Centre National d’Appareillage Orthopédique :Une gestion chaotique

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Des travailleurs en rogne contre ses méthodes jugées cavalières, des responsables au bord de la démission… Les dieux sont tombés sur la tête de la Directrice du Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM), Mme Bocoum Mariétou Kamissoko.

« La nomination de Mme Bocoum Mariértou Kamissoko à la tête du CNAOM, n’a rien apporté en terme de changement. A son arrivée, on pensait qu’elle était la dame de la situation. Mais, c’est le contraire qui s’est produit. Pire, les vieilles habitudes sont revenues au galop ». Au bord de la crise de nerf, un travailleur du Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali décrit en ces termes, le fonctionnement actuel de sa structure.

Et son collègue assis à côté d’ajouter : « Aujourd’hui, les travailleurs n’ont plus le cœur à la tâche. Nous avons même honte de porter la blouse blanche. Tant notre patronne se montre désagréable». Avant de conclure d’un air dégoûté : « Tout ce que nous demandons à nos autorités, c’est de nous débarrasser de notre Directrice, devenue subitement, encombrante ».

Le CNAOM ou les établissements Kamissoko
A en croire, des travailleurs du CNAOM, chaque jour apporte dans ce centre, son lot de désagréments et de médiocrités. D’où la grogne des uns, et la décision des autres, pour la plupart des responsables de la direction de démissionner. En bloc.

Nos sources précisent qu’une fois la Directrice installée, le personnel du centre a vite déchanté : « Pourtant, quant elle a été nommée, on était fier et plein d’espoir. Car, on pensait qu’elle était la femme de la situation, compte tenu de sa rigueur au travail. Mais, hélas».

Avec cette situation qui prévaut au CNAOM, nos sources indiquent que le désordre s’y est installé. Pire la directrice a nommé sa fille, son neveu et sa nièce à des postes. Tout en leur accordant des traitements princiers qui dépasseraient le salaire des chefs de division du centre. Pourtant, nos sources précisent que ces trois personnes n’ont pas la qualité requise pour occuper ces fonctions. Et aucun travailleur au CNAOM n’est en mesure de dire ce que fait exactement la fille de la directrice comme travail au centre.

Le hic, poursuivent nos interlocuteurs, c’est que les procédures de passation des marchés ne se font pas dans les règles de l’art. Mais en fonction du goût de la direction et au bonheur d’un seul prestataire.

Nos sources assurent et rassurent qu’à la direction du Centre National d’Appareillage Orthopédique, magouille et affairisme sont érigés en règle.

La direction a récemment inventé un projet d’innovation des locaux du CNAOM pour un coût de 4 millions. Au finish ce sont les portes de trois bureaux, celui du DGA, du comptable et du régisseur qui ont été changées.

Pareil pour ce qui est du besoin en matériels de bureau et de consommables informatiques pour un montant de 9 millions de francs CFA.

Et pendant ce temps, et après que l’argent soit disponible, Madame a effectué un séjour d’un mois en Italie. La villégiature a cependant duré deux mois ».

On cite d’autres exemples consécutifs au manque d’orthodoxie dans la gestion. Il s’agit, en l’occurrence, de l’organisation précipitée, cette année, d’une session de formation du personnel en informatique de trois semaines que le conseil d’orientation a approuvé. Sans ambages.

Par rapport à l’aide sociale que le centre accorde aux travailleurs, chaque année pendant le mois de carême et lors de la fête du ramadan, nos sources précisent que la direction, (et quelle direction !) se taille toujours la part du lion. Rien que pour le sucre et le lait, elle lève la barre à 15 millions de francs CFA.

Pour les travailleurs du centre, ces pratiques sont des transgressions à l’orthodoxie financière.
Paradoxe
Ancienne responsable de division du CNAOM, Mme Bocoum Mariétou Kamissoko est réputée pour son franc-parler. Mais aussi pour sa combativité, pour l’instauration d’une bonne pratique de l’appareillage orthopédique au Mali. Intègre et cultivée, elle n’hésite pas, chaque fois qu’elle en a l’occasion, à fustiger le dysfonctionnement de notre système sanitaire. A assener ses quatre vérités. Même quand ça fait mal. C’est pourquoi, nous avons tenté de la rencontrer. Mais, elle a décliné notre rendez-vous pour des raisons personnelles.

Il y a un paradoxe. Comment comprendre que cette éminente personnalité ne soit pas arrivée à inscrire son action dans la droite ligne de ses précédents exploits s’interrogent ses proches ?
A suivre
Jean pierre James

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