Détournements et mauvaise gestion à la CCIM :Les travailleurs réclament la démission de Bittar

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La tête, du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Jeamile Bittar, a été mise à prix, par les travailleurs, à l’issue d’un constat amer : un trou de 1,35 milliard de francs CFA dans la caisse. Avec à la clé, 50 millions de francs CFA croqués, chaque année, par lui-même, comme frais de représentation. Auxquels s’ajoutent, l’octroi de 37,85 millions de francs CFA comme indemnité de frais de téléphone à certains membres consulaires et l’attribution d’un marché de 3,35 millions de francs CFA à l’imprimerie « Bittar impression », en lieu et place de l’imprimerie « Euro décor » qui avait pris le marché pour un montant de 1,21 million de nos francs. D’où la colère des travailleurs qui réclament la démission, illico, de Bittar.

L’appel des travailleurs de la CCIM est sans appel : ou le président de la chambre de commerce Jeamile Bittar, présente illico, sa démission, ou ils se verront dans l’obligation d’observer des journées mortes à la représentation consulaire du Mali.

En effet, les travailleurs se disent déçus par le dysfonctionnement de la CCIM: gestion clanique des ressources humaines et financière, détournements à la pelle, affairisme et magouille à ciel ouvert etc.
Autant de facteurs qui, selon les travailleurs, ont pulvérisé la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. Et réduit à néant les efforts des opérateurs économiques, dans le monde des affaires.

Résultats : la CCIM n’est que l’ombre d’elle-même. Désespérément. Les innovations, exploits et bien d’autres choses manquent à l’appel de la CCIM. Et les initiatives sont sans lendemain. Pire, l’avenir de la CCIM risque d’en prendre plein la gueule.

D’embrouilles en magouilles
Depuis 2007, le « Prince » de la CCIM et ses sbires ne cessent de cumuler les échecs. Comme des trophées de guerre.
Déjà, au début de son second mandat, le boss de la représentation consulaire a créé la division pour mieux régner. Bien plus, il tente d’influer sur les syndicalistes, et impose son diktat.

Le président de la CCIM n’a pas hésité à user et à abuser de la gestion des fonds de la chambre consulaire.
En chiffre, le patron de la CCIM puise dans les caisses de l’institution. D’où, un trou de caisse de 1,35 milliards que la CCIM qu’il n’arrive toujours pas à justifier. Pendant ce temps, les impayés se multiplient. Au rythme que les créanciers se bousculent au portillon de la chambre consulaire.

En clair, rien ne va, normalement, à la CCIM.
Un seul exemple cité par nos sources : le passage de gré à gré, des marchés et le cumul de postes.

La CCIM dans son histoire n’avait jamais connu une telle opacité dans la gestion. Le flop est magistral et le revers cinglant.
A cette mauvaise gestion, s’ajoute un autre mal et pas des moindres : la démobilisation des travailleurs. Témoins oculaires des magouilles orchestrées, à longueur de journée, les travailleurs –toute catégorie confondue –ont fini par être dégoûtés. Parce que « l’homme-cabot a été mis à la place pivot et vice-versa ». D’où le mécontentement général à la CCIM.
A travers leur sollicitation de la démission du président de l’institution, Jeamile Bittar et ses ouailles, les travailleurs de la CCIM veulent amener les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités –et toutes leurs responsabilités –dans le cadre de l’élection des hommes à la tête de certaines structures stratégiques.

Autrement dit, faire en sorte que « les détourneurs en rond ne soient plus à la place pivot ». Comme, c’est le cas, actuellement, à la CCIM. Une structure qui, depuis des ans, n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Mais la justice malienne, qui feint, depuis des lustres d’ignorer la mauvaise gestion du « prince » de la CCIM, Jeamile Bittar et de ses poulains, va-t-elle enfin se décider à prendre le taureau par les cornes ?

Au cas contraire notre pays risque de tomber dans les mêmes travers que d’autres nations où, les coopérations bilatérales ont fini en eau de boudin suite à la mauvaise gestion des fonds destinés aux projets.

Les autorités maliennes sont-elles prêtes à courir ce risque ?

Mauvaise gestion à ciel ouvert

Le contrôle effectué à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali est édifiant : la gabegie du Président de l’institution consulaire a laissé un trou de 1,35 milliard de francs CFA dans la caisse.

« Nous avons honte, aujourd’hui, de dire que nous sommes des travailleurs de la CCIM. Car, la structure a perdu son prestige d’antan. Aux détournements des fonds, s’ajoute un désintéressement quasi-général pour la profession de travailleur dans une chambre consulaire. Sans compter les scandales, qui ne finissent pas de finir au sein de l’Assemblée Consulaire… ».
Les gestes hauts et forts, un travailleur de l’administration consulaire de la CCIM résume, en ces termes, la situation désastreuse de sa structure. Avant d’ajouter, ému : « tout ce que nous demandons, à nos autorités, c’est de traduire les auteurs de ces détournements devant la justice. Et à défaut, de nous débarrasser de notre encombrant président qui a précipité la chambre consulaire de notre pays dans l’abîme ».

Selon nos sources, la Chambre de commerce et d’Industrie du Mali est dans l’agonie. Détournements à la pelle, corruption, népotisme… seraient à l’origine de la mort prématurée de cette structure, pourtant promue à un bel avenir.
D’abord, la mauvaise gestion. A en croire nos sources, elle va de mal en pis. Et aujourd’hui, de pire en pis.

De 2007 à 2009, expliquent nos interlocuteurs, le sport favori ici a été « l’indiscipline budgétaire » qui s’est traduite par la gabegie. Sur la base de documents en main, un travailleur explique le dysfonctionnement du dispositif de contrôle interne de la CCIM. S’y ajoute, le non reversement de la TVA au service des Impôts pour un montant de 66,17 millions de francs CFA ; la non application des règles pour comptabiliser les recettes et les dépenses.
Autres gaffes relevées dans la gestion du président de la CCIM : la non comptabilisation des recettes de la structure et bien d’autres entorses à l’orthodoxie financière.
Et le hic qui fait tilt, selon notre source, c’est que le président de la CCIM, à lui seul perçoit, chaque année, 50 millions, comme frais de représentation et l’accord de 37,85 millions de francs CFA comme indemnité de frais de téléphone à certains membres consulaires.

Rien qu’à la suite de ces holdups financiers, les caisses de la CCIM, ont saigné à hauteur de 1,35 milliards CFA, précisent notre interlocuteur. Pour qui, le comble de la « mangecratie » à la CCIM est, aussi, le résultat du cumul des fonctions de Régisseur et de Comptable au sein de la même structure.

De même signale-t-il, le Directeur de l’Institut Consulaire d’Etudes et de Formation (INCEF) est à la fois ordonnateur des dépenses et caissier. Avant d’ajouter que le Magasinier de la CCIM fait office de Caissier pour le produit des imprimés vendus à la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC).

Outre, cette mauvaise gestion, nos sources révèlent que la CCIM est malade. Malade de son président. Malade, aussi, de la corruption et du népotisme, érigés en mode de gestion. Les maux de la CCIM se résument en peu de mots : affairisme, détournements de fonds et gestion clanique des ressources humaines et financières de la boîte.

La preuve : 1,35 milliards de francs CFA manquent à l’appel de la caisse. D’où la recommandation d’une mission d’enquête de restituer les sous volés.

En revanche, comme le président de la CCIM Jeamile Bittar se fait rare au siège de la représentation consulaire, nous avons tenté de le rencontrer à l’imprimerie « Bittar impression ». Peine perdue. Que se reproche-t-il au juste ?
A suivre
Jean pierre James

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