Depuis un certain moment c’est Oualy Traoré qui assure l’intérim de la présidence du Conseil régional de Kayes suite à l’arrestation du président Bandiougou Diawara. Selon notre source, depuis quelques temps, des documents sont élaborés et signés au nom de M. Traoré, 85 ans et illettré. Contacté par nos soins sur certains documents, le vieux Oualy Traoré jure n’être au courant de rien. Quelqu’un signerait donc des documents à son insu ?
Le premier document concerne l’Affaire de détournement de biens publics opposant le ministère public au président du Conseil régional Bandiougou Diawara et complices. Le président Diawara a été arrêté et placé sous mandat de dépôt avec d’autres collaborateurs. C’est ce qui a amené M. Traoré à venir comme intérimaire. Dans le dossier, le président par intérim Oualy Traoré aurait constitué partie civile et se serait même opposé à la libération sous caution décidée par le juge du Pôle économique de Kayes.
Le document, dont nous détenons copie, est le procès-verbal de notification où la Cour d’appel de Kayes a annulé les ordonnances prises en faveur du président du Conseil régional pour sa libération sous caution. Selon le document, c’est Oualy Traoré qui aurait interjeté appel contre leur libération sous caution ordonnée par le juge. Quand nous l’avons demandé s’il avait constitué partie civile et s’il s’était opposé à la libération sous caution du président Bandiougou Diawara, il a juré n’être au courant de rien dans cette procédure. « Je ne suis au courant de rien qui se passe dans ce dossier. Je n’ai jamais fait quoi que ce soit », précise M. Traoré. Alors qui a signé le procès-verbal? Mystère et boule de gomme.
En plus de cela, il y a un certificat de suspension de paiement de salaire pour des raisons de congé de maternité contre une dame au sein de la structure qui a été signé et cacheté au nom du président Oualy Traoré. Ce certificat mettait fin au paiement de salaire à cette dame qui travaille au Conseil régional pendant sa période de congé de maternité. Chose que les services financiers auraient refusé et ont continué à payer la dame. C’est ce certificat, selon notre source, qui a fait naître des doutes chez tous les collaborateurs du président par intérim. Ils ont tous soutenu qu’il ne serait pas l’acteur de cet acte. Sur ce point aussi, il est formel : « je n’ai jamais fait cela. Ce sont eux qui font tout entre eux. Je ne suis au courant de rien ».
« Si le président par intérim n’est pas au courant des actions dans lesquelles il est engagé par sa signature, qui fait signer le président à son insu ou qui signe en son nom ? », s’interroge notre source.
En plus de ces actes, des sanctions seraient prises contre certains agents dans ces derniers temps. Le président Oualy Traoré ne serait pas à la base de ces sanctions. Ces actions auraient même poussé récemment un fonctionnaire au sein du Conseil régional à démissionner. Qui est derrière ces signatures ? Les travailleurs affirment que le président intérimaire ne ferait jamais des choses pareilles telles que s’opposer et interjeter appel contre la libération du président Bandiougou Diawara ou suspendre le paiement de salaire d’une femme en congé de maternité.
Koureichy Cissé
Encadré : Ces pratiques ont été dénoncées sur la plateforme Kenekanko.com. Une plateforme où on peut dénoncer en tout anonymat avec des preuves qui seront vérifiées par des journalistes pour publication. La plateforme est réalisée avec la collaboration de la Fondation Tiwindi, l’Union européenne au Mali, Amnisty international et plusieurs journaux dont le journal Mali Tribune.