Corruption : Priorité à la récupération des fonds détournés

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‘’Mes collaborateurs et moi-même constatons avec satisfaction que nos recommandations sont largement mises en œuvre. Ainsi, le suivi effectué en 2008 fait ressortir à 75% le taux de mise en œuvre des recommandations formulées suite à nos travaux de 2005 et 2006.

Ce taux est de 61% pour des recommandations formulées en 2007, qui ont fait l’objet d’un suivi en 2009. A ce sujet, je tiens à signaler que de nombreuses recommandations, en raison de leurs spécificités, nécessitent une longue période pour leur mise en œuvre. Nous nous félicitons également de votre contribution, de celles du Gouvernement et de la Justice dans les actions de recouvrement des manques à gagner et de suivi des recommandations. Cependant, la faible diffusion des résultats de vos efforts maintient les citoyens dans la méconnaissance du chemin parcouru et laisse planer des doutes et des hésitations. Cette situation mérite, à notre avis, de retenir votre attention.‘’ Cette déclaration du Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra, lors de la remise de son rapport, explique que, malgré le manque à gagner de 112 milliards de Fcfa, ses recommandations sont mises en œuvre. C’est donc dire que le phénomène de la corruption est très complexe dans notre pays et que mener la lutte contre ce fléau, c’est s’imposer un véritable chemin de croix. Il ne faut pas, pour autant, fléchir dans ce noble combat. En effet, le gouvernement a adopté un plan d’action de lutte contre la corruption qui a été présenté aux bailleurs de fonds en octobre 2009. Ce plan d’action indique : ‘’ les nouvelles stratégies de lutte contre la corruption sacralisent le principe de la présomption d’innocence et visent en occurrence la récupération des fonds détournés, sans préjudice de la conduite régulière et rigoureuse des procédures judiciaires relativement aux dossiers de crimes économiques et financiers concernés. Dans le cadre de l’application des instruments de lutte contre la corruption, un montant de 30 132 105 699 Fcfa a été récupéré par le pôle économique et financier de Bamako en date du 22 juillet 2008. Au surplus, 85 dossiers de crimes économiques et financiers ont été jugés par la Cour d’assises, assortis de condamnations au principal et au titre de dommages et intérêts au bénéfice de l’Etat du montant de 9 043 645 097 Fcfa. Enfin, de décembre 2009 à fin Janvier 2010, la Cour d’assises de Bamako, siégeant en session extraordinaire a jugé 54 accusés poursuivis de crimes économiques et financiers. ‘’ Selon le plan d’action gouvernemental, la situation des dossiers, en date du 12 mai 2009, faisait ressortir un total des sommes acquises au bénéfice de l’Etat d’un montant de 18 264 493 735 Fcfa. En outre, indique le plan d’action, les recettes des impôts et de la douane, avec l’informatisation, sont en nette progression. Malgré tout, pour le citoyen, la lutte contre la corruption laisse encore planer des doutes et des hésitations, puisque le montant record de 112 milliards de Fcfa de manque à gagner reste inexpliqué. 

 Baba Dembélé

 

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