La mauvaise gestion qui a cours au niveau de l’Administration de l’Hôpital du Point G, a annihilé les efforts de la néphrologie. Mais aussi, ceux du gouvernement. D’où la paralysie des services de l’hosto à tous les niveaux. Ou presque.
Un centre de transplantation de reins au Mali ? Ce n’est pas une utopie, un projet bien avancé mais aujourd’hui en péril pour cause de gestion peu orthodoxe de l’Administration de l’hôpital du Point G.
Le bâtiment est flambant neuf et attend toujours les équipements. Mais quand bien même les travaux de construction soient terminées, certains malins trouvent en ce moment moyens d’initier des dépenses afférentes à la construction de l’édifice.
En somme, la partie BTP est bel et bien finie. Reste les équipements. Mais au lieu de mobiliser les ressources pour ce faire, l’administration de l’Hôpital engage des dépenses parallèles pour une construction déjà achevée.
Le professeur Kalil Maïga chef de la néphrologie déplore le phénomène. C’est lui qui a effectué les premières opérations de transplantations de reins en Allemagne, une référence en la matière : « tous ses malades attendent… désespérément. Nous avions communiqué nos besoins au Ministère de la santé sans succès ».
Mais pourquoi l’Etat ne fait-il rien ?
Le professeur Maïga se dit surpris qu’aucun service de contrôle n’est levé le petit doigt malgré les cas de corruption avérés dont la presse se fait régulièrement l’écho.
Il est lui-même contraint de mettre très souvent la main à la poche pour soulager ses patients de plus en plus victimes des effets pervers de la corruption. Les coupables de cette tragédie sont ailleurs.
« Je mets quiconque au défi de prouver que j’ai détourné un seul franc de l’Etat malien ». Ce qui n’est pas le cas pour tout le monde.
Nous y reviendrons
Jean pierre James
SERVICE DE DIALYSE DE L’HÔPITAL DU POINT G
Une référence internationale victime de son Administration
Comme d’habitude, il est 6 heures du matin ce mardi. Le Professeur Kalil Maïga et son équipe sont déjà sur pied au niveau de la néphrologie. Objectif : dialysés les malades du rein.
Depuis un certain temps, les soins au niveau des pavillons de l’Hôpital du Point G sont confrontés aux intérêts personnels du dirlo le médecin-colonel Charles Fau et de son adjoint. Mais le hic qui tilt, c’est que le besoin en médicaments de la néphrologie, se heurte au silence coupable des responsables de la Direction de l’hôpital qui ont dégusté à la petite cuillère la somme de 282 millions de francs CFA. Avec à la clé 12,74 millions FCFA de frais de réparation du véhicule du dirlo adjoint. Et pourtant, la néphrologie a exprimé son besoin annuel en produits, depuis le début de l’année. Sans suite.
Pendant ce temps, le nouveau bloc opératoire de la néphrologie pour la greffe des reins qui a été construit par l’Etat, depuis septembre dernier, à hauteur de 360 millions de francs CFA tarde toujours à réceptionner ses matériels. Pourtant, les responsables de la Direction du Point G ont passé à la casserole la somme de 104,37 millions de nos francs. Sans installer l’équipement du bloc opératoire.
La néphrologie, au four et au moulin
On peut admirer l’ancien ministre de la défense pour sa rigueur, ou le détester pour ses méthodes jugées, parfois, militaires. Une certitude : depuis la création de la néphrologie du Point G et la nomination du Professeur Mahamane Kalil Maïga comme premier responsable, son équipe vole de succès en succès.
Comme l’ex-président et non moins premier ministre Russe, Vladimir Poutine, le Pr Mahamane Kalil Maïga en charge de la néphrologie du Point G, parle peu. Très peu. Comme Poutine, il a la démarche alerte. Avec un flegme très british.
Tous deux des bosseurs, l’un comme l’autre sont réputés pour leur rigueur. Surtout, lorsqu’il s’agit d’accomplir leur mission. Mais, à la différence de l’ex-officier du KGB, le Pr Mahamane Kalil Maïga sourit beaucoup. Un sourire qui cache mal son caractère bien trempé. Il ne badine pas avec le travail. Tous ceux qui s’y sont essayés ont fini par faire les frais de leur « imprudence ». La preuve : depuis ses débuts de carrière, il n’a jamais accepté d’être lié à la gestion. Une stratégie qui s’est présentée efficace. Très efficace pendant 30 ans. D’où, son niet catégorique de ne pas s’impliquer dans la gestion de l’Administration du Point G.
Les gestes hauts et forts le Pr martèle : « mes besoins annuels ont été exprimés. Mais nul n’a été satisfait ». Avant de déplorer : « la contribution de l’Etat pour les soins des dialysés est détournés à d’autres fins. Pour la raison qu’il y a des gens qui ne veulent pas que les malades recouvrent la santé à cause de leurs intérêts sordides ».
Réputé pour sa discrétion de Sioux, mais aussi pour sa légendaire générosité, Kalil –comme l’appel les malades du rein –a fait de la néphrologie au Mali, une référence en dialyse dans le monde.
Grâce au Pr Kalil Maïga qui a été la première personne à réaliser la transplantation des reins en Allemagne et avec l’appui de l’Assemblée Nationale, la dialyse dans notre pays est gratuite. Toute chose qui fait que les dialysés que nous avons rencontré, hier, à la néphrologie du Point G et qui subissent les soins, depuis plus de 10 ans voient au Pr Kalil un ange. Surtout que le nombre de dialysé augmente d’année en année. De 170 par an les séances de dialyse se chiffrent, aujourd’hui, à 15.000.
Depuis sa nomination à la tête de la néphrologie du Point G, le Pr Kalil s’est fixé trois devises : la valeur professionnelle pour les maliens mais aussi pour tout le monde. Ce sacerdoce, est, en phase d’être gagné. Surtout qu’il ambitionne de réaliser dans notre pays la transplantation des reins chez les malades. Mais, depuis septembre 2011, le Professeur attend, impatiemment, les matériels du nouveau bloc opératoire de la néphrologie financé à hauteur de 360 millions de nos francs par l’Etat.
Actuellement, le professeur encadre la quatrième génération de jeunes médecins qu’il perfectionne en dialyse.
Bien plus, avec son arrivée au Point G, le niveau de reconnaissance de la néphrologie a été relevé malgré la pauvreté du Mali. Un bilan élogieux. D’autant, que le Pr Mahamane Kalil est, aujourd’hui, une référence en néphrologie, au niveau de l’instance de la Banque Mondiale.
Autant de facteurs qui ont contribué à donner de l’espoir au dialysés dans notre pays. Des prouesses qui font, qu’aujourd’hui, le Pr Mahamane Kalil de la néphrologie du Point G dit tout haut ce que les responsables de l’Administration de l’hôpital disent tout bas dans la gestion des fonds du centre hospitalier universitaire : « je ne fait pas partie de la gestion et de l’Administration hospitalière du Point G », s’insurge-t-il. Mais avec sérénité, il ajoute : « le DG de l’Hôpital et son Adjoint sont les responsables de la gestion ». Avant de conclure : « Si vous-êtes entre les requins, faites tous pour ne pas saigner ».
Jean pierre James