Il y a deux semaines, nous évoquions dans nos colonnes les accusations de manœuvres portées par le comité syndical contre le directeur du Centre National de Recherche et d’Expérimentation en Bâtiment et Travaux Publics (Cnrex-Btp), M. Cheick Oumar Diallo. Des manoeuvres qui consisteraient à créer un bicéphalisme syndical au sein du service pour arriver à des fins personnelles. Au cours d’un entretien avec les responsables du comité syndical du Cnrex-Btp, ceux-ci nous ont décrit une kyrielle de cas de mauvaise gestion reprochés au directeur national, qui se prétendrait intouchable compte tenu des soutiens dont il bénéficierait au niveau du Ministère du tutelle. Le secrétaire général du comité syndical, M. Massa Djourté, affirme que l’affaire d’“un comité syndicat bis”, mis illégalement en place, sera transportée au niveau du bureau exécutif de l’Untm pour être tranchée.
LES REVENDICATIONS DU SYNDICAT
Le secrétaire général du syndicat précise que les travailleurs ne sont nullement contre le directeur Cheick Oumar Diallo et qu’ils veulent simplement être mis dans leurs droits. Les principales revendications du syndicat portent sur la Convention Collective des Bâtiments et Travaux Publics qui régie les travailleurs contractuels recrutés par le Cnrex-Btp et l’application de l’accord d’établissement. Selon les explications des syndicalistes, ladite convention a été certifiée par la direction du travail depuis 2007. Et sa mise en oeuvre aurait été recommandée et par le Ministère de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement et par le Conseil d’Administration. Les syndicalistes se disent convaincus que les ressources propres du centre permettent de prendre en charge l’application de ces revendications. “Les Conventions en question sont nos statuts et nous voulons qu’elles soient appliquées. Nous interpellons le Gouvernement pour nous mettre dans nos droits”, ont affirmé avec insistance les syndicalistes.
LES CAS DE MAUVAISE GESTION
Les responsables du comité syndical du Cnrex-Btp évoquent plusieurs irrégularités dans l’exécution des marchés. Selon le comité syndical, le Cnrex-Btp avait commandé 2 BG en 2011, un seul aurait été livré; et celui-ci aurait été remplacé par un ancien, par la suite, par le directeur. Le comité syndical réclame une explication de Cheick Oumar Diallo sur cette affaire.
Un autre cas, toujours selon le comité syndical, serait qu’il restait une somme de 50 millions de Fcfa après toutes les prises charges faites lors de la 16è session du Conseil d’Administration du Cnrex-Btp. Cette somme se serait volatilisée sans aucune explication de la part du directeur.
Le comité syndical affirme également que depuis début 2014, le Cnrex-Btp n’a pas de directeur adjoint et la direction recherche a été surprimée. Or, soulignent les syndicalistes, cette direction est la raison d’être du Cnrex-Btp, qui est dédié aux recherches. “Quand cette direction a été suprimée par le directeur, les fonds alloués à la recherche sont gérés directement par le directeur lui-même. Pour preuve, cette année, le Ministère du tutelle a alloué au centre 75 millions de Fcfa pour la recherche. Le directeur s’est octroyé le rôle de chef de division recherche pour gérer cette somme à sa guise”, déclare Massa Djourté, secrétaire général du comité syndical.
Un autre cas de malversations dont le directeur Cheick Oumar Diallo est accusé, c’est le fait, toujours selon les syndicalistes, que le directeur ait affirmé avoir dépensé 10 millions de Fcfa dans l’entretien des bâtiments cette année. “Alors qu’aucune trace n’est visible”, affirment-ils.
Il y aurait cet autre cas de 2 millions de Fcfa pour l’achat de médicaments, alors qu’il n’existerait même pas un simple comprimé de nivaquine dans le centre de santé du Cnrex-Btp. Un centre de santé qui ne fonctionnerait même plus depuis longtemps.
Il existerait deux services de nettoyage, tous des marchés qui seraient octroyés à des amis du directeur. Le comité syndical parle également de contrats bidons qui seraient octroyés à des amis du directeur et qui ne seraient pas spécialistes. Le contrat de l’entretien des matériels serait détenu par un ami au directeur Cheick Oumar Diallo. Et le fils de cet ami détiendrait le contrat de l’entretien des climatiseurs. Un autre ami du directeur s’occuperait de l’entretien des ordinateurs et de la connexion. Autant de cas qui font dire aux syndicalistes que le directeur a transformé le Cnrex-Btp en un “business center” pour les membres de son “grin”.
Les syndicalistes tiennent pour preuve de toutes ces malversations du directeur le fait que le Ministre aurait rejeté les documents comptables fournis pour le dernier Conseil d’Administration du Cnrex-Btp.
Ils affirment par ailleurs que le directeur Cheick Oumar Diallo distribuerait les véhicules du service aux agents qui seraient de connivence avec lui et octroierait des formations à d’autres.
Autres personnes qui seraient de connivence avec le directeur Cheick Oumar Diallo, le comité syndical cite les noms du Secrétaire général et du Chef de Cabinet du Ministère de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement. Le comité syndical affirme avoir les preuves de cette accusation. Et c’est pourquoi il interpelle le Ministre de tutelle, Mamadou Hachimi Koumaré, et le Gouvernement tout entier à régler les problèmes du Cnrex-Btp avant que l’irréparable ne soit commis.
A ce jour, il existe un climat de méfiance totale entre certains travailleurs du même service. Les autorités sont appelées à intervenir avant que la situation ne dégénère.
Compte tenu de ces multiples cas de malversations reprochés au directeur national, le comité syndical du Cnrex-Btp réclame un audit général. Affaire à suivre !
Modibo KONÉ