Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique (IOTA) :Silence ! On magouille

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Le très réputé Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique (IOTA) reconnu pour la qualité de son travail, risque si on n’ y prend pas garde, de perdre sa notoriété. En effet, des agents malintentionnés cherchent à ternir l’image de l’Institut suite à des pratiques qui n’honorent pas la corporation.

L’Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique (IOTA) comme son nom l’indique fait la fierté de toute la sous région. Le service, en dehors des patients maliens, reçoit les patients venant d’horizons divers (Afrique, Asie et même Europe). Pour la qualité de ses services, l’IOTA est une référence en Afrique de l’Ouest.

Cependant, cette réputation de l’Institut risque d’être entachée si des mesures ne sont pas prises par les services compétents pour éradiquer la corruption qui s’organise en son sein.

Nous avions nous-mêmes journalistes été l’objet de corruption dans ce service lorsque nous avons accompagné un patient le jeudi 10 février 2010 pour une consultation.

Il était 7 heures 30 minutes le matin lorsque nous arrivions à l’IOTA. Comme d’habitude, la cour était bondée de monde venue des six (06) communes du District, des régions du Mali et des pays de la sous région. Certains pour se faire consulter pour la première fois, d’autres pour des consultations postopératoires.

Devant la caisse, on s’organise pour payer les frais de consultation qui sont de 2000 FCFA pour les nationaux. Venus un peu en retard, nous avions tenté de nous renseigner auprès d’un vigil pour mieux se situer.

«-Bonjour Monsieur, c’est où le bureau d’accueil ?» Sans répondre à notre question le vigil nous demande «En êtes-vous à votre première fois ici ?» Evidemment que nous étions à notre première fois, nous avons répondu par oui. «Ok, attendez moi, je reviens et je vous emmène directement au bâtiment principal pour votre consultation», nous dit le fameux vigil.

Ces propos du lave-garde selon lesquels, nous devrions être consultés sans passer par la caisse ont réveillé notre curiosité à en savoir plus.

C’est ainsi que cinq (05) minutes plus tard, d’un petit geste de la main, le vigil nous fait signe de le suivre (direction bâtiment principal).

Dans ce bâtiment, le lave-garde nous présente à un jeune médecin dont nous ne savons réellement pas le statut en présence de deux autres. Stagiaires, Internes ou des médecins en fonction dans le service, nous ne saurions le confirmer. En tout cas, ils étaient tous habillés en blouses blanches.

Le jeune médecin nous demande «que se passe t-il ?» Nous répondons que nous sommes là pour une consultation. «C’est deux mille francs (2000 FCFA)» nous indique l’agent. Entre temps, le vigil s’était évaporé dans la foule. Décidés à poursuivre le jeu, nous acceptons le paiement des deux mille francs (2000 FCFA) après la consultation et la prescription de l’ordonnance.

Dans le bureau, il existe l’une des machines utilisées pour la consultation de patients. Après le passage de notre patient devant la machine, l’agent tâtonnant, nous explique que le patient souffre d’une maladie sporadique selon ses propres termes et ajoute qu’elle pourrait disparaître dès que le patient (un jeune enfant de cinq ans) atteindra l’âge de douze (12) ans. 

Ensuite après l’établissement de l’ordonnance, le jeune médecin nous demande de payer les frais de consultations (2000 FCFA).

Convaincus que la procédure est anormale et suspecte, nous demandâmes l’établissement d’un reçu, faut de quoi, nous ne pouvons payer les frais de consultation que sont les 2000 FCFA.

Surpris par notre réaction, l’agent nous demande de ne pas compliquer les choses. «Nous n’avons pas de reçu ici, si vous ne pouvez pas payer sans reçu, alors il faut aller faire le rang», rétorque l’homme en blouse. Nous indiquant de passage que nous étions trop compliqués.

Pendant que nous discutions, une femme en blouse a, à son tour introduit un autre patient. «Réglez son cas rapidement, il m’a promis de me donner un ‘’Soura fen’’ (pot-de vin). J’en ai pas l’habitude, mais cette fois je vais en prendre», raconte la bonne dame.

C’est à ce moment précis que nous avons décidé de quitter la salle pour aller faire le rang devant la caisse pour être en règle.

Vers 10 heures, menus de notre reçu payé à la caisse, notre patient a été consulté.

Des témoignages recueillis sur place nous font état de beaucoup de magouilles, de tentative de corruptions orchestrées par des agents dans cet hôpital.

Les autorités compétentes sont donc interpellées pour que cessent ces pratiques qui, non seulement privent les caisses de l’Institut, mais et surtout ternissent l’image de notre pays et surtout du corps médical.

Daouda T. KONATE

 

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