Accusé depuis longtemps d’être assis entre deux fauteuils, celui d’ATT et celui de Soumaïla Cissé, le 2ème vice-président de l’URD, Oumar Ibrahima Touré, ministre de la Santé, est aujourd’hui sans soutien au sein de son parti. Alors que l’étau est en train de se resserrer de plus en plus sur lui dans le cadre du scandale du Fonds mondial où il est présumé coupable de malversations et de corruption. Et les députés sollicités pour intercéder en sa faveur auprès du président de la République ne sont guère pressés de poser cette demande sur la table du Bureau exécutif national du parti de la poignée de main.
Comme on le dit très souvent : " Un malheur ne vient jamais seul ". Voilà une leçon que le deuxième vice-président de l’URD et ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, serait très certainement en train de méditer actuellement.
En effet, ayant boudé, et cela depuis belle lurette, les réunions hebdomadaires de son parti et cessé de s’acquitter de sa cotisations mensuelle de 100 000F CFA, depuis plusieurs mois déjà, voilà que Oumar Ibrahima Touré cherche maintenant, à travers des députés qu’il a reçus le 9 novembre 2010 dans son bureau à Koulouba, le soutien de l’URD dans l’affaire dite du Fonds mondial qui secoue, depuis octobre 2009, le département très sensible de la Santé.
Selon les propos qui nous ont été rapportés, à l’issue de cette rencontre, le deuxième vice-président de l’URD a souhaité que les députés soient son porte-parole auprès de la direction du parti afin qu’ils sollicitent le président de la République pour éviter que le ministrene soit renvoyé du gouvernement ou envoyé en prison. Car, aujourd’hui, l’opinion nationale est convaincue, sauf si un deux machina s’interposait, qu’Oumar Ibrahima Touré n’a plus sa place en Conseil des ministres. Depuis longtemps, cette opinion attendait de le voir soit devant la Haute cour de justice soit devant la Cour d’Assises dont les travaux se poursuivent actuellement.
Cette sollicitation que le ministre aurait faite auprès des députés (ils étaient au total 7 dont deux dames) apparaît comme les derniers mots d’un condamné à mort si, toutefois, la justice était passée par là. Car, aux dires des gens proches du dossier de détournement au niveau du Fonds mondial, ce ne sont plus les preuves qui manquent, c’est plutôt la volonté politique d’envoyer un citoyen, fut-il ministre, devant la justice qui manque.
Car, plusieurs preuves, déjà rassemblées tant par ceux qui sont en prison à cause de cette affaire que par les juges qui ont eu à traiter le dossier, sont là pour accabler Oumar Ibrahima Touré qui porte une grande responsabilité dans la gestion calamiteuse des subventions du Fonds mondial mises à la disposition de son département.
Maintenant, comment comprendre qu’il puisse solliciter l’organe dirigeant de l’URD, au sein duquel il compte très peu de sympathisants, pour défendre sa cause auprès du président ATT, dont le rôle est loin de protéger des présumés délinquants à col blanc. Il s’agit maintenant de savoir si les députés chargés de cette mission se sont déjà exécutés. En tout cas, il est quasi impossible que le ministre de la Santé puisse avoir le soutien de l’URD, qui l’avait d’ailleurs suspendu pour mauvaise conduite et travail fractionnel en septembre 2008.
De source sûre, il semblerait que les députés soient eux-mêmes divisés sur la question. Au cours de la rencontre, il avait été rappelé qu’un ministre d’un parti de la majorité présidentielle ayant détourné quelques centaines de millions de F CFA avait été absout et maintenu au gouvernement. Et cela grâce à l’intervention de son parti auprès du président de la République. Le nom de ce ministre (que nous n’allons pas divulquer pour le moment) de l’équipe du Premier ministre Modibo Sidibé aurait même été prononcé lors de la rencontre entre Oumar Ibrahima Touré et les sept députés URD reçus en audience ce jour là.
C’est pourquoi, le deuxième vice-président de l’URD souhaiterait avoir le même traitement et les mêmes faveurs que ceux accordés à ce ministre corrompu. Alors que ce dernier devrait, normalement, quitter le gouvernement pour aller directement devant la justice et écoper de la peine de mort. La somme que ce ministre aurait reçue en pots-de vin se chiffrant à plus d’un demi-milliard de F CFA.
Mamadou FOFANA