de Diversification Agricole (PCDA) est malade. Malade de ses recettes qui ne cessent de dégringoler, depuis des ans. Malade, aussi et surtout de son Coordinateur Gagny Timbo qui, en dépit de sa mauvaise gestion et de son départ tant réclamé par les partenaires financiers que par les Agents, garde encore son poste. Avec la bénédiction des bonzes du régime, auxquels il s’en prend, désormais avec véhémence.

« Nous avons honte, aujourd’hui, de dire que nous sommes du personnel du PCDA ; car, la structure a perdu son prestige d’antan. Au détournement des fonds, s’ajoute un désintérêt quasi-général pour la profession de travailleur de Projet. Sans compter les scandales, qui ne finissent pas de finir au sein de la coordination nationale du projet… ».

Les gestes hauts et forts, un travailleur du PCDA résume, en ces termes, la situation désastreuse de sa structure. Et son collègue d’ajouter, ému : « tout ce que nous demandons, à nos autorités, c’est de nous débarrasser de notre Coordinateur qui a précipité le PCDA dans l’abîme ».

En effet, selon nos sources, le PCDA est dans l’agonie. Détournements à la pelle, corruption, népotisme… seraient à l’origine de la mort prématurée de ce projet.

D’abord, la mauvaise gestion. A en croire nos sources, elle va de mal en pis. Et aujourd’hui, de pis en pire.

 

D’embrouilles en magouilles

Pendant des années, explique notre interlocuteur, le sport favori du boss du PCDA a été « l’indiscipline budgétaire ». Qui s’est traduite par la gabegie. Sur la base d’un document en main, notre interlocuteur indique le paiement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur les factures. Pourtant, le PCDA est exonéré.

S’y ajoute, la non-retenue à la source de l’IBIC (Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux) et de l’IRF (Impôt sur les Revenus Fonciers) qui a occasionné une perte sèche de 210 millions pour la Direction Générale des Impôts. Autres gaffes relevées dans la gestion du «Prince » du PCDA : le prélèvement indus au titre de l’Impôt sur les Traitements et Salaires (ITS) et de l’INPS pour 92,29 millions de francs CFA ; le non-reversement à l’IDA (Association International de Développement) du reliquat des fonds de la phase préparatoire pour 83,3 millions de francs CFA et des doubles paiements au titre des achats de véhicules pour un montants de 69,37 millions de nos francs.

Et le hic qui fait tilt, selon nos sources, c’est le dysfonctionnement du contrôle interne. Cette situation, a occasionné des défaillances relatives à l’absence de mise en concurrence sur les achats. Bien plus, les dépenses sans justificatifs ou injustifiées sont plus criardes les unes que les autres. Au même moment, l’octroi irrégulier des dotations en carburant pour 62400 litres, à des potes et les paiements indus de perdiems ne sont pas de nature à tempérer les appétits.

Rien qu’au cours de ces dernières années, les caisses du PCDA ont saigné à hauteur de 560,440 millions de francs CFA, indique notre interlocuteur. Pour qui, le comble de la « mangecratie » au PCDA est, aussi, le résultat de la souscription d’assurance dans des conditions pour le moins flous et la passation, de gré à gré, des marchés au sein de la structure. Au total 111 millions de francs CFA manquent à l’appel de la caisse, suite aux incohérences entre les informations comptables et bancaires. Pendant ce temps, 141,74 millions de francs CFA sont payés sur des contrats qui ont été établis après la clôture des conventions. Autrement dit, l’argent coule de source et dans d’autres sources.

 

Le projet en péril

Outre, cette mauvaise gestion, nos sources précisent que le PCDA est malades. Malades de ces responsables, dont les magouilles sont de notoriété publique. Malade, aussi, de la corruption et du népotisme, érigés en mode de gestion. Les maux du PCDA se résument en peu de mots : affairisme, détournements de fonds et gestion clanique des ressources humaines et financières du projet.

Au Mali, la pauvreté est très répandue en milieu rural. Toutefois, le secteur rural emploie plus de 70% de la population active et contribue pour environ 35% à la formation de la richesse nationale. Par ailleurs, la productivité de l’agriculture malienne reste faible, en raison de l’utilisation répandue de techniques traditionnelles de production et d’un accès limité à l’eau pour l’irrigation.

En réponse à ces difficultés, le PCDA a été lancé pour augmenter la contribution du secteur rural à la croissance économique.  Pour cette raison, le projet a bénéficié d’un financement de 23,73 milliards de l’Association Internationale de Développement (IDA). Mais cette noble ambition a tourné au cauchemar. Raison invoquée par le Vérificateur : la mauvaise gestion à tous les niveaux. Ou presque.

 

La preuve, indique nos sources, la somme de 560,440 ont pris d’autres destinations, jusque-là, encore inconnues. D’où la colère des partenaires financiers. 

 

Face à ces irrégularités criardes au sein du PCDA, les partenaires financiers tout comme les travailleurs réclament, le départ du Coordinateur du PCDA, Gagny Timbo qui, en dépit de sa mauvaise gestion, garde toujours son poste. Mais contre quoi ?

En clair, l’Etat malien, en lui-même, porte les germes de sa propre destruction. Infiltré, par des opportunistes de tous bords, et pris en otage –le chef de l’Etat, avec –par des hommes que notre histoire inculpera si ce n’est déjà fait de « crime contre la nation », le PDES avance mais le Mali recule. La corruption a franchi le seuil du tolérable. L’homme-cabot s’est retrouvé à la place pivot. Et vice versa. Le Mali d’aujourd’hui est devenu un pays où les nullards occupent des postes stratégiques au sein de l’Administration. Décidemment le ridicule ne tue plus chez nous.

Même au sein du département de l’Agriculture et des structures rattachées, le coordinateur du PCDA Gagny Timbo, tient tout le monde : enveloppe de fin du mois, tickets d’essence, voyage sur la Côte d’azur etc.

Arrogance, mépris pour certains collègues, airs supérieurs… Telles sont entre autres, les « qualités » de l’homme, qui se vante d’avoir eu autant de longévité à la tête du PCDA

Nommé dans des conditions que l’on sait, Gagny Timbo, s’en prend désormais au gouvernement qui l’a mis en place. En dépit des scandales qui ont émaillé sa gestion : mauvaises gestions, détournements de fonds, dépenses sans justificatifs, achats individuels sans appel d’offres, recrutement des coquins et coquines etc.

Mais ce qui taraude les méninges de nos concitoyens, c’est la suite qui sera réservée à la  gestion du Boss du PCDA, ayant laissé un trou de 560,440 millions de francs CFA. Alors question : Gagny Timbo Coordinateur du PCDA répondra t-il un jour de ses actes devant les tribunaux ?

« Une telle hémorragie, compromet les actions de développement de notre pays qui connaît un taux de pauvreté parmi les plus élevés au monde », ajoute nos sources au sujet de la gestion du coordinateur du PCDA.

En revanche toutes nos démarches pour rencontrer le Coordinateur du PCDA, Gagny Timbo se sont soldées par un échec.

 Que se reproche-t-il au juste ?

Nous y reviendrons !

 

Jean pierre James


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