Démocratie et corruption : 48 nouveaux milliardaires de la République

0

Qu’est ce qui peut se passer au Mali en 2011, après des années  de gabegie ? ATT avait, certes, pu rassurer tous ses partenaires économiques, ainsi que les organismes internationaux, par la création du Bureau du Vérificateur général dès 2003. Le Mali était même devenu un exemple, en Afrique de l’ouest, cité discrètement par les  partenaires au développement dans  l’assainissement des finances publiques et dans la lutte contre la délinquance financière.

Malheureusement, cette opinion s’est dissipée. Et voilà que le président Amadou Toumani Touré, lui-même, suite à de nombreuses accusations, se voit obligé par ses partenaires au développement de partir en guerre contre la gestion d’un de ses ministres et d’un haut cadre chargé du programme de lutte contre le Sida. Ces deux hautes personnalités représentent la charpente de  l’aide bilatérale et multilatérale du Mali. Des visites d’inspection inopinées ont eu lieu durant plusieurs mois et ont vite pris l’allure de procès improvisés. Les accusations des partenaires vont de la mauvaise gestion, à la malversation.

Les  rapports sur ces deux structures (ministère de la Santé et le Haut conseil de lutte contre le Sida) paraissent effrayants, et même une Fondation serait épinglée  pour avoir survécu grâce au ministère de la Santé.  A chacune des inspections des structures incriminées, il a été demandé aux inspecteurs de pousser l’enquête sur les malversations et détournements et de présenter des projets de redressements. Des différentes missions diligentées par les partenaires, le président de la République Amadou Toumani Touré a été édifié sur la responsabilité de ses ministres et cadres maliens.

Aussi, bon nombre de têtes pourront, en principe, tomber du fait que les accusations portées contre certains membres du gouvernement, y compris la primature, par le Bureau du Vérificateur général ont été repris par les inspecteurs de certains partenaires au développement et relayés par Transparency International qui aurait décelé quarante huit (48) nouveaux milliardaires sous le régime du général ATT. Qui l’aurait cru ? Celui qui avait averti en ces termes en 2002 : « Si tu bouffes, tu paies ».

Au Mali, tout se passe comme si le gouvernement et autres institutions n’existent pas. Pourtant, ils existent bel et bien, mais inopérants. En réalité, les responsables de l’Etat, tout comme les cadres, sont au cœur de toutes les opérations économiques, s’ils ne sont pas des « opérateurs économiques » ou leurs progénitures, profitant ainsi du pouvoir d’Etat pour s’enrichir.

A dix huit mois du départ définitif du président Amadou Toumani Touré, l’heure n’est plus à la définition d’une stratégie de lutte contre la corruption ou la délinquance financière, mais plutôt de dresser l’état des lieux ; ce gouvernement n’ayant plus rien à démontrer.

Le bilan de cette grande délinquance financière : 48 nouveaux milliardaires tous issus du régime en place.

Safounè KOUMBA

 

Commentaires via Facebook :