Le Président Ibrahim Boubacar Kéita dans sa volonté d’assainir les finances publiques a lancé depuis un certain temps une traque systématique contre les fonctionnaires fictifs de l’administration publique. Ainsi donc à ce jour l’on dénombre 12 000 agents fictifs décelés pour une incidence financière de 32 milliards F CFA. C’est l’information donnée par la ministre du Travail et de la Fonction publique Diarra Racky Talla lors du point de presse hebdomadaire du porte-parole du gouvernement, le mercredi dernier.
Donc après ce travail d’Hercule mené de mains de maitre par la ministre Diarra Racky Talla, elle doit continuer son action sur un autre plan. Celui des détenteurs de faux diplômes recrutés dans l’administration publique. Face à cette lutte implacable et les résultats escomptés de ces actions, le gouvernement décide de mettre fin à la gabegie au sein de l’appareil administratif de notre pays.
Pour le cas des fonctionnaires fictifs, un recensement de tous les agents de l’état et même des retraités doit-être effectué afin de mettre un frein à l’indice financière galopante.
Cette opération doit-être initiée par la direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique, et permettra à l’état de savoir si tous les fonctionnaires qui continuent de percevoir régulièrement leur salaire sont toujours en vie (notamment les retraités).
Il faudra vite engager la lutte contre les faux diplômes, car cela n’honore guère le Mali. Surtout quand on sait que pour des courriers administratifs, l’on se retrouve parois avec des fautes d’orthographe à vous couper le souffle.
Aujourd’hui il est plus que jamais nécessaire de vérifier les diplômes de certains fonctionnaires dont bon nombre n’ont pas eu un cursus scolaire reluisant. Toute chose qui se ressent d’ailleurs chez certains lorsqu’ils s’expriment dans la langue de Molière et même dans l’écriture. Il urge donc pour la ministre de la Fonction Publique, de continuer sa mission d’assainissement de notre administration, afin que les personnes ressources ayant les compétences requises puissent redonner un nouveau souffle à administration.
Il faudra aussi revoir au sein du système administratif, car il y’a une complicité en interne. Si ces contrevenants ont obtenu des statuts de fonctionnaires, c’est bien souvent par l’entremise d’autres fonctionnaires qui, moyennant des sommes rondelettes, leur ont délivré de faux numéros de matricule.
Un juteux trafic d’influence, pratiqué par des agents de l’Etat qui pourraient, dans les prochains jours, avoir de sérieux problèmes avec leur hiérarchie, et avec la justice.
Selon des syndicalistes, cette découverte révèle un malaise plus profond au sein de l’administration publique malienne, qui compte 14402 agents contractuels toute catégorie confondue et 39 062 agents fonctionnaires en règle et à jour au total. Pour cela, il faut que la fonction publique fasse un sérieux exercice de conscience, compte tenu de ces nombreux dysfonctionnements. « L’administration malienne et les personnes dites fictives ont une responsabilité partagée, juge un syndicaliste. Nous pouvons dire qu’il y a eu un manque de contrôle, un manque de verrouillage du système, pour permettre de vraiment filtrer ceux qui rentrent dans la fonction publique. A partir d’aujourd’hui, l’Etat doit prendre toutes les dispositions pour ne pas qu’une telle situation arrive encore. »
La ministre promet une réforme en profondeur, qui consistera à la fois à poursuivre la traque des emplois fictifs et à changer d’état d’esprit pour rendre l’administration publique malienne plus efficace. Vivement que cela se fasse sans que des mains invisibles viennent s’en accaparer pour faire monter une fois encore la grogne sociale.
Assi de Diapé