Caisse des Retraites : 27, 22 millions de francs CFA indûment payés à des députés 22 millions de frais d’Hôtel 13 millions de carburant au personnel…

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Mis en veilleuse, depuis un certain temps, le dossier sur la mauvaise gestion au sein de la Caisse des Retraites du Mali (CRM) qui a occasionné une perte sèche de 574,12 millions de francs CFA sera, bientôt, remis au goût du jour. Elaboré par des experts, chargés de faire toute la lumière sur la gestion calamiteuse de ces fonds, ce dossier épingle Mme Oumou Marie Louise Dicko, Directrice Générale de la Caisse des Retraites. D’où leur décision de transmettre le dossier à la justice.

A l’issue de leurs investigations, les enquêteurs sont tombés, à bras le corps, sur des zones d’ombre dans la gestion de ces 574,12 millions de francs CFA.

Relégué aux calendes bamanans, ce dossier risque de sonner le glas du maintien de Mme Oumou Marie Louise Dicko à la tête de la Caisse des Retraite du Mali.

Elaboré dans les règles de l’art, ce dossier met à nu le contour, pour le moins mafieux, de la gestion des 574,12 millions de nos francs, au sein de la Caisse des Retraites du Mali.
A chaque rapport d’enquête, le même scénario : d’un côté, des détourneurs en rond en rogne, soupçonnant les enquêteurs de « traficotage » des données. Et de l’autre, des cadres qui s’en défendent. Sans convaincre.

Mais le dossier, lié à la saignée financière au niveau de la Caisse des Retraite du Mali ces 3 dernières années et dont le montant s’élève à 574,12 millions de francs CFA, risque de tourner au cauchemar pour la Directrice de la Caisse des Retraites, Mme Oumou Marie Louise Dicko. Celle-là même qui aujourd’hui s’en défend sans convaincre sur la saignée financière des pensions de retraite.

Selon le rapport,  la gestion de Mme Oumou Marie Louise Dicko à la tête de la Caisse des Retraites du Mali, jure avec l’orthodoxie financière. En chiffre, les fonds de la structure ont subi une perte sèche de 574,12 millions de francs CFA. La raison est simple: manque de suivi des ordres de recettes et des bulletins.  S’y ajoute, l’inexistence d’un système de contrôle physique de proximité des pensionnés.

Même la non-production des programmes d’activités, le non enregistrement des écritures de régularisation et l’incohérence entre les données des Directions Régionales et celles de la Direction Générale concernant les bulletins et les ordres de recettes émis ne sont pas de nature à tempérer les curiosités.

Pendant ce temps, la Caisse des Retraites ne met pas à jour son manuel de procédure et il y a une insuffisance numérique du personnel qualifié. Mais aussi, la Direction de la Caisse ne délivre pas de reçus lors de certains encaissements. Non plus, elle n’enregistre pas les reçus.

Cette situation a créé l’inexistence d’un mécanisme d’alerte systématique sur la suspension de la pension de retraite et des délais de prescription des créances.

D’où, des dépenses sans mandatement pour un montant total de 502 millions de francs CFA.
Entre magouilles et embrouilles

Avec Mme Oumou Marie Louise Dicko, la mauvaise interprétation des textes sur la pension des retraites a entraîné des versements,  sans base légale.

Il s’agit de sommes indûment perçues par des parlementaires pour un montant total de 27,22 millions de francs CFA en violation des dispositions de la loi numéro 95-071/ AN-RM du 25 Août 1995.

Ceux qui soupçonnent encore des accointances entre certaines structures de l’administration publique et des partenaires peuvent être désormais réconfortés. Selon le rapport des limiers, il n’existe aucune justification pour le payement de ce montant à des élus nationaux.
Mieux , le projet de loi relatif à la reforme des pensions de rétraite n’est pas étranger à cette généreuse donation.
Au même moment, la Directrice de la Caisse a octroyé, sans base juridique, des dotations en carburant au personnel pour un montant de 13 millions de francs CFA. Avant de procéder à l’hébergement fictif d’un site web pour un montant de 9 millions et la non-justification des frais d’Hôtel et de transport pour un montant de 22,67 millions de nos francs.

Au niveau de la base des données, c’est le pire. Les problèmes sont plus criards les uns que les autres. La suite est connue : entre le module comptable de gestion et le module de gestion technique, il n’y a pas de lien. Bien plus, il n’y a pas de lien non plus entre la Direction générale et les Directions Régionales. Ce qui provoque des doubles saisies de données.

Mais le hic dans la gestion de Mme Oumou Marie Louise Dicko à la Caisse des Retraites, c’est que la structure n’a pas de plan opérationnel. A telle enseigne que les actions ne sont pas coordonnées. Mais plutôt, gérées au cas par cas.  Cette lacune et le caractère embryonnaire de la comptabilité analytique de la structure,  empêche la Caisse des Retraites du Mali de bien suivre, ses activités et d’adopter des mesures préventives en vue de pouvoir continuer à verser aux pensionnés les prestations auxquelles ils ont droit. Et ce n’est pas tout.

Même le contrôle interne de la structure n’est pas fiable. Du coup, des cadavres continuent d’émarger à la fin des mois. Au rythme que certains pensionnés sont enregistrés plusieurs fois dans la base de données. Ce qui occasionne (encore) pour des pensionnés des paiements à la pelle pour la même prestation.

Autant de dysfonctionnements qui ont plongé la Caisse des Retraites du Mali dans l’abîme. En somme, il y a 572,12 millions de francs CFA qui manquent à l’appel dans la gestion de Mme Oumou Marie Louise Dicko à la tête de la Caisse des Retraites du Mali.

Un scandale fumant
Mais, pour nos sources, c’est cette situation pour le moins accablante que les Experts en charge de ce dossier  s’apprêtent à sortir du placard.
A en croire nos sources, généralement, bien informées, il s’agira pour ces spécialistes de faire toute la lumière sur la gestion de Mme Oumou Marie Louise Dicko à la tête de la Caisse des Retraite du Mali. Une gestion en proie à l’opacité.

Si ces accusations s’avèrent fondées, elles risquent de sonner le glas du maintien de Mme Oumou Marie Louise Dicko à la tête de la Direction Général de la Caisse des Retraites du Mali. Ou, à tout le moins d’entacher sa crédibilité.

Dans ces mêmes colonnes, nous titrions à raison: « Caisse des Retraites : partout des trous de caisse ». On ne croyait pas si bien dire. Il s’agissait, en réalité, de la mauvaise gestion à ciel ouvert au sein de la structure.

Plus grave, lors de cette gestion, les caisses du service auraient coulé comme le Djoliba dans son lit. A coup de millions.  Il s’agit, notamment de 574,12 millions de francs CFA de « manque à gagner ».

En clair, les enquêteurs  indiquent que la gestion de Mme Oumou Marie Louise Dicko à la tête de la Caisse des Retraites du Mali, n’a pas été transparente, encore moins libre. D’où leur décision à l’unanimité de transmettre le dossier à la justice.

Jean pierre James

 

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