Gestion des fonds COVID-19 : Odeur de magouille à l’hôpital dermatologique

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Les médecins et hygiénistes de l’hôpital dermatologique de Bamako attendent impatiemment du directeur général, Pr. Ousmane Faye, le paiement de leurs primes d’un montant de 350 000 Francs CFA par personne. Depuis une quinzaine de mois, cette prime est prévue pour des hygiénistes et médecins dans le cadre de la prise en charge des cas de Covid-19.

 Lors de la mise en place des comités de ripostes contre la Covid-19, chaque structure sanitaire retenue recrutait des agents de prise en charge à travers un contrat de 6 mois renouvelable. Le payement se fait de façon semestrielle.

« Alors que toutes les autres structures de santé se sont acquittés des salaires de leurs employés ayant travaillé sur les sites de prise en charge de la maladie à coronavirus, nous avons assisté à la libération des derniers médecins et hygiénistes de l’hôpital de dermatologie de Bamako sans le moindre paiement », a confirmé un ancien agent du projet de l’hôpital de dermatologie.

Selon nos informations, le directeur général, le Pr. Ousmane Faye a pris le soin de payer une somme forfaitaire de 109 000 Francs CFA à chaque hygiéniste après une période d’activité de 14 mois sans que ces derniers n’aient reçu un moindre sous depuis le début du contrat.

« Parmi eux, nombreux sont des chefs de famille qui croulent sous des dettes », a fait savoir notre source.

D’après la même source, les médecins ont été remerciés à deux reprises, notamment une première fois en janvier 2022 et une autre en mars 2022 sans avoir été payée.

« La majorité d’entre eux étaient des médecins en spécialisation à l’hôpital. Ils étaient terrifiés à l’idée de réclamer leur salaire au risque d’impacter leur carrière de futur spécialiste en dermatologie”, a souligné une source avant de signaler que le Professeur Ousmane Faye, bien aimé de ses étudiants, est reconnu par nombreux de ses collaborateurs comme une personne vindicative.

Nous avons rencontré le chef comptable M. Dicko, qui s’est réservé de nous donner des détails sans l’aval de son directeur général. Quant au directeur lui-même, le Pr. Faye, il nous a affirmé qu’il n’était pas disposé à nous recevoir.

 Les révélations continuent …

Les victimes subodorent une odeur de magouille, surtout que pour camoufler les choses, des formations ont été organisées, alors qu’en réalité, ces formations étaient juste des couvertures à des manquements et les dépenses infondées sortant du cadre des budgets alloués à la prise en charge de la Covid-19.

« Il nous faisait signer les contrats seulement à la fin de la période d’activité. Ce qui lui permettait d’apporter à chaque fois des modifications au contenu du contrat notamment des réductions de salaire », explique un hygiéniste en précisant qu’il est sûr et certain que l’hôpital a déjà reçu les fonds de la part du gouvernement, mais que ce retard de paiement n’est qu’une mauvaise foi de leurs chefs.

« Nous sommes victimes d’un abus de confiance. Le seul motif qu’on nous donne est que le gouvernement exige une justification de nos salaires alors qu’au début on nous a fait travailler avant de nous dire cela »,  déclare notre source.

Déjà, dans un rapport en date du 9 mai 2022, le bureau du Vérificateur général soulignait plusieurs irrégularités dans la gestion des fonds Covid-19 alloués à notre pays par la Banque islamique de Développement (BID). Le BVG estimait ces malversations à 163 794 673 F CFA.

 

Fatoumata Kané   

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