Gestion des Fonds de lutte contre le VIH et SIDA par le PNUD : La société civile dénonce

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Après la publication du rapport du Fonds Mondial de lutte contre le sida, le Paludisme et la Tuberculose, ARCAD-SIDA Mali et le Groupe Pivot Santé Population (deux associations de société civile intervenant dans le secteur de lutte contre le VIH et SIDA) ont organisés une conférence de presse pour dénoncer la gestion des fonds de lutte contre le VIH et SIDA par le PNUD et partager avec les médias les conséquences des accusations du Fond Mondial sur le Mali. C’était le 14 octobre 2014 au Grand hôtel.

La conférence a été animée par Youssouf Diallo, représentant du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida, Souleymane Dolo, du Groupe Pivot Santé Population et Dr Dembélé Bintou Keita, présidente d’ARCAD-SIDA Mali.

Selon les organisateurs, c’est le PNUD qui gère désormais les fonds de lutte contre le VIH et Sida du Fonds Mondial. Auparavant ces fonds gérés par le Haut Conseil Nation de Lutte contre le Sida.

Avec la gestion du PNUD, « Nous acteurs de la société civile, nous souffrons beaucoup, nous sommes déstabilisés. 17 pistes de prise en charge sont dans de mauvaises conditions de travail », a indiqué la présidente d’ARCAD-Sida Mali, Dr Dembélé Bintou Keita.

Aujourd’hui, toutes les activités de lutte contre le VIH et Sida sont arrêtées au Mali. Le Fonds Mondial a reçu plus de 100 appels des maliens pour nous accuser, une pilule amère à avaler, selon elle.

Ainsi, ajoute le représentant du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida, Youssouf Diallo, la prévalence est un peu en chute. On est entrain de mettre out toutes les capacités nationales. « On ne permettra à personne de mettre notre intégrité en doute », a martelé M. Diallo.

Les conséquences des accusations

Selon les organisateurs de la rencontre, les accusations du Fonds Mondial à partir de 2010 jusqu’à nos jours ont pour conséquences, entre autres de : déshonorer le Mali et ses instances de mise en œuvre du programmes de santé au profit des populations avec des allégations du type « la fraude est systémique au Mali » ; faire perdre  à la société civile malienne sa crédibilité auprès des bailleurs de fonds ; fermer plus d’une cinquantaine  d’ONG et Associations maliennes œuvrant pour le bien être des populations avec des résultats salués par plus d’une dizaine de partenaires techniques et financiers sur plus de 20 ans ; mettre au chômage plus d’un millier de chefs de famille ; déstructurer l’architecture de la lutte contre le Sida au Mali (remplacement des acteurs nationaux qui étaient des Récipiendaires Principaux SE/HCNLS et GP/SP par des institutions et organisations internationales) ; démobiliser les acteurs nationaux notamment ceux de la société civile ; arrêter les appuis directs aux patients (AGR, repas quotidiens, aide scolaire, etc.) ; régression des résultats (A1 à B1 selon la notation du Fonds Mondial) et perte des acquis en matière de lutte contre la maladie.

Ainsi, pour le bien être des populations, et ce, malgré les accusations et autres coups durs qu’elle a essuyés, la société civile malienne n’a jamais cessé de poursuivre son combat.

Cependant, la société civile dénonce les conditions draconiennes entreprises par le Fonds Mondial pour l’exécution de subventions en cours à savoir : la politique de non mise à disposition de fonds (zéro cash policy) ; le remplacement des entités nationales par des organisations étrangères au titre de Bénéficiaires Principaux des fonds de subvention ; la remise en question de la pertinence des activités de formation qui impactent négativement sur la pérennité des ONG et Associations nationales et diminuent leurs opportunités de renforcement de capacités.

Par ailleurs, l’utilisation des structures internationales comme récipiendaires Principaux représente, pour elle, un manque à gagner de plus d’un milliard de francs CFA par an à titre d’honoraires et salaires qui pourraient profiter au financement des plans d’actions en faveur de nos populations.

Adama DAO

 

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3 COMMENTAIRES

  1. FINIS LES MAGOUILLES !!!!LES DONATEURS ONT TOUT COMPRIS…..IL ÉTAIT TEMPS …..

  2. Les bailleurs ont parfaitement raison d autant que les ong et organismes maliens ne font que bouffer les sous à l image de l état. Il est temps que ça s arrêté et que le pays démarre sur de bonnes bases.

  3. En fait le pays est sous tutelle. Depuis un certain temps les ressources destinées au Mali sont gérées par les institutions internationales , les ONGs internationales avec leurs acolytes les ONGs Nationales. L’Etat a un problème de crédibilité et le vrai défi pour lui c’est de se battre pour restituer sa crédiblité par la transparence dans la gestion .Des accords de financement sont signés en haut et souvent aux affaires étrangères et qui autorisent ce mode de gestion. C’est comme si l”Etat accepte qu’il n’est pas digne de confiance et les laisse les partenaires faire ce qu’il veulent. L’argument avancé très souvent c’est qu’ il ne faut pas faire souffrir les populations en sacrifiant ainsi notre souverrainité. Quand ça ne marche pas dans un secteur c’est à l’Etat qu’on demande des comptes. Ailleurs sous d’autres cieux ça ne se passe ainsi , l’Etat est le principal bénéficiaire et les autres intervenants deviènnent des sous-bénéficiaires.Rien n’oblige l’Etat à signer de tels accord.

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