En continuant d’appliquer la Stratégie Alternative de Recrutement du Personnel Enseignant (SARPE), une stratégie obsolète tant les diplômés des IFM abondent les Rues et refuser au même moment l’autorisation aux «Sarpiens» de se présenter au récent Concours direct de recrutement d’enseignants, le ministre Salikou SANOGO dévalise ainsi le budget d’Etat. Pour quel dessein ?
rnUne Stratégie obsolète :
rnLa Stratégie Alternative de Recrutement du Personnel Enseignant (SARPE) avait été instaurée dans les années 2000 pour pallier au déficit d’enseignants de formation. Il est utile de préciser que ce système consiste à former pendant 45 jours, les détenteurs du BT, du CAP et du BAC à des notions de pédagogie pour ensuite les envoyer en classe.
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rnParallèlement à cette politique de formation massive d’enseignants opérationnels sur le marché, l’Etat a ouvert des Instituts de Formation des Maîtres (IFM). La SARPE devrait donc prendre fin dès que les diplômés des IFM atteignaient un nombre important pouvant combler le déficit d’Enseignants de formation afin que l’Ecole malienne retrouve ses valeurs d’antan et que la compétence soit désormais au service de l’Enseignement, un enseignement de qualité pour la formation de futurs cadres du pays. Mais diable ! Depuis 2009, les sortants des IFM suffissent largement pour combler le vide existant et auquel l’Etat avait trouvé une alternative. Pour preuve, la plupart des diplômés des IFM baladent dans la Rue, comme des rescapés de l’«Etylos» pendant qu’au même moment, des agents mal formés continuent à mettre les enfants sur un chemin sans destination, avec du n’importe quoi comme pédagogie.
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rnLes bêtisiers du ministre Salikou :
rnSuite à la nomination du ministre Salikou, acteurs de l’Education et parents d’Elèves avaient lancé un ouf de soulagement. Puisque tous étaient convaincus que le Pr. Salikou SANOGO, Spécialiste de l’Education, allait pouvoir enfin mettre l’Ecole malienne sur les rails. Certes, des efforts louables ont été faits. Mais le mode opérationnel instauré désormais par le ministre de l’Eduction, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, le Pr. Salikou SANOGO est inquiétant d’autant que c’est la saignée du Trésor Public planifiée par un cadre valable de son calibre. Pour corroborer cet état de fait, l’Etat, à travers le Patron du Département de l’Education de base a, à la place de la signature de contrats, organisé cette année un concours direct de recrutement d’enseignants à la Fonction Publique des collectivités. Les «Sarpiens» (ceux qui ont fait la formation SARPE) n’ont pas été autorisés à participer à ce concours. Il était ouvert seulement aux sortants des IFM. Cela sous-tend que la SARPE est dépassée dans la mesure où les «Ifmistes», c’est-à-dire les sortants des IFM sont très nombreux permettant à l’Etat de ne compter qu’avec ces diplômés en vue de pallier ainsi à l’alternative SARPE.
rnParadoxalement, le Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales organise en ce moment même la formation SARPE dans toutes les 15 Académies du Mali avec un coût de plus de 100 millions F.CFA. Mais pour quoi faire ? A-t-on vraiment encore besoin de la SARPE ? Le ministre de l’Education dévalise-t-il le budget d’Etat pour quelles fins ?
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rnEt d’ailleurs la formation qui se tient en ce moment frôle l’échec dans la mesure où le taux de participation est très faible comparativement aux années précédentes où l’affluence était très grande tant les détenteurs du DEF, du CAP, du BT et du Baccalauréat avaient de l’intérêt pour la formation. Puisqu’ils étaient immédiatement déployés dans les établissements à travers le pays. Le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, le Pr. Salikou SANOGO est-il sous la douce ? Ou bien ces «cadres vautours» qui l’entourent trompent-ils sa vigilance ? En tout cas, il a intérêt à revoir sa copie avant qu’il ne soit trop tard.
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rnDe faux diplômes aussi :
rnLe hic par ailleurs est que lors de l’intégration des contractuels dans la fonction publique de l’Etat et des Collectivités, plus de 2000 faux diplômes ont été décelés. La plupart des bénéficiaires de la SARPE avaient falsifié soit le DEF, le CAP, le BT ou le BAC… pour enseigner nos enfants. La liste de ces enseignants détenant de faux diplômes a été dressée par le Centre National des Examens et Concours de l’Education. Mais aucune décision n’a été prise par le ministre Salikou SANOGO pour sanctionner. Ces fraudeurs continuent d’enseigner dans nos établissements et percevoir leurs salaires pendant que de vrais diplômés (sortants des Instituts de Formation des Maîtres-IFM) baladent dans les rues comme de vulgaires clochards. Pour quelle stratégie ?
rnA vous la parole, Monsieur le Ministre
rnA suivre
rnBoubacar KANTE
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