Gestion de la chose publique : rnFin de sursis pour les délinquants financiers

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En faisant la sommation au président ATT de sauvegarder à tout prix les ressources financières du Mali et de mettre fin à l’impunité, les partenaires financiers viennent de couper le sommeil aux bandits à col blancs, aux opérateurs économiques véreux de la nation et aux truands de tout acabit. C’était, à la faveur d’une rencontre portant sur l’affaire du Fonds Mondial. 

« Les voleurs volent en plein jour, bâtissant leur palais au nez et à la barbe de la plèbe affamée, roulent en carrosse en éclaboussant les oubliés de l’agape », écrivait le confrère Ousmane Sow, dans son livre intitulé : « Un para à Koulouba : chronique d’une nation à repenser ». Apparemment, il ne croyait pas si bien dire.

Au Mali, les voleurs à col blanc sont des « saigneurs » des finances publiques et des seigneurs qui semblent bénéficier d’une impunité de fait. Des intouchables en somme. Ils se tapent des milliards dans les caisses de l’Etat. En toute impunité.

Le  dernier rapport du Vérificateur Général a été déposé sur la table du Chef de l’Etat depuis des lustres. Lourd de 150 pages, ce document met à nu la somme de 112,37 milliards de francs CFA dégustée à la petite cuillère.

Pendant que les auteurs de ces hémorragies se la coulent douce, au volant de grosses cylindrées ou à l’ombre du château, bâtis sur des terrains arrachés aux pauvres, le rapport du BVG a dû « cogner » comme un marteau, les partenaires financiers.

A en croire nos sources,  la « fureur » ressentie dans le ton et l’accent des bailleurs de fonds était bien visible, lors de cette rencontre à Koulouba : « Nous attendons des cadres, appelés aux responsabilités, qu’ils servent avec compétence, probité morale et un sens élevé de l’Etat. La crédibilité et l’autorité de l’Etat sont à ce prix… », ont-ils martelé. Avant de rappeler : « Malgré les efforts consentis par des précédents gouvernements, il faut reconnaître que ce phénomène pernicieux et criminel (Ndlr) continue à saper nos efforts, du fait de quelques individus se souciant de leur seul bien-être. Comment demander chaque fois des financements, si vous demeurez pour un grand nombre, des spectateurs, voire des complices passifs ? ».

Mais ce qui blanchit, aujourd’hui, les nuits des princes qui nous gouvernent, c’est le contenu de ce rapport détaillé. Avec à l’appui, la preuve par l’épreuve. Et l’interpellation des auteurs des faits dans les jours à venir.

Mais d’ores et déjà, explique notre interlocuteur, cette situation sème la terreur dans le rang des responsables de l’Administration. Surtout que sur les 43 rapports d’enquête sectorielle du BVG, une bonne partie du dossier aurait  été, déjà, remis à la justice. Du coup, les PDG, les DG, les Coordinateurs de projet, les DAF et bien d’autres chefs de service sont dans la tourmente. Une seule question sur toutes les lèvres : comment justifier les dizaines de milliards de francs CFA de manque à gagner pour l’Etat ?

Sauve-qui-peut !

Selon des sources bien informées, le lot de dossiers remis à la justice par rapport à ces malversations financières est une bombe. Sa particularité est de s’être intéressée à la destination des milliards qui manquent à l’appel des caisses de l’Etat. Mais aussi, à la mauvaise gestion et au détournement de fonds en cours, au sein de l’Administration.

A en croire certaines sources, ces centaines de millions auraient fondu, comme du beurre, dans les poches de certains barons de la République. Aussi, nombreux sont les cadres, qui se seraient léchés les babines, au passage du magot.

Tout au long de leur entretien, les partenaires financiers sont apparus comme des hommes déçus et blessés par les pratiques peu orthodoxes décrites par le Vérificateur dans son rapport.

Ainsi, les dizaines de milliards  de manque à gagner précisées dans le document se sont  révélées  comme le point le plus visible de l’iceberg. d’où, les sommations des partenaires financiers à l’endroit  du Président ATT de sortir de son laxisme, face à la lutte contre la corruption. Car arguent-ils,  trop c’est trop.

Ce rapport du Végal, si l’on doit se fier à la détermination des partenaires financiers,  servira, à n’en pas douter, de déclic à une chasse sans répit aux truands les plus redoutables.

L’objectif de cette chasse aux sorcières est de donner  réponse à la question que tous les maliens se posent, surtout à un moment où le détournement du dénier public est devenu un excellent sport dans le pays : où sont partis les milliards de francs CFA débloqués par l’Etat malien pour le financement de ses projets ?

Ces milliards qui disparaissent chaque année des caisses publiques sont destinés à construire et à équiper des hôpitaux et des écoles, afin d’offrir aux enfants du pays une bonne santé et une éducation de qualité. Ces enfants qui feront le Mali de demain.

Le contexte de notre système démocratique est handicapé par le manque de responsabilités des leaders politiques. Au même moment, ils ont fini par abandonner le peuple à son triste sort. Avant de se ruer, comme des vautours, sur les privilèges que confèrent la proximité et la complicité des affaires.

« La trahison, dont se rendent coupables ces chefs de partis, ont conduit le Mali dans une impasse », ajoute le confrère Ousmane Sow dans son livre.

Résultat : cadres et hauts cadres ont du mal à convaincre l’opinion publique de leur efficacité et de leur intégrité morale. Surtout, dans la gestion des affaires publiques. Et le dernier rapport du BVG en rajoute davantage à la colère des maliens qui assistent, impuissant, aux vols et aux détournements du dénier public.

Mais pour cette fois-ci, les partenaires financiers sont plus que jamais déterminés à traquer dans notre pays les « détourneurs » en rond, jusque dans leur dernier retranchement. Afin qu’ils rendent à « César » ce qui ne leur appartient pas. Et le premier signe apparent de l’arsenal mobilisé pour cette cause est la déclaration du Fonds Mondial; selon laquelle, la justice bénéficie d’un grand soutien en ce qui concerne l’interpellation des auteurs ». Dès lors, c’est le sauve-qui-peut au sein des structures de l’Administration. Autrement dit, c’est la fin du sursis pour les délinquants financiers.

Jean pierre James

 

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